J-1 LS-SFC Le plus beau Lausanne-Servette (jusqu’à maintenant !)

Quoi de mieux qu’un article souvenir d’un derby de nos amis Germinal et Jacky avant d’aller à Lausanne.

La saison 1998/99 était la seconde de l’ère Canal+. Dans les grandes lignes, l’équipe classée seconde la saison précédente était restée la même, mais l’arrivée de Johann Lonfat de Sion devait donner encore plus de punch au milieu de terrain. Servette affichait de solides ambitions, allait-il être à la hauteur ?

Un tour de qualification impressionnant

Les 12 victoires, 8 nuls et deux petites défaites du SFC durant le tour de qualification lui donnent un avantage de six points au classement. GC, Lausanne et Zurich peuvent plus ou moins soutenir le tempo. Par moments, c’est un football enthousiasmant qui conduit Servette en tête. Castella est un gourmet, un amoureux du beau jeu. Son équipe a un visage séduisant qui porte sa griffe. Il déclare: „En tant qu’entraîneur, je cherche le succès. La pression existe mais je la considère comme une attente positive des gens“. Durix tire les ficelles à mi-terrain et Alexandre Rey se surpasse avec 12 buts lors du tour qualificatif.

Des renforts de poids

Durant la trêve hivernale, les Grenats font copieusement leur marché et démontrent à leurs adversaires que le titre doit à tout prix prendre la direction du bout du lac. La mayonnaise prendra-t-elle ? On raconte monts et merveilles sur le Bulgare Martin Petrov. Il serait un nouveau Maradona des Carpates, en passe de devenir une grande star. Le Hollandais Edwin Vurens devient le nouvel attaquant aux côtés de Rey. Le Lituanien Thomas Razanauskas doit renforcer le milieu de terrain et Sébastien Jeanneret la défense. Bizarrerie helvétique : pour le tour final, les six points d’avance avaient été divisés par deux.

Moins de jus au printemps

A la reprise, Durix ne retrouve plus sa forme, Lonfat n’est plus aussi redoutable que lors du tour de qualification et Fournier avait subi une double opération durant l’hiver. Les nouveaux venus ne fournissent pas l’apport escompté et l’avance s’étiole. Servette marque peu mais engrange néanmoins de précieux points, c’est la marque d’une grande équipe. Le buteur Alexandre Rey trouve sept fois le chemin des filets durant le tour final (total de la saison : 19 goals – roi des buteurs). Ironie du sort : il est suspendu pour le dernier match décisif à Lausanne. La situation est alors complexe mais haletante : Lausanne-Sports, leader, compte 45 points, Servette, tout comme GC, compte 43 points. En cas d’égalité de points, le mieux placé au tour de qualification sera sacré champion. Servette tient donc son destin en mains mais doit aller s’imposer à la Pontaise.

Un derby lémanique pour le titre !

Pour Lausanne, dépourvu de couronne nationale depuis plus de 30 ans, l’occasion était belle de décrocher le titre. Pour échapper à la pression qui gagne Genève, les Servettiens se mettent au vert à Lavey-les-Bains. Une excursion matinale les conduit à la Grotte aux fées du côté de Saint-Maurice, l’occasion de faire des voeux pour un dix-septième titre de champion !

Un match fou

La rencontre est jouée à guichets fermés (15 800 spectateurs). Alors que les flaques qui parsèment la pelouse laissent présager d’un match où seul l’engagement physique primera, les beaux gestes techniques seront légion. Sous la pluie de juin, le match démarre tambour battant. Servette est tout d’abord mené par des Lausannois qui pensent tenir le bon bout (but de Celestini) mais Vurens égalise sur un centre de Petrov puis double la mise deux minutes plus tard d’une somptueuse reprise de volée sur une ouverture millimétrée de Fournier. A la demi-heure de jeu, Petrov crocheté dans les seize mètres, se fait justice lui-même et marque ainsi son premier but de la saison. Une bourde de Pédat permet au LS de revenir à 2:3 avant la mi-temps. Sur ce terrain gorgé d’eau, le match est totalement débridé et la seconde mi-temps s’annonce haletante. Décidément très inspiré, Vurens réalise un coup du chapeau à la 51ème minute. Les Lausannois ont les jambes sciées. Le Hollandais donnera encore l’occasion à son compère Petrov de sceller le score final en fin de match. Servette, ce soir-là, était fringant et extrêmement bien préparé à l’adversaire par Gérard Castella qui n’avait pas hésité à faire évoluer son équipe avec trois attaquants (Petrov, Vurens, Buhlmann). Petrov et Vurens, plutôt décevants au cours de la saison, ont su se surpasser au bon moment et offrent au SFC une victoire inouïe, absolument mémorable. La folie de ce dernier match ne laisse planer aucun doute : les Grenats ont bien mérité leur titre !

Vurens marque de la tête et crucifie le Lausanne-Sports

Les champions 1999

Lors de cette ultime rencontre de championat, Servette alignait l’équipe suivante : Pédat, Barea (Jeanneret), Wolf, Juarez, Ouadja (Karlen), Durix (Pizzinat), Lonfat, Fournier, Buhlmann, Vurens, Petrov. Au total, dans l’effectif servettien, il n’y a pas moins de onze nationalités représentées. L’entraîneur Gérard Castella, outre son goût pour le football offensif, avait aussi eu le don de souder un collectif solide qui n’avait jamais lâché, même lorsque les résultats avaient accusé une baisse au printemps.

Un titre qui fait du bien mais qui ne doit être qu’un début…

3000 personnes accueillent les Grenats à leur arrivée aux Charmilles ce soir-là. L’équipe dirigeante (Hervé, Trottignon, Denisot) est tout sourire. Pour Servette, Canal+ et la région genevoise, ce titre de champion est extrêmement précieux. Le club avait augmenté son budget de 7 à 12 millions de francs en deux ans. Des joueurs de grande classe comme Pédat, Wolf, Jeanneret, Juarez, Fournier, Durix, Bühlmann, Lonfat, Petrov assurèrent la conquête de ce dix-septième titre grenat au nez et à la barbe du grand favori GC et d’un Lausanne-Sport redoutable ! Une goutte d’amertume : en demi-finale de la Coupe, Servette était tombé aux Charmilles contre le futur vainqueur Lausanne. Il était néanmoins allé chercher sa qualification à Sion au tour précédent. Pour satisfaire les ambitions clairement affichées par Canal+ il s’agissait désormais de faire bonne figure en Champions League où se profilent de juteuses retombées financières…

 Jacky Pasteur et Germinal Walascheck

10 réflexions sur « J-1 LS-SFC Le plus beau Lausanne-Servette (jusqu’à maintenant !) »

  1. Merci beaucoup, Obra. Très bel article, comme toujours.

    Que de souvenirs. Je m’y vois encore…

    Un match fou, un délire total et une fête comme jamais aux Charmilles.

    Quoi qu’il arrive, ce soir de 1999 restera à jamais gravé dans nos esprits de Grenat. Ces choses que la vie et la mémoire ne sauraient effacer et qui ont écrit des moments de gloire et de bonheur dans nos cœurs.

    ALLEZ SERVETTE !

    J’aime

    1. Merci Bertine mais tout le mérite en revient à germinal et Jacky ! Je n’ai fait que répéter l’histoire. Par contre j’avais la chance d’être là à La Pontaise et de travailler le lendemain à Lausanne et de placarder partout la TDG qui avait mis Vurens en première page ! Fier d’être Servettien

      J’aime

  2. HS : Existe t-il un forum/blog du type eds (forcément moins bien) pour les pêcheurs (hors chasse&pêche) ?

    Je serai curieux d’avoir leur impressions car depuis les années que je passe ici j’ai rarement vu et senti une telle attente !

    Perso, je ne tiens déjà plus en place, du réveil au couché c’est seulement le Servette !

    Aussi, je vous écrit en direct de Bienne, Tissot Arena que je découvre et… mon dieu que c’est bien fait, tout ce qu’il nous faut à Genf !!!

    J’aime

    1. En fait je sais qu’il y a un forum mais je ne connais pas l’adresse (BWFK?). Par contre faire un blog pour les 100 malheureux supporters du LS…

      J’aime

    2. Tu tapes forum Lausanne sport sur Google et tu tombes dessus. Pas d’une grande qualité et pas très actif mais rigolo de ci promener.

      J’aime

  3. Le mercato ne s’était pas réduit à la seule arrivée de Johann Lonfat. Deux autres joueurs avaient rejoint le SFC et Castella en a fait des titulaires indiscutables : Stefan Wolf (en provenance de Sion) et Patrick Bühlmann (venu de Saint-Gall). Et au niveau renforts hivernaux il y a aussi eu le Français Laurent Leroy qui aura joué en tout et pour tout une demi-heure sous le maillot grenat mais aura quand même distillé une passe décisive à Durix, lors du premier match remporté 2-0 contre… Lausanne (et ce en jouant à dix contre onze, Karlen s’étant fait expulser). Et enfin Sébastien Jeanneret est arrivé en cours de deuxième tour pour pallier au coup de Jarnac subi à la pause lorsque la Juventus a embauché Patrick Müller pour le prêter à Grasshopper, notre principal concurrent. Et enfin on peut également citer deux joueurs qui lors de la pause hivernale ont été prêtés au FC Bâle : Carlos Varela et Dan Potocianu.

    J’aime

  4. Demain il pleut. Match à la pontaise, décisif, attaquant hollandais, ailier de l’Europe de l’est… ça fait beaucoup de ressemblances !

    J’aime

  5. C’est vrai que c’est un des plus grands souvenirs avec Servette. Le score, la fête, la pluie diluvienne, la presse et les suiveurs qui donnaient Lausanne favori, et à la fin Servette champion. Dernier titre romand en date.
    La veille, avec un amis nous étions allés à saint Maurice voir l’entraînement, nous avions discuté avec trotignion et Piguet, sponsors maillot, qui y croyaient moyennement, en tout cas moins que nous. Putain c’était il y as 20 ans.

    J’aime

  6. Quel match….ah lalala. Me souviens que le train avait etait bloque au milieu des champs a cause de l’orage.
    Avec mon frangin, on voulait absolument aller du cote de la section. Les billets nous avaient coutes 100 balles pieces. Charognes de pecheurs. Mais ça les vallaient largement. PTL

    J’aime

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.