Servette-Lugano, sourire en coin

Photo : servettefc.ch

Quand une rivalité grenat/bianconeri voit le jour dans la cour de récré…

Amuse-bouche

C’est l’histoire de deux garçons de douze ans qui vont à l’école à Aubonne. Angelo et Aurélien. Ils ne sont pas dans la même classe, mais partagent le même bâtiment scolaire. L’un est pour le FC Lugano, l’autre, mon fils Aurélien, et fan du grand Servette FC! L’un porte souvent une casquette noire et blanche, l’autre porte fièrement son sac grenat sur les épaules. Echanges de regards…

Fin mars, les deux clubs sont encore au coude à coude et se disputent avec YB Les deux premières places. Servette a déjà battu Lugano 2-1 dans un final tonitruant, renversant le score dans les dix dernières minutes. Lundi pour le retour à l’école, premier petit chambrage d’Aurélien, le sourire. Sans sarcasme ni mauvaises pensées, juste le plaisir de la victoire contagieux.

Fin mai, lors de la dernière journée de championnat, pour beurre si ce n’est préparer la finale de la Coupe, Servette s’impose au Cornaredo et prend un ascendant psychologique sur les Tessinois. Comme Aurélien sur Angelo, la confiance est dans les rangs grenats et le chambrage se poursuit en vue du choc du 2 juin 2024. Angelo accuse le coup, Aurélien n’en rajoute pas. L’important, c’est dimanche !

Plat principal : la finale de la Coupe !

Dimanche, 14h00. Jour de finale. Jour d’affrontements pour gagner la Coupe. Les supporters servettiens défilent sur Berne. Angelo et Aurélien sont au Wankdorf, l’un du côté tessinois,  l’autre en tribune latérale. Chacun va soutenir son club, rire, pleurer, souffrir, suffoquer de stress lors des penalties. L’un sera heureux et l’autre moins. C’est la fin du match. Sourire aux lèvres, la joie dans le cœur, Aurélien savoure cette victoire, ce premier titre depuis sa naissance. Avec Angelo dans un coin de la tête et l’envie d’aller à la Praille pour fêter le titre avec les joueurs et les supporters.

Lundi, retour à l’école

Angelo se sera fait discret en début de semaine, Aurélien ne le croisant pas à la récré. Mais le mercredi, en sortant de l’école, leurs regards se croisent. L’un a toujours le sourire en coin, celui du vainqueur, l’autre le regard fuyant. Toujours aucune animosité, juste la fierté d’avoir gagné et vécu un moment inoubliable. Nul doute que les deux compères n’en ont pas encore fini à soutenir Lugano et Servette et que la prochaine rentrée scolaire risque d’être animée!

Là vie des supporters est ainsi faite, chacun défend ses couleurs. Sans animosité aucune. C’est ainsi que se construisent les rivalités et la passion pour son club.

Allez Servette 🇱🇻 !

Julian Karembeu

10 réflexions sur « Servette-Lugano, sourire en coin »

  1. Très belle histoire. Dans ma jeunesse, j avais connu la même rivalité à l école avec un fan du FC Sion qui était dans ma classe en plus. Que de souvenirs ( bon et mauvais)😀

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  2. Très belle histoire de culottes courtes. Moi qui ai fait tous mes juniors à Chêne, lorsque Chênois était en A, j’étais le seul de l’équipe qui supportait Servette lors des derbys genevois. Si ce n’était pas un problème aux Charmilles, c’était en revanche plus compliqué aux Trois-Chênes, au milieu des potes ! Comme Angelo et Aurelien, c’était chambrage sur chambrage, quelques poussettes de rigueur, mais jamais d’animosité non plus. C’était à qui supportait le plus fort, en se destroyant les mains, pour taper sur les panneaux publicitaires qui bordaient le terrain. Le seul truc était que je devais me taper 2 tours de terrain de plus que les autres, lors de l’entraînement du Lundi qui suivait, si Servette avait remporté le derby. Et le rangement des ballons, bien évidemment.

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    1. Nous avons tous nos petites histoires. A l’époque, dans notre club de foot du FC Panthalaz, dans la banlieue lausannoise, il y avait ceux qui avaient le maillot du Servette… et les autres !

      on était en junior E et Servette était déjà seul au monde en pays de Vaud 🇱🇻.

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  3. Et les parents se regardaient-ils en chien de faïence en allant chercher leur progéniture à l’école ? Sinon, jolie petite histoire mais j’imagine les larmes de frustration coulés le long des joues du petite Angelo une fois seul dans l’intimité dans sa chambre.

    Chienne de vie…

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