Bye bye 2013, vive 2014 – Allez les Grenats !

Photo : Michel, http://servettefc.blogspot.com/

C’est notre ami Michel (http://servettefc.blogspot.com/) qui pose son regard sur l’année écoulée et sur la probable évolution des Grenat pour l’année à venir…

Essayons d’apporter un regard grenat un peu distant sur cette année 2013 et les perspectives pour 2014.

2013 : 6 mois en enfer, 6 mois au purgatoire

Bientôt 2014 et, chez les supporters servettiens, on n’est pas prêts d’oublier cette année 2013. Elle restera à jamais inscrite dans l’histoire de 123 ans du club phare du « bout du Lac », comme celle de la première et désolante relégation sportive. La perte de confiance des joueurs et des supporters aura été un boulet à trainer pendant de longs mois, y compris après un mercato hivernal grevé par un budget au taquet et une attractivité perdue. Si la saison 2012-2013 est à oublier, elle aura quand même commencé en Europa League pour, à la fin mai et au détour d’une humiliation à la Pontaise, renvoyer le Servette FC, 10e et dernier de l’élite helvétique, dans le purgatoire de la Challenge League. Difficile épreuve après les extraordinaires printemps 2011 et 2012.

Probablement à juste titre, les critiques et les doutes des supporters eurent bien du mal à se dissiper cet été quand le dévoué coach Sébastien Fournier ne parvenait pas à lancer son équipe, alors qu’il avait contribué à la reconstruire notamment avec Loïc Favre, déjà actif au milieu du printemps. Certaines arrivées s’avérèrent même quasi-catastrophiques comme pour l’éphémère Nenad Marinkovic. Et pourtant le groupe n’était pas encore façonné.

La patience finit par manquer à Hugh Quennec qui choisit de se séparer du valaisan pour filer temporairement les clés de l’équipe à son adjoint Aeby. Apparemment il était temps de changer de méthode, de voir plus loin et de façon plus moderne.

Et bien cette improbable solution d’attente s’avèrera la plus efficace depuis les meilleures séries printanières de Joao Alves. Elle permettra même de finir 2013 par un quadruplé de victoires et un nouveau statut de dauphin pour les Grenats derrière Vaduz. L’espoir de promotion, tabou en début de saison, frustré sous Fournier, se réveille avec le bon vieux « Jean-Mich ».

Mais les choses n’étant jamais simples à Genève, c’est le front de la formation et de l’organisation du staff qui fait les grandes lignes de la presse intéressée par le Servette en ce mois de Décembre. A voir comment les choses évolueront concrètement pour le club avec la reprise.

Les joueurs en Challenge League

Deux tiers des joueurs servettiens ont changé au mercato estival, et il était à prévoir que la mayonnaise mettre du temps à prendre. Le jeune Alexandre Pasche, rescapé qui hérita du brassard de Lionel Pizzinat, a su se montrer un leader sur le terrain grâce à un engagement à toute épreuve. Ce choix fait par Fournier et non démenti par Aeby est une réussite. De même, les français Tréand et Routis ont également contribué à la réussite des Grenats dans ce 2e semestre, tout en prenant des vraies dimensions de leaders.

Entre les poteaux, Müller qui nous avait impressionné à l’entrainement a pris la place d’un Barroca, lui aussi rescapé des années de Super League, qui n’avait pourtant pas grand-chose à se reprocher. Mais l’international philippin finit par convaincre la plupart des sceptiques avec des prestations parfois exceptionnelles au plus fort de la remontée au classement.

Quelques arrivées tardives semblent elles-mêmes prometteuses comme Ousmane Doumbia voire « l’ami » Jocelyn Roux, qui à force de lorgner vers le club genevois aura fini par être engagé. Avec 2 buts à son compteur et des prestations parfois intéressantes, il a pris la route de la rédemption. Mais encore quelques goals seront nécessaires avant que les sifflets disparaissent à la Praille.

Les jeunes joueurs du cru annoncés en début de saison (un quart de l’effectif) ont tous progressivement disparu de la feuille de match. Y compris les plus prometteurs comme Bua ou Fargues, dont les blessures ont été un peu fatales en cette fin d’automne. Pourvu qu’ils puissent ré-émergés, éventuellement avec quelques autres.

Pourtant à la fin de l’automne, le groupe s’est au global semble-t-il reformé, et les commentaires ressemblent déjà un peu à ceux qui qualifiaient ceux du groupe qui avait retrouvé la Super League en 2011. Si les événements à avenir le confirment, il s’agira d’une grande nouvelle pleine d’espoir pour que le club retrouve la place qui est la sienne.

Mais le chemin est encore long pour toute la troupe, la qualité encore perfectible (un meneur de jeu ?) et les progrès encore nécessaires pour se hisser en tête de la compétition et espérer l’improbable promotion.

Le nouveau staff

Jean-Michel Aeby s’en tire bien, et personne ne saurait contredire la réalité des chiffres. Et pourtant il est en sursis.

Comment parler du nouveau staff servettien sans parler de celui qui en est devenu incontournable en quelques mois… Pascal Zuberbühler ? Il semble avoir conquis la confiance du président Quennec pour ensuite imposer rapidement une patte prépondérante sur les événements, et prendre le dessus sur tous les autres membres du staff.

Même Loïc Favre semble passer au deuxième plan dans ce mois de décembre. Alors, est-ce que cette (grande et ferme) mainmise sur la coulisse est souhaitable ? Beaucoup s’interrogent, et il est vrai que le déséquilibre autour des personnalités et forces de caractère alimente quelque peu les rumeurs d’instabilité en cette fin de demi-saison.

A notre humble avis, un peu de professionnalisme et de rigueur ne fait pas de mal au Servette FC, dont le fonctionnement demeure parfois celui d’un club semi-professionnel, même si les choses se sont nettement améliorées depuis quelques mois.

Quid alors du fameux manager moderne évoqué par Hugh Quennec ? Cela demeure une idée vague, et suscite quelque peu le doute, tout de moins un intérêt notoire pour la suite.

Les spectateurs

Grande déception que l’affluence du Servette FC à la Praille. Cinq sixièmes du stade sont désespérément restés vides en cette fin d’année alors que les résultats étaient de retour et que l’on avait épuisé les (mauvaises) excuses de bons supporters. Il semblerait que le défi soit plus important qu’attendu par Quennec, de quoi lever de grandes questions quant à ce stade froid, usé et d’ailleurs pas vraiment fini.

Pas de musée, pas de restaurant, même plus vraiment d’affiches à l’entrée du stade, à peine une boutique ambulante et quelques aménagements dans la tribune principale, et enfin quelques poteaux de béton carrelés de noms divers en guise de mur de la solidarité, on est bien loin des espérances formulées pour faire remplir quelque peu l’antre du Stade de Genève.

Là est finalement la plus grande désillusion de ces 6 mois de Challenge League.

Un déficit d’image ancré

La plaie encore ouverte de la relégation, la communication parfois sélective, un site internet d’ailleurs plutôt léthargique, les méfaits de certains supporters irresponsables, la courbe de réussite sportive encore trop improbable, les relents incessants d’instabilité ici ou là, et bien sûr le difficile public genevois expliquent certainement que l’image du club grenat reste terne et peu attrayante. Tout le monde parmi les supporters connaît quelqu’un qui dénigre le club ou qui se moque de son destin. Malgré les tentatives diverses de la présidence Quennec, il semblerait que rien n’y fasse. Nous pensons d’ailleurs qu’il s’agit d’un problème majeur pour la suite.

Vive 2014

Les choses semblent bouger en coulisses, et ce n’est peut-être pas plus mal question de raviver l’espoir pour que le club retrouve son rang ; celui d’un club leader de Suisse, celui d’un participant aux joutes européennes, celui d’un stade vivant et imprenable, que nous n’avons personnellement pas connu.

Le destin du club se jouera en grande partie sur le terrain ; et même en 2e position dans cette Challenge League, les défis restent importants. Comment continuer la série positive après l’interruption de mi-saison ? Comment réintégrer les jeunes ? Comment pourtant renforcer encore le groupe et assurer des résultats solides pour jouer la promotion tout en construisant l’avenir ? Comment remplir ce satané Stade de Genève et redorer l’image du club auprès du Grand Public ?

Mais le destin du club se jouera aussi dans ses caisses, sur ses comptes en banque et avec ses partenaires. Et il est bien difficile de savoir où en est le SFC toujours sous contrôle trimestriel de la SFL. Là encore, si ce qui se trame en coulisses pouvait apporter des certitudes, ce serait certainement de bon augure pour la suite.

En bref, il y a plein de raisons solides d’espérer le meilleur pour les 6 prochains mois, mais aussi des risques certains à surveiller, à gérer par qui de droit, question de parer au pire dont l’impression est qu’il peut toujours ressurgir du néant.

Joyeux Noël et Bon début d’année grenat à tout le monde !

Michel

53 réflexions sur « Bye bye 2013, vive 2014 – Allez les Grenats ! »

  1. En effet, c’est très bien écrit… J’aurai personnellement encore ajouté un petit commentaire sur le stade et son renouvellement et le défi de le mettre aux normes superleague en cas d’ascension…

    Mais sinon c’est parfait et complémentaire avec les autres articles (histoire avec Germinal, stats et et commentaires avec Obra…)
    Vous publiez encore des avis de supporters? (et savez vous ce que devient GrenatDC? depuis le clash on ne l’entend plus trop)

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    1. Oui nous publions encore des avis de supporters dans « carte blanche à un Grenat ».

      GrenatDC va bien, rassure-toi. Il reviendra sur le blog quand l’envie s’en fera ressentir…

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      1. Ravi de le savoir! J’avoue que son côté provoc/crieur public me manque quand même!

        Je prendrai le temps d’écrire un truc pour fin décembre, si l’envie vous prend de le publier!

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      1. GrenatDC, si je me rappelle bien, s’était un peu fait allumé par certains lecteurs suite à quelques uns de ses commentaires…

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    1. Oui, j’aurai pu citer Dams aussi. Son début de saison a été vraiment très bon.

      Mais les performances de Routis m’ont davantage marqué. Routis qui n’était cité par personne au printemps dernier, à cause de prestations discutables en latéral droit, était resté des mes souvenirs comme un excellent arrière central en devenir (cf. Bellinzone, par exemple). L’avenir l’a demontré et le commentaire de certains de mes amis (adeptes de la Bundesliga) qui sont venus contre Wil, a enteriné cette conviction. « Servette a un gardien et un arrière central, il y encore quelques postes clés à occuper et il peuvent espérer beaucoup mieux ».

      Pourvu que Routis revienne de blessure encore plus fort et que la charnière avec Dams (et Müller) devienne totalement imperméable – et on restera inévitablemet dans la course.

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  2. « Probablement à juste titre, les critiques et les doutes des supporters eurent bien du mal à se dissiper cet été quand le dévoué coach Sébastien Fournier ne parvenait pas à lancer son équipe, alors qu’il avait contribué à la reconstruire notamment avec Loïc Favre, déjà actif au milieu du printemps. »

    Faux. Loïc Favre ne travaillait pas pour le club au milieu du printemps, d’où l’engagement de joueurs (Marinkovic, Hempler) qui finalement repartiront en cours de saison.

    On a tout simplement changé de politique sportive en cours de route, après l’arrivée de Loïc Favre et quelques semaines d’adaptation (Fournier en faisant les frais en premier).

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    1. Si Favre n’était pas encore officiellement grenant avant août, il prenait tout-de-même part aux réflexions sur les transferts avant son intronisation officielle…

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  3. Si je suis d’accord avec ce bilan fort bien écrit, il y a un point qui est faux : Fournier n’a pas commencé à travailler avec Favre au milieu du printemps. Les Marinkovic, Fargues, Hempler sont l’oeuvre de Bobbio. Le transfert avorté pour raisons médicales (j’ai un blanc et la flemme de chercher lee nom, désolé) était aussi une de ses recrues, que Favre a eu le bon goût de décliner. J’ai aussi un blanc sur Markovic, mais il me semble que ce recrutement était également l’oeuvre de notre danseur de samba.

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      1. Mea culpa alors. Mes sources étaient cette fois pipotées.

        Effectivement, j’ai relu l’interview. Il était plus impliqué que ce que j’avais cru comprendre.

        amusant après coup sa réponse sur Moubandje…

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      2. L’un dans l’autre, quand tu touches plus d’un million pour un latéral, tu le vends, surtout si tu as besoin de liquidités comme le SFC 😉

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      3. Pour Moubandje, on est bien d’accord. Cela confirme juste qu’il ne faut jamais considérer comme définitif une réponse à une question dans ce milieu. Même si le type est totalement affirmatif au moment de l’interview.

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      4. Il y a plusieurs options :
        1.on cherche à faire porter la faute sur Bobbio (toujours facile) sur une plantée de Favre
        2.Favre a voulu se mettre en avant pensant que ce transfert était un bon coup

        Un employé du club peut très bien mentir pour éviter de mettre de la pression sur une personne du club exposée médiatiquement.

        Pour ma part, Favre ayant assumé ce transfert, la pierre est dans son jardin.

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  4. H.S. : Leader de Challenge League, le FC Vaduz a obtenu le prêt de l’attaquant nord-coréen Pak Kwang-Ryong, en provenance du FC Bâle. Le joueur de 21 ans avait déjà été prêté au club liechtensteinois l’été dernier, avant de revenir à Bâle.

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      1. Pas si simple. Tout d’abord, petit rappel : Marco n’a jamais obtenu en Suisse de résultats probants. Il n’a parfois pas été aidé par la chance, mais sa carrière est loin d’être une success story (ceci étant dit, j’adore le personnage et cette décision m’attriste pour lui).

        Montréal avait bien commencé la saison, étant en permanence dans les premiers. La seconde partie de saison fut plus délicate. Peut-être en raison de leur Champions League qui a provoqué une fatigue supplémentaire que Schaelli n’a pu/su gérer.

        Au lieu de se qualifier facilement pour les play offs, ils ont ainsi tremblé pour leur place jusqu’au bout. Ils se sont ensuite fait lamentablement éliminer au premier tour par Houston. Comme le groupe était dans une suite négative, ceci malgré la première qualification d’un club canadien aux play offs, ils sont décidé de le virer en fin de saison.

        Difficile donc de dire si Marco a vraiment échoué ou s’il paie le tribut d’un groupe pas assez étoffé pour courir plusieurs lièvres à la fois.

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      1. Vendre l un de nos joueurs a potentiel a un concurent direct au titre… je ne vois pas de bonnes nouvelles… Drole de choix du club ?!

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    1. Mince… Il a jamais vraiment eu sa chance chez nous. Avec Pasche et Doumbia il n’aurait pas sa place mais il peut faire mal. Les tibias vont prendre.

      Un des rares joueurs de notre équipe a avoir une vraie frappe de mule.

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    2. Excusez-moi de gâcher un peu la fête, mais Grippo est un joueur qui ne m’a jamais impressionné. En 2 matchs il était vite clair que Doumbia est bien meilleur (plus vif, plus rapide, plus engagé, mieux placé). Grippo planait (pas dans le meilleur sens du terme) sur le terrain dans ses premiers matchs à la Praille et il était à chaque fois urgent de le remplacer. Visiblement, il est également souvent blessé.

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  5. Pour ce qui est de l’affluence, nous savons tous que depuis de nombreuses années le public ne se déplacent que pour les grandes occasions et elles ne sont pas légions…

    Je pense que si nous avions les joueurs du FC Bâle, nous serions 15’000 ou les Bâlois sont entre 25 et 35 mille. C’est une question de culture et je suis certain que ça ne changera pas. En Super League, la moyenne doit être moins de 10’000, en CL moins de 5000 et en 1ère ligue nous étions environ 1500 et c’est seulement ces derniers qui sont les vrais fidèle du club…ça fais pas beaucoup.
    Contre Bellinzone 24’000 si je me souviens, donc pour faire venir tous ces gens qui viennent au stade comme on va au théâtre, il faut plus que des concerts des raclettes et des jongleurs à la mi-temps. Il faut des stars et on est pas près d’en avoir, donc nous resterons encore et toujours peu nombreux dans ce trop grand stade…moi qui habitait à 200 mètre du stade des Charmilles…je le regrette encore ce « vieux « stade..

    Bon Noël à tous les supporters Grenat !!

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    1. Oui et non. Les clubs alémaniques ont su augmenter de façon plus ou moins importante leur public au début du siècle. Ce virage, les romands l’ont totalement manqué. Du coup, on est à la traîne. Avec du temps, on doit pouvoir avoir un socle de 10’000 personnes. Mais cela implique de la stabilité, de résoudre le problème du stade et un environnement qui fasse envie de venir. Les résultats seuls sont insuffisants.

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    2. Pour info, la saison après la montée on avait environ 12’000 de moyenne. Ce chiffre comprend certainement des matchs où des billets gratuits étaient distribués, mais quand même. Le vrai problème à mon avis, c’est que le public ici marche à l’affiche et/ou aux résultats. C’était déjà vrai du temps des Charmilles, je me souviens par exemple d’un match de promotion rélégation contre Kriens, on n’était même pas trois mille. Et même pendant les bonnes périodes des années 90 les affluences ne faisaient pas rêver. C’est moche, mais le public lambda a toujours agi comme ça ici.

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  6. Le public qui marche a l’affiche a Genève c’est de l’histoire
    très ancienne,peut être une question de mentalité.Je me
    souviens en 76-77,d’un matche de coupe d’europe contre
    Cardiff,au mois d’août ce matche fait plus de 16.000 spectateurs,quatre jours après on reçoit Bellinzonne et on
    fait 5.000 spectateurs..Maintenant si on veut du monde a
    la Praille,il faut non seulement monter en Sl,et en plus y
    jouer un rôle intéréssant,c’est un bien long chemin encore
    a parcourir.N’oublions pas a la décharge de notre difficile
    public,qu’il a dut subir un trop long moment une bouillie
    infâme a la Praille.

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    1. Très bon montage vivement un stade comme la dernière image…
      Deux véritables renforts et la super league pourra vraiment être envisagée allez messieurs Quennec, Favre et Zubi on compte sur vous pour noel

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