J-3 : Le FC Sion décapité par la SFL avant le grand derby

On ne sait plus s’il faut en rire ou en pleurer, s’il faut s’en réjouir ou s’en inquiéter. La SFL, en bon disciple de L’UEFA et de la FIFA, vient de suspendre pour 5 matches, à la suite d’un raisonnement des plus grégaires, les 6 recrues estivales du FC Sion. Elles manqueront donc le grand derby de dimanche à la Praille. A moins que…

C’est le feu entre le FC Sion et la SFL à l’approche du derby (photo-montage : EDS)

Kezako ?

L’information est tombée hier en fin d’après-midi sous la forme d’un communiqué. La SFL, plus spécialement trois juges de sa commission de discipline, a sanctionné les six joueurs du FC Sion Stefan Glarner, Pascal Feindouno, José Julio Gomes Gonçalves, Gabriel Garcia de la Torre «Gabri», Billy Ketkeophomphone et Mario Mutsch pour avoir appelé un tribunal civil et ainsi prétendument violé les statuts de l’ASF. La SFL soutient en effet que selon l’art 7 chiffre 5 des Statuts de l’ASF, le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) est exclusivement compétent pour tous les litiges de droit civil ayant trait à l’Association. De plus, les joueurs se seraient soumis valablement, selon leur contrat de travail, à la clause arbitrale et à l’autorité arbitrale du TAS. Dans sa décision, la Commission de disipline de la SFL explique que les joueurs ont, selon elle, avec l’introduction d’une action au fond dans cette affaire devant le Tribunal de district à Martigny, violé à nouveau les obligations statutaires de l‘ASF. Cette violation est estimée comme un grave cas de récidive qui légitimerait de sanctionner les six joueurs de cinq matches de suspension chacun.

Pour mémoire, le 3 août 2011, lesdits joueurs avaient requis du Tribunal de district de Martigny des mesures superprovisionnelles (d’extrême urgence) et provisionnelles (urgentes) contre la décision de non-qualification. Le Juge civil avait alors statué le jour même sur la requête de mesures super-provisionnelles et donné raison aux requérants.  Le 6 août 2011, la Commission de disipline de la SFL sanctionna alors les joueurs valaisans d’un match de suspension pour avoir saisi le Juge civil en violation des Statuts de l’ASF. Puis, le 27 septembre 2011, le Juge civil avait rendu une ordonnance de mesures provisionnelles confirmant sa décision initiale et contre laquelle la SFL a fait appel auprès du Tribunal cantonal du Valais.

L’équité du derby menacée

Le grand derby tant attendu pourrait opposer un FC Sion affaibli de ses renforts estivaux. Certes, ces derniers peuvent recourir contre la décision auprès du Tribunal de recours de la SFL dans un délai de cinq jours. Certes, le recours aura un effet suspensif. Mais à l’exception toutefois du premier match officiel qui suit la décision de suspension, à savoir ce dimanche contre le SFC.

Il paraît cependant probable que lesdits joueurs saisissent une nouvelle fois le Tribunal de district de Martigny de nouvelles mesures superprovisionnelles (d’extrême urgence) et provisionnelles (urgentes) contre cette enième décision qui, contrairement à ce que soutient – maladroitement – la Commission de disipline de la SFL, représente purement et simplement une tentative de contourner la décision de mesures provisionnelles du 27 septembre 2011 ; le fait que les joueurs soient sanctionnés exclusivement pour avoir, prétendument contrairement aux règlements de l’ASF, choisi la voie de la justice étatique, ne devrait rien y changer dans le sens où il s’agit clairement de mesures de rétorsion à l’égard de joueurs pourtant vainqueurs de la SFL devant la justice civile.

Pour l’honneur

« A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire« , dit le proverbe. Le SFC, qui doit se refaire une santé, aurait cependant tout intérêt à affronter un FC Sion diminué. On rappellera toutefois que le fair-play n’est pas un vain mot pour le SFC qui a été le premier (et le seul ?) club à ne pas jouer sous protêt le match aller contre les Valaisans. Avec à la clé un cinglant et fantastique 0-4 pour des Grenat flamboyants de combattivité et de maîtrise tactique et technique.

Le club grenat et ses supporters ont depuis assez longtemps soufferts de l’arbitrage pusilanime et partial de certains directeurs de jeu helvètes, le dernier cas en date étant celui de Stephan Studer contre le FC Lucerne des frères Yakin (https://enfantsduservette.ch/2011/09/24/stefan-studer-servette-un-club-de-loosers/). Certes, l’action du FC Sion fait du tort à l’image du football en général. Mais elle est des plus légitimes dès lors que les instances appelées à juger avec impartialité violent de manière éhontée ce principe pourtant cardinal du droit public. L’UEFA et la FIFA, tout autant que leur mouton qu’est la SFL, ne sont et ne doivent pas être au-dessus des lois ; assurément, elles vont au-devant de très grandes désillusions dans une affaire qu’elles auraient toutes, à leur échelon, mieux fait de transiger à l’amiable. Le FC Sion, qui se bat pour être traité sur un pied d’égalité avec ses adversaires, fait preuve d’un courage inhabituel et louable en ce sens qu’il servira, dans le futur, la cause de tous les clubs traités de manière inique par les dirigeants de ces institutions sportives surpuissantes, pour ne pas dire omnipotentes.

Pour que l’équité du derby ne soit pas menacée, il serait opportun que les 6 joueurs du FC Sion obtiennent le droit de le jouer de la part de la justice civile. Et que le SFC continue à se refuser de déposer protêt. Mais qui sait, le match de dimanche est peut-être déjà appelé à être rejoué. Cela n’enlève rien à l’importance historique du derby de dimanche qui marque les retrouvailles officielles des deux clubs « ennemis » en terres genevoises pour une partie officielle. Et, au pire des cas, qui se plaindra de pouvoir se mettre les Sédunois sous la dent une fois de plus ? En tous les cas pas le Président Pishyar, ni le caissier de la Praille.

Tous à la Praille dimanche pour soutenir nos Grenat contre un FC Sion que l’on espère au complet.

Auuuuuuuuuuuuuuuuuuux Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaarmes !

Par le Prince Igor