5e journée : GRASSHOPPER CLUB ZURICH – SERVETTE FC 1-0 (0-0) : Le match sous la loupe

Loin de nous l’idée d’enterrer encore davantage l’équipe du Servette FC, mais nous ne pouvons le cacher : les Grenat ont réalisé une bien piètre performance face à GC. Près de la catastrophe, si proches du néant…

Le système : Ou quand l’incompréhension s’invite au menu… 

On le sait, Joao Alves est coutumier du fait : la stabilité ne fait pas partie de ses choix. Aussi, le mage portugais a-t-il l’habitude d’apporter des changements à un système tactique remodelé en permanence, sortie après sortie. Alors même que l’équipe semblait avoir trouvé certaines certitudes lors de ses deux derniers matches face à YB et Rosenborg, le coach Alves décida, de manière suprenante, de chambouler à nouveau le dispositif tactique. Plusieurs nouveautés pour des résultats peu satisfaisants :

Les – :

– Le retour de Kusunga en défense centrale. Résultat : modification de la paire axiale Schneider-Kouassi qui s’était pourtant révélée complémentaire. Kusunga n’a pas encore retrouvé l’intégralité de ses moyens. Se priver du punch et de l’explosivité de Kouassi derrière, face à des attaquants zurichois que l’on sait doués de force de percussion, c’était comme jouer avec le feu. Et cela n’a pas pardonné. La défense fut à chaque fois prise de vitesse. Il fallut les prouesses d’un Barroca exceptionnel pour retarder l’échéance, puis pour limiter les dégâts.

– Un milieu de terrain privé de son meneur de jeu et homme en forme du moment, Pasche. Et délaissé par le seul joueur grenat, ou presque, à même d’amener une certaine percussion offensive, Lang. Cela faisait beaucoup. Trop même. Résultat : un manque de repères, peu d’équilibre défensif-offensif, aucune percussion, et une grande difficulté à produire du jeu.

Les + :

Aucun… Si ce n’est la performance exceptionnelle du gardien Barroca.

La défense : Lenteur coupable

La paire axiale Schneider-Kusunga ne fut guère à son avantage sur ce match. Schneider semble vraiment trouver son meilleur rendement lorsqu’il est associé à un joueur explosif, aux qualités physiques importantes, capables de jaillir et de s’imposer. Ce fut le cas avec M’Fuyi. Avec Kouassi aussi. Cela aurait dû être le cas avec Kusunga, car on sait que l’homme dispose de qualités dans un registre plus ou moins similiaires que les deux joueurs précités. Mais, à peine remis de sa blessure, et probablement pas encore au maximum de son potentiel, cela ne le fit pas. Pas du tout même. Pourquoi diable ne pas avoir laissé Kouassi, auteur d’une performance de choix face à YB et son potentiel offensif redoutable, au coeur de l’arrière-garde grenat?

Sur les côtés, les latéraux furent reconduits. C’est pourtant dans ce secteur-là que l’on s’attendait à un réel changement, avec le retour annoncé de Ruefli. L’ex-international aurait pu être, assez logiquement, amené à remplacer un Gomes méritant mais encore fort inconstant. Sur la gauche, Moubandje, très utilisé jusque là, sembla accuser le coup de la fatigue. Son jeu fut bien trop fantaisiste et imprécis. A sa décharge, il n’était guère soutenu dans son travail défensif par les replis largement insuffisants, voire inexistants, de Moutinho. Nous ne sommes pas convaincus par la complémentarité d’une telle association sur le flanc gauche. Mais on nous rétorquera que c’est l’avenir.

Le milieu : manque d’équilibre et de percussion

La configuration tactique d’Alves pêche dans l’entrejeu depuis le début de la saison. Il y a un manque de complémentarité et d’équilibre. La raison? L’équipe joue toujours avec deux demis défensifs axiaux, ou deux numéros 6 en quelque sorte. Ces deux joueurs évoluent très bas, juste devant la défense. Leur rôle consiste à servir de premier rideau défensif et à protéger l’arrière-garde grenat. Le problème est qu’ils n’ont que peu d’influence sur le développement du jeu servettien. Celui-ci se trouve ainsi appauvri par un manque de créativité. L’espace est trop important entre ces deux joueurs et l’attaquant reculé, Karanovic. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’Alves remplaça très vite Karanovic pour introduire Pasche. Le druide portugais sait réagir. Mais il aurait été mieux inspiré de titulariser d’entrée le milieu de terrain grenat le plus à même de créer du jeu. L’équilibre aurait ainsi été mieux respecté et l’équipe aurait pu garder une possibilité de changement pour la suite du match. On pense notamment que l’entrée d’un attaquant supplémentaire (Gissi), en fin de match, aurait pu se révéler fort précieuse.

L’attaque : Le désert

Toujours aussi inexistante. Le fossé creusé entre les milieux de terrain et l’attaquant en retrait explique en partie cette difficulté à porter le ballon vers l’avant, et a pour conséquence de faire évoluer les Grenat trop bas dans le terrain. De même, le manque de percussion sur les côtés empêche de réellement apporter le danger dans les portions hautes du terrain, notamment dans les trente derniers mètres. Par conséquent, la tâche des attaquants est rendue particulièrement ardue. Eudis fut d’ailleurs transparent, ne touchant quasiment aucun ballon. Le regard se tourne à nouveau vers les dirigeants : à quand le transfert d’un attaquant supplémentaire? Le Servette FC est contraint aujourd’hui de jouer avec un attaquant qui n’a suivi aucune préparation (si ce n’est personnelle) cet été… Face à un tel manque d’équilibre et de percussion, ça ne le fait pas. Et ça ne le fera jamais. Même un attaquant au sommet de sa forme devrait livrer des prestations exceptionnelles pour tirer son épingle du jeu dans de telles conditions.

Le bilan : Grosse déception

Le Servette n’a rien montré face à son rival historique. Pire, il a été dépassé dans tous les domaines du jeu. Le constat est implacable : là où les sauterelles ont considérablement élevé leur niveau de jeu depuis la saison passée, franchissant un nouveau palier, les servettiens, eux, ont reculé de plusieurs échelons. Très inquiétant pour la suite.

Le prochain match : Un nouveau départ

L’aéropage grenat aura enfin disposé d’une semaine pleine devant lui pour récupérer des nombreux efforts consentis et pour préparer cette confrontation face à l’autre équipe zürichoise. Si celle-ci semble moins en confiance et en forme que GC, elle n’en demeure pas moins dotée d’un potentiel équivalent. Il faudra donc livrer toute autre chose que cette prestation misérable, indigne du standing grenat. Revenir à des principes fondamentaux, à des repères stables et éprouvés, tant dans le système tactique que dans les valeurs collectives, pourrait être un premier pas vers un nouveau départ. Aussi, nous privilégierions une équipe articulée en 4-2-3-1 : Barroca // Ruefli, Kouassi, Schneider, Moubandje // Pizzinat, Pasche // Tréand, Paratte, Lang // Eudis.

On espère, pour ce 6e match de la saison, apercevoir (enfin) dans les gradins la présence des dirigeants. Ayant tôt fait de souligner les qualités de notre nouveau président dans l’un de nos articles d’avant-saison, j’espère réellement aujourd’hui ne pas avoir fait l’éloge trop excessive et hâtive d’un dirigeant invisible. Le Servette FC va mal. C’est un fait. Après un sauvetage aussi miraculeux que magnifiquement réalisé, le désert règne à nouveau dans l’univers grenat. Absence de communication et de marketing, campagne de transferts inachevée, stade déserté, enthousiasme envolé. Le navire grenat en perdition a besoin de la présence aux avant-postes de son capitaine. Plus que jamais. La menace d’une relégation sportive, la première de l’Histoire du club, devient aujourd’hui réalité à inscrire dans le quotidien grenat. Tant le Servette FC est, à ce jour, l’équipe la plus faible du championnat de Super League.

GrenatDC

5 réflexions sur « 5e journée : GRASSHOPPER CLUB ZURICH – SERVETTE FC 1-0 (0-0) : Le match sous la loupe »

  1. HS, mais très beau match de la suisse ce soir 🙂

    Enfin trouver l’attaquant qu’il manquait! En espérant qu’il reste muet dimanche 🙂 (gravanovic)

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