Edito: Mais qu’est ce qui empêche Servette de tourner rond?

La période d’euphorie a pris fin avant même le championnat terminé. Des joueurs qui veulent des augmentations de salaires subtantielles, un club qui ne veut pas rentrer dans une politique du no-limit, un public qui réclame une équipe compétitive, la TDG qui fait le jeu des joueurs au détriment du club, doit-on céder à la panique?

Servette est le plus grand club de Suisse et cela peu importe sa place dans l’élite professionnelle du football suisse. On juge un grand club par son rendement sportif (pour une fois, les Grenat sont exemplaires), par son intérêt médiatique, et enfin par son talent intrinsèque à susciter les fortes émotions. Samedi soir, après une énième victoire dans sa citadelle imprenable, tout le monde s’attendait à voir la joie et l’allégresse envahir le stade de la Praille. Si tel a été le cas jusqu’au retour des joueurs dans les vestiaires, c’est un tout autre scénario qui nous attendait dans la salle de presse. Contrairement à son habitude, le Président Pishyar ne s’est pas présenté pour féliciter les joueurs devant les médias. Notre pauvre entraineur avait oublié son français et il a livré une interview sans fond presque incompréhensible. Quelques minutes plus tard, Geoffrey Tréand éclatait en sanglot à la prononciation du mot amertume par le journaleux de la TDG et Kusunga criait haut et fort que rien n’était fait pour son avenir alors que tout le monde sait qu’il a déjà signé à Bâle. Il restait les joueurs malheureux de leur temps de jeu (Tozé, Celestini) et ceux qui sont prêts à continuer l’aventure servettienne alors que le club n’a pas encore pris de décisions sur leur compte (Deugoué, Pont). Toute cette pagaille ressemblait à un mauvais scénario de soap américain. Est-on proche du gouffre? Le club est-il à côté de la réalité? Les joueurs sont-ils imcompris?

La TDG en cause

Les supporters servettiens vivaient un moment paisible avant l’article de Sir Visentini la semaine dernière. Comme à son habitude, il avait trouvé la petite faille à exploiter pour mieux mettre le club au pied du mur. Le pauvre Geoffrey Tréand était la victime d’un Servette maladroit. Seulement un an de contrat pour un joueur qui a été certes étincelant mais seulement les 3 ou 4 derniers matchs. Jo n’était pas le seul mal compris puisque Eudis et Kusunga allaient aussi nous quitter. Le premier parce qu’il veut un salaire à la hauteur de son talent et le second parce qu’il est courtisé par des grands clubs. Il restait enfin l’imbriglio de l’agent double de Tozé. A lire ces informations, les choses étaient claires, le club avait tout faux.

La vérité des faits

Sauf que… tous ses joueurs n’ont pas revendiqué une baisse de salaire quand ils nous ont crédité d’une seule misérable victoire en 14 matchs. Pourquoi le club devrait-il casser sa tirelire maintenant ? Sauf que Tréand n’a pas donné une chance au club de revenir à la table des négociations et il n’était pas prêt à prendre le risque de faire une belle saison en Grenat pour mériter un contrat plus long et mieux payé. Sauf que Kusunga n’a jamais voulu considérer une offre de son club formateur lors des 12 derniers mois même pour lui donner une chance d’avoir quelques dédommagements pour sa formation. Sauf qu’Eudis oublie qu’il a été le plus mauvais attaquant Grenat au premier tour avant de retrouver la réussite et qu’il veut le même salaire en challenge league que YB lui donnait en ASL. Sauf que l’agent de Tozé est celui qui a trouvé Joao Alves et il semble difficile de croire qu’il peut influencer les choix du coach servettien quand on voit le temps de jeu de Tozé… Tout cela la TDG ne le dit pas et préfère exciter des joueurs déjà bien remontés par leurs agents.

La direction face à ses responsabilités

Samedi, le club ne s’est pas caché derrière les problèmes. David Pivoda ( lire notre interview: https://enfantsduservette.ch/2010/05/09/on-ne-cedera-pas-a-la-bulle-speculative/#more-7427 ) a répondu on ne peut plus clairement. Mr Pishyar n’est pas une « vache à lait » et les surenchères se pratiqueront à une autre place. Le budget n’explosera pas comme il n’a pas fondu après les débuts désastreux de ces mêmes joueurs. Un Servette pérenne c’est un Servette qui gère avec ses moyens. Pourquoi la même équipe devrait coûter 2 fois plus chère du jour au lendemain sans revenu supplémentaire? Les joueurs ont-ils atteint un objectif concret cette saison, c’est à dire au moins une place de barrage? Non! Parmi les joueurs Servettiens, un certain nombre ne réclame pas d’augmentation de salaire et il faut construire avec ceux qui assument la saison dans sa globalité. Pour les autres, l’histoire ne les retiendra pas car ils ne seront pas de l’aventure de la reconquête d’une place en Super League. Bonne chance à eux tout de même…

Par Oscar Obradovic

 

7 réflexions sur « Edito: Mais qu’est ce qui empêche Servette de tourner rond? »

  1. Bien vu et bien dit, moi je fais confiance au président car je suis convaincu que c’est un homme de parole… comme j’ai dis précédement, ceux qui pratique la sur enchère qu’ils partent… Admettons que la direction décide de casser la tirelire pour Eudis que ce dernier nous refasse un premier comme celui qu’il a fait, je pense que Visentini écrirais que la direction du club à miser sur le mauvais numéro… Si Tréand part vraiment je serais déçu mais il oublie d’ou il vient et lui aussi il nous a fait un premier tour pas terrible. Kusunga par contre ça me dérange beaucoup , ne serait ce que par respect pour les années de formation et même si cela semble maladroit de la par du club de lui proposer seulement une année de contrat il doit accepter, les clubs qui le veulent paierons s’ils le veulent vraiment, il n’y a plus d’attachement pour les couleurs et ça même pour ceux qui se disent Genevois Servettien.

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  2. c’est vrai que cette TDG commence à bien faire!

    Chaque article, c’est 50% de polémique. Et quand c’est pas SFC qui est visé, c’est le GSHC, preuve en est l’article de ce jour (http://www.tdg.ch/geneve/sports/etrangers-geservette-payes-quennec-calme-jeu-2010-05-10) où Visentini cherche à forcer certains joueurs à critiquer leur employeur!

    Comme il l’a fait tout récemment en critiquant les dirigeants du SFC.

    Mais c’est quoi son problème à ce personnage?

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