14 ème journée : SERVETTE FC-FC NEUCHÂTEL XAMAX : 2-1 (1-1). Le match sous la loupe!

L’intérêt de ce championnat millésime 2011-2012 trouve l’une de ses origines dans les nombreux derbys romands qu’il propose. Aussi, une semaine à peine après avoir accueilli leur plus grand rival sédunois dans leur antre, les Grenat avaient le privilège de recevoir les neuchâtelois.

Servette met le bleu de travaille

L’affiche, certes moins affublée d’une rivalité historique propre à déplacer les foules, n’en demeurait pas moins alléchante. Pour différentes raisons. Tout d’abord, ce match représentait l’opposition entre une équipe carburant à plein régime sur le plan sportif depuis plusieurs semaines mais en proie aux doutes quant à son avenir administratif, à une autre qui, après avoir traversé une zone nébuleuse sur le terrain, amorçait un redressement dans le calme et le silence le plus complet, à l’abri des regards indiscrets. Une opposition de style de nature à se prolonger jusque sur le gazon, là où le visiteur a tendance à prôner un jeu attentiste et athlétique, qui mise sur les contres, contrairement à un hôte qui cultive un jeu résolument tourné vers l’offensive.

Les servettiens s’étaient brillamment relancés en semaine, au terme d’un match étincelant à Zürich face à GC. Au-delà de cette victoire, essentielle pour redonner un nouvel élan aux troupes, c’est dans le jeu et l’esprit affiché que les points positifs furent aussi à récolter. Aussi, il tardait à chacun de voir si les nouvelles dispositions grenat seraient de nature à tenir la dragée haute à un club mieux armé que ne le fut celui d’inexpérimentées et encore trop fragiles sauterelles. La mission s’avérait pour le moins difficile. Mais le visage offensif démontré en terres zürichoises demeurait prometteur.

Aussi, sans réelles surprises, Joao Alves décida, pour ce match, de reconduire son système typé 4-2-1-2-1, au profil se situant à la frontière d’un 4-2-4 enjoué et presque démodé, mais si jouissif. La concrétisation de ses intentions furent bonnes. Aussi, les genevois réussirent peu à peu à imposer une légère domination territoriale au fil des minutes, proposant au passage un jeu fluide et léché. De toute évidence, les signes d’une confiance retrouvée. Malheureusement transpercés à une reprise sur une contre-attaque impitoyable rondement menée par les rouges et noirs, et conclue par le redoutable buteur Uche, ils ne s’en découragèrent pas pour autant. Mieux, ils ne renoncèrent jamais, continuant à cultiver leur principes et leurs certitudes basée sur l’amour du jeu. Ce n’est finalement que justice lorsqu’ils parvinrent à revenir à la marque par l’intermédiaire d’un but simplement extraordinaire. Une frappe monumentale de Yartey, véritable éclair dans le ciel genevois, propre à éléctriser le stade. Il était dès lors écrit que le Servette n’abdiquerait pas et ne se contenterait pas d’un match nul.

La seconde mi-temps, bien que moins consistante et jouée sous un rythme moins élevé de part et d’autre, proposa quelques belles phases de jeu, essentiellement axées sur les contre-attaques. Après tout, ces deux équipes se révèlent aussi dangereuses l’une que l’autre dans ce registre. C’est sur l’une d’elles, après plusieurs tentatives infructueuses, que le Servette prit l’avantage, à dix minutes seulement du terme de la partie. Petit clin d’oeil amusé du destin, c’est l’ex-Xamaxien M’Futi qui servit cette offrande dans les pieds d’un Karanovic particulièrement en verve et à l’aise dans son rôle d’attaquant axial. Les dernières minutes de la partie furent difficiles. Ou quand la fragilité et les hésitations laissèrent alors transparaître le peu d’assurance et de maturité d’un groupe grenat qui manque encore d’expérience, de métier et de leaders en son sein.

Au final, c’est une nouvelle victoire, la deuxième en trois jours seulement, méritée pour des Grenat entreprenants. Outre les trois points précieux qu’il offre à l’équipe pour se distancer de la zone dangereuse, ce succès a mis en évidence les qualités de solidarité et de cohésion d’un groupe très uni, de même que son atout principal qui réside en ce moment dans une animation offensive parfois déroutante.   

Le système

La question se posait : en l’absence d’Esteban, excellent face à GC mais malheureusement à nouveau blessé, le coach allait-il maintenir son nouveau système articulé autour d’un quatuor offensif, ou allait-il revenir à son triangle médian? Ne possédant pas dans ses rangs un attaquant au profil similaire à celui de Julian, il paraissait probable que Joao Alves titularise De Azevedo. En effet, le brésilien, déjà entré pour le vif argent à Zürich, est l’élément dans le contingent le plus à même de rivaliser avec Esteban au niveau du coup d’oeil et de la dernière passe. Or, à cette place stratégique, le Servette a besoin d’un joueur possédant de telles caractéristiques.

En revanche, il est intéressant de noter que Joao Alves n’a pas, malgré le fait d’avoir aligné De Azevedo, repasser pour ce match dans un 4-2-3-1 plus classique. Non, il a maintenu le système offensif dévoilé à Zûrich pour demander à son meneur de jeu brésilien de s’y adapter, en évoluant de toute évidence plus haut dans le terrain, en position d’attaquant en retrait. Certes, celui-ci ne parvint pas à rayonner ni à trouver ses marques autant que réussit à le faire Esteban trois jours plus tôt. Mais la présence sur les côtés de l’excellent et très vif M’Futi permit de combler la perte de dynamisme qui en découla. Le choix d’Alves de maintenir ce système basé essentiellement sur l’animation et la permutation offensives des Grenat fut le bon.

En effet, Xamax est fort et solide défensivement. Il aurait donc été fort difficile de le prendre en défaut dans un 4-2-3-1 plus classique. Les difficultés rencontrées à ce niveau lors du match aller (0-0) en témoignent. Or, lors de cette rencontre, les Xamaxiens furent souvent gênés et perturbés sur le plan défensif. Ils résistèrent longtemps mais finirent par exploser. La nouvelle question : le Servette osera-t-il à nouveau se montrer aussi résolument offensif contre YB? Gageons que oui.

La défense

Elle fut reconduite dans la même composition et le même alignement que face à GC. Le choix de tendre vers une stabilité bienvenue sur le plan défensif fut, là aussi, le bon. En effet, cette défense semble actuellement, en fonction des joueurs à disposition de l’entraîneur, la plus équilibrée et complémentaire. Les atouts :

  • Dans l’axe : avec Diallo et Roderick, deux défenseurs solides et très présents sur le plan athlétique. Le Servette manquant de présence à ce niveau dans son jeu et dans son collectif, l’équilibre est le bon.
  • Sur les côtés : Ruefli et Moubandje sont les joueurs du contingent les plus à même de fournir un travail équilibré entre les tâches défensives et celles offensives de latéraux modernes. Il semble qu’à ce niveau, le Servette ne peut prétendre en ce moment à mieux en fonction de son contingent actuel. Les deux joueurs livrèrent d’ailleurs une partie solide et semblent gagner en rigueur et discipline au fil des matches, avec l’expérience.

Le milieu

A nouveau, Joao Alves se sera appuyé sur sa paire axiale Pizzinat-Kouassi. Dans ce système, leur rôle est le suivant :

  • Servir de frein pour empêcher le développement du jeu adverse.
  • Récupérer et relancer, en cherchant la verticalité, sur le quatuor offensif, dans une zone où le Servette est surpeuplé.

Sur ce match, les deux joueurs auront à nouveau livré avec brio une partition efficace. L’ivoirien Kouassi, notamment, aura retrouvé ses jambes du début de championnat, récupérant un nombre incalculable de ballons pour ensuite se projeter rapidement vers l’avant. Il fut un élément ô combien perturbateur pour les visiteurs. Le parfait parasite.

L’attaque

Ce quatuor offensif représente en ce moment la grande force du Servette. Ces ressources reposent notamment sur :

  • La possibilité de s’appuyer sur plusieurs joueurs pour l’animer et donc de pouvoir maintenir le principe malgré l’absence de certains joueurs (Esteban et Vitkiviez remplacés par De Azevedo et M’Futi).
  • En l’absence d’un véritable buteur-finisseur à la pointe de l’attaque (en nominal), Eudis et Saleiro étant hors de forme, Joao Alves a décidé de densifier le secteur offensif pour y jouer avec des joueurs plus polyvalents et possédant un plus grand rayon d’action. Le quatuor médian offre ainsi des possibilités de permutation et des alternatives interchangeables propres à dérouter les défenses adverses. Ou comment réussir, par une astuce sortie de son chapeau magique, à transformer le point faible d’une équipe en son point fort. C’est ça, la magie de Joao Alves.
  • L’animation offensive se révèle particulièrement « explosive » par la présence de joueurs particulièrement vifs, typés « faux-ailiers » qui permutent mais qui piquent aussi dans l’axe quand il le faut, en partant de plus loin. Ainsi, le volume de jeu offensif est plus important et les contre-attaques se révèlent incisives.

En l’état actuel des choses, le quatuor offensif est malheureusement amputé d’un élément primordial en l’absence d’Esteban. Il est le seul joueur qui possède, à notre sens, dans cette configuration, les caractéristiques pour se muer en véritable fer de lance des mouvements grenat, tout en pouvant dévorer les espaces de très loin. Si l’on se représente un losange offensif, il en constitue la base, celle qui peut ensuite permuter avec les trois autres éléments, pour faire un losange qui tourne sur lui-même. De Azevedo n’a pas cette envergure dans son jeu. Le mouvement général s’en trouve donc moins fluide, moins dynamique.
 
Malgré ce constat, il nous semble judicieux de maintenir le quatuor tout en demandant au brésilien de chercher toujours plus à l’intégrer avec consistance, en tendant vers davantage de liberté offensive lui permettant d’évoluer encore plus haut dans le terrain tout en étant moins astreint à des tâches défensives, pour lesquelles il ne possède de toute manière pas les aptitudes naturelles.

Servette FC – Neuchâtel Xamax  2-1  (1-1)

Servette FC : Barroca ; Ruefli, Roderick, Diallo, Moubandje ; Pizzinat, Kouassi ; De Azevedo (66e Vitkiviez) ; M’Futi, Yartey (82e Pont) ; Karanovic (87e Routis).
 
Neuchâtel Xamax : Bédénik ; Gomes, Navarro, Besle, Facchinetti ; Basha, Dampha (73e De Coulon), Veloso (56e Seferovic) ; Wüthrich (82e Geiger), Treand ; Uche.  
 
Buts : 17e Uche 0-1, 42e Yartey 1-1, 79e Karanovic 2-1.

Grenat DC

4 réflexions sur « 14 ème journée : SERVETTE FC-FC NEUCHÂTEL XAMAX : 2-1 (1-1). Le match sous la loupe! »

    1. Il ne pouvait difficilement être plus libre que placé comme Esteban en soutien de Karanovic. Malheureusement et une fois n’est pas coutume ce n’est pas grâce à lui qu’on gagne le match. Gageons qu’il fera mieux contre YB. Sur coup-franc mais aussi dans le jeu. La comparaison avec Farnerud risque de faire mal.

      Aller Servette !

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  1. Barroca n’y peut pas grand chose, il arrive déjà à toucher la balle sur le but (Wutrich seul dans les 16m à tirer) et en plus il relache la balle sur un mec hors jeu lors de la frappe. Donc pour moi ce but ne doit même pas être tenu à rigueur, que ça soit pour Barroca ou Ruffli (qui n est pas sur Uche, car il est aligné avec sa défense sur le départ du tir)

    🙂

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