Section Grenat : Entretien avec la SG pour les 30 ans d’existence

La Section Grenat fête ses 30 ans d’activité cette année et le match de vendredi prochain face au Lausanne Sport permettra aux ultras servettiens de passer dans la ferveur ce cap des 10’950 jours d’existence! Entretien avec les sympathiques François et Damiens…

Julian Karembeu : Hello François et Damien! j’espère que vous allez bien et que vous êtes prêts à tout nous dire 😁!

François : Go!

Damiens : Top!

Julian Karembeu : Tout d’abord, laissez moi vous remerciez, en tant que représentant de la Section Grenat, pour l’ambiance que vous mettez dans tous les stades en suivant le SFC et votre soutien indéfectible !

François : Salut, merci bien! C’est un point que vous relevez assez souvent sur votre site, cela nous fait plaisir.

Damiens : Merci à vous également de faire vivre votre activé sur le SFC…

Julian Karembeu : On essaie toujours de relever le positif et les chants de la SG sont un vrai élément positif. Parfois, on doit être aussi un peu plus cash, mais en tant que supporter c’est difficile de toujours se contrôler. On a des sanguin également aux EdS 😁. Et merci encore pour la banderole « Courage Obra » que vous aviez déployée quand il a commencé ses gros problèmes de santé…

François : Pas de soucis 😁

Damiens : C’était normal !

Julian Karembeu : Cette année, la SG fête ses 30 ans. Une belle longévité pour un groupe d’ultras. Fondée en 1988, la Section grenat a depuis bien évolué. Mais que reste-t-il des débuts? Les membres fondateurs ont-ils toujours une activité sans le groupe ?

François : Ce qu’il reste en premier c’est bien évidement la passion pour le Servette, l’intérêt pour le club. Ensuite je pense l’identité forte de notre canton, notre ville. On a également hérité des rivalités, notamment avec les Valescos. Et enfin l’esprit de corps du groupe qui sont les relations humaines entre membres.

Damiens : Les membres fondateurs n’ont plus d’activités particulière dans le groupe. Mais certains sont encore membres et ont leur carte SG.

Photo : Lafargue

Julian Karembeu : Je parlais il y a quelques années avec un des membres de la Section Grenat, il me disait qu’il n’y avait pas de clivages sociaux à la SG, pas vraiment comme dans la société actuelle où certaines couches sociales ne se mélangent pas entre elles, et qu’on y trouve des électriciens, des banquiers, des bouchers ou des chômeurs. Est-ce la force de votre groupe, accepter toutes les classes sociales ?

François : Notre but est de rassembler le plus possible donc il est logique pour nous de ne pas instaurer de critères excluants quels qu’ils soient. Après, il est clair que nous avons nos règles propres, notre mentalité, pour que le tout tienne ensemble de manière cohérente.

Damiens : Pour ma part tu peux venir d’où tu veux ! Tant que tu as la passion pour le SFC et que tu es prêt à venir chanter, crier et gueuler pour supporter ton club ! Et si tu veux tu peux même être sympathisant et être moins actif dans le groupe…

Julian Karembeu : Quand on parle de rivalités, on pense à Sion, à Lausanne et à Neuchâtel. Mais comment naissent finalement les rivalités entre groupes de supporters, ainsi que les amitiés avec Sochaux ou Lugano ?

François : Les rivalités naissent de différentes manières. Cependant assez souvent elle découlent de la rivalité sportive, d’une proximité géographique sur fond de querelles de domination territoriale (à ne pas sous estimer dans le monde du football haha) et aussi parfois de facteurs sociologiques complexes qui lient certaines régions entre elles, comme l’histoire entre Genève et le Valais. Quant à l’amitié avec Sochaux, elle n’est plus d’actualité depuis quelques années.

Julian Karembeu : Et l’amitié avec Lugano, comment s’est-elle créée ?

François : Les amitiés partent parfois de peu, même si notre groupe ne les a jamais collectionnées. L’amitié avec Lugano est très ancienne. Elle prend ses racines lors de la saison 1991/1992 pour évoluer et se consolider pendant plus de 20 ans. Les ultras se ressemblent tous dans le fond, nous avons le même mode de vie qui est souvent mal vu de la société en général, ce qui fait que quand nous avons l’opportunité de discuter, nous nous trouvons beaucoup de points communs.

Julian Karembeu : Un peu comme une fraternité en somme ?

François : Oui c’est ça. Parfois, quand le courant passe entre les gens de tribunes différentes et qu’il n’y aucune espèce de rivalités personnelles ou par alliances avec d’autres groupe, un espèce de jumelage peut se constituer. Mais c’est souvent rare, c’est pour cela que c’est précieux. Comme avec nos frères Luganais.

Julian Karembeu : Pour en revenir à vos activités, le premier tifo de la SG a eu lieu face à Bordeaux en Coupe UEFA en novembre 1993, 5 ans après la naissance du groupe. Est-ce un point d’encrage pour le groupe ?

François : Alors là tu me parles de quelque chose de vraiment vieux haha! Tout ce que je peux te dire c’est que de ce que j’en ai entendu des plus anciens, c’était une soirée spéciale, une référence comme seule le football peut créer. Au même titre qu’un match retour de barrage contre Bellinzone, ou une autre grande affiche. Ce sont ces événements qui forgent notre mémoire collective, un point de repère, un encrage dans le temps. Sans oublier le fait qu’il s’agissait là de l’anniversaire du groupe bien-sûr.

François : (T’imagines bien qu’en 30 ans de groupe on a pas tous 50 balais hahah)

Julian Karembeu : la SG a toujours voulu créer des animations, notamment des tifos, comment cela se met-il en place ? Le samouraï ou le grand A contre Bellinzone étaient superbes !

Photo : Lafargue

Julian Karembeu : Toujours au niveau des animations, la pyrotechnie avec les fumigènes s’est extrêmement développée au début des années 90. Aujourd’hui, la dangerosité ou les possibles blessures poussent les ligues à les interdire. Est-ce trop restrictif à votre sens ?

Damiens : Déjà les tifos donnent un peu l’image qualitative de la tribune (et du groupe) Nous rigolons parfois de ceux que certains autres groupes ultras ont fait, donc on se doit de faire mieux qu’eux ! Et comment ça démarre… Et bien on regarde le calendrier des matchs importants, les matchs stratégiques. Ensuite des gens du groupe soumettent leurs idées, nos artistes couchent ça sur papier puis on passe a la conception et à la réalisation qui dure souvent plusieurs semaines (pas tous les jours non plus)! Le but est que cela en jette, avec parfois un message à faire passer ou tout simplement montrer que nous sommes des artistes et supérieurs à la tribune d’en face ! Il faut savoir qu’il y une vraie compétition entre tribune, d’où notre envie de faire de la qualité!

François : La pyrotechnie fait clairement partie de notre culture. Au final Les risques sont faibles lorsque s’est fait correctement et avec sérénité. Mais la ligue adore racketter les clubs avec leurs amendes et pour nous, la répression sur ce point là n’est qu’un prétexte pour minimiser notre influence et notre force collective

Damiens : Oui c’est effectivement trop restrictif à mon sens. Les feux d’artifices sont pourtant autorisés, même si ce n’est pas dans un stade. Comme le dit François, le plus important à mon sens c’est que les gens qui manient ces engins pyrotechniques soient responsables ! C’est limite en interdisant les fumigènes que c’est devenu dangereux car le manque de liberté d’utilisation rend alors cette pratique dangereuse…

Julian Karembeu : En plus, ces interdictions de fumigènes ont clairement une influence sur les IDS…

Damiens : oui, cela a clairement un impact sur les IDS comme tu le dis ! C’est même plus de 80% des IDS en Suisse qui sont liés à la pyrotechnie et non a la violence, contrairement ce qu’on veut nous faire croire ! C’est bien la preuve qu’il y a un problème à ce niveau ! 😤😡😤😡😤😡

Julian Karembeu : Je pense qu’on a fait le tour pour cette première partie. Un dernier message aux supporters servettiens?

Damiens : On espère voir de nombreux grenats nous rejoindre déjà à partir de ce soir mais aussi pour le reste de la saison afin d’encourager l’équipe dans les bons et mauvais moments, en espérant qu’il n’y en ait que des bons 😜! Seulement le Servette 💪🏾

Julian Karembeu : Il y a une question que l’on n’a pas abordée, c’est le rapport entre la SG et les joueurs. Lors de son départ, Martin Petrov arborait un t-shirt avec l’inscription « Toujours l’un des vôtres »…

François : Depuis l’augmentation de la sécurité dans les stades fin des années 90, les rapports sont beaucoup plus distants et moins intéressants. Avant cela se faisait beaucoup autour du stade, surtout après le match. Maintenant il y a des sécus partout et les joueurs sortent par des portes dérobées. Mais c’est une tendance générale et bien établie depuis une vingtaine d’années, on a peu d’occasions de les aborder donc forcément c’est très limité comme interactions…

Julian Karembeu : C’est vraiment dommage, les joueurs devraient pouvoir vous rencontrer durant la saison afin de renforcer les liens…

François : Après on n’est pas non plus des enfants qui collectionnent les autographes. Tant mieux si on peut avoir quelques échanges avec les joueurs mais on ne court pas après non plus…

Fin de la première partie de cet entretien.

A suivre : SFC-LS : J-3 : Tous en Tribune Nord avec la SG pour le derby!

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12 réflexions sur « Section Grenat : Entretien avec la SG pour les 30 ans d’existence »

  1. Bravo réitéré à la SG !
    Même si on ne répète pas la messe aux ânes, il ne faut pas oublier le dévouement et le très bon comportement général des ultras Servettiens !

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  2. Félicitation à Julien Karembeu pour ce sympathique article/interview, très bien écrit, qui change passablement la vision mitigée que j’avais des personnalités de la SG, hormis le fait qu’ils animent admirablement les matchs, et que sans eux l’ambiance serait assez morne dans ce grand stade un peu froid lorsqu’il n’est garni que de 2 à 3000 spectateurs assez peu démonstratifs…

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  3. Bravo à la SG !

    Cela promet une très belle ambiance pour le match contre Lausanne. Toutefois avant de penser à cela il faudra déjà battre Winti et ce ne sera pas facile

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  4. Respect !

    Combien de matchs j’ai passé « seul » au milieu de la SG dans les années 90 à chanter à pleins poumons. Que d’émotions…

    Longue vie à la SG !

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  5. Joyeux Anniversaire 🎂 à la SG 🍾 🥂 🍻 et longue vie.
    Merci et bravo pour votre présence sans faille. Vous êtes indispensables au SFC. Sans vous, ambiance zéro !
    J’aime bien chanter avec vous, ça défoule.

    Nous sommes les servettiens……. et nous allons gagner !
    Alleeeeeez Servette !

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