Lettre à Majid Pishyar pour 2012

Entre joie et doute, tristesse et enchantement, intrigue ou consternation, le président grenat interloque. Les EDS lui adresse une lettre ouverte sur le Servette version Pishyar, en forme de bilan…

Cher Monsieur Pishyar,

L’année 2011 arrive à son terme et cela fait maintenant 3 ans que vous avez pris la présidence de mon club de coeur, le Servette FC. Durant ces trois années, comme pendant près de trente ans maintenant, j’ai soutenu le club, à ma manière, mais avec la ferveur qui anime le plus profond de mon âme grenat.

A votre arrivée, j’ai vu en vous un espoir, un sauveur. L’homme providentiel dont la puissance et l’intelligence serviraient mon club et l’amèneraient à l’élever au-dessus des sphères modestes du championnat de football helvétique. Ces attentes, probablement déraisonnées, découlaient de la présentation que les médias avaient pu faire de vous. Le profil de votre personnalité qu’ils avaient alors dépeint m’amenait à tendre les bras vers les rêves les plus fous. Vos promesses étaient telles que je me suis aussitôt mis à cultiver le fol espoir de la renaissance d’un Servette retrouvant ses lettres de noblesse, d’un club fort amené à dominer à nouveau le championnat et à truster les titres.

Trois ans ont passé. J’ai eu le privilège de fêter, comme 23’000 autres grenat de coeur, une promotion magnifique qui célébrait alors un retour tant attendu parmi l’élite. Pour ce moment « Magic », je vous remercie. Du fond du coeur. Mais avant ce succès historique, et encore plus après, plusieurs questions m’avaient interpellé sous fond de doutes et de méfiance. A ces questions, je n’ai jamais pu, soit à travers vos différentes interventions, soit à travers les médias, recevoir les réponses susceptibles de m’éclairer réellement. Celles, satisfaisantes, qui pourraient être de nature à me rassurer. Aujourd’hui, j’aimerais profiter de la vitrine qui m’est proposée en tant que chroniqueur des Enfants du Servette pour vous les poser. Je sais que vous n’avez pas toujours porté notre blog dans votre coeur, car celui-ci a osé, un jour, s’élever devant vous pour émettre un regard critique et remettre en question certains de vos procédés. Je sais que vous détestez le vent contraire que vous confondez et assimilez souvent aux attaques frontales de l’ennemi. Mais je sais aussi que vous êtes très attentif à ce qui s’écrit ici, à l’atmosphère et au climat qui règnent au sein du noyau des supporters les plus fidèles. Car j’ai appris à vous connaître en trois ans. Je sais qu’avec vous, il y a toujours deux facettes : la réalité et l’image. Vous avez dit un jour : « vous êtes mes amis ou mes ennemis« . J’irai au-delà de cette division qui m’apparaît trop simpliste et réductrice pour vous préciser, avant d’aller plus loin, que je ne suis ni votre ennemi, ni votre ami. Simplement un supporter de longue date du Servette.

3 ans c’est long. Il s’en passe des choses dans la vie d’un club de football. Aussi, je vais naviguer à travers le temps en sélectionnant des éléments qui peuvent prêter vie à mes ressentis et mes impressions, et qui fort logiquement ont fait naître en moi ces éternelles questions. Il me sera dur de faire synthétique, mais après tout, cela n’est pas mon fort et les lecteurs qui voyagent par ici l’ont bien compris avec le temps et en ont peut-être même pris l’habitude ;-))

Automne 2008 – La prise de pouvoir

Votre nom commence à circuler en tant que potentiel repreneur du club. Vous devenez très rapidement le plus sérieux candidat, le seul même. M. Vinas fait de la résistance et, curieusement, après avoir loué et vanté vos mérites de prime abord, il hésite finalement, à la dernière minute et sur le fil, à vous remettre les clés de la maison. Revirement de dernière minute. Mon ressenti prend alors la forme d’un « tiens, bizarre , faut-il y voir un problème? Des relents des difficultés liées aux zones d’ombre qui entourent l’expérience précédente de M. Pishyar en Autriche, laquelle s’est avérée, selon nos voisins, une sombre histoire à l’épilogue désastreux?« .

Peu de jours après, vous obtenez finalement le présidence du club. Vos propos sont ambitieux. Votre prestance impeccable. Vous avez l’allure d’un président. D’un vrai. Et cela nous change. Notre club semble soudainement redevenu grand. Loin des discours empreint de modestie et de manque d’ambitions chers à M. Vinas dont la barbe veillissante accusait, avec le temps, un manque d’enthousiasme et de fraîcheur pour le moins lassants et en apparence sans issue, sans possibilités d’évolution. C’était la première fois que votre image avait réussi à marquer 1 point. Qu’elle était parvenue à mettre Genève à ses pieds. A s’attacher la ferveur de tous les fans. Aucun doute, vous étiez le bienvenu. Pour chacun d’entre nous. Le porteur de promesses d’ambitions retrouvées pour le comeback du grand Servette. Votre image s’inscrivait pour la première fois dans le décor servettien. Mais ce n’était que le début, elle reviendra souvent.

Hiver 2008-2009 – L’intersaison du championnat

Voici peu de temps que vous êtes à la tête du club. Le Servette stagne à mi-tableau et fait un championnat moyen. Les médias vous ont décrit comme un homme d’affaires à la tête d’un vaste empire financier. On parle même d’un milliardaire, ex-footballeur, passionné et ambitieux, souhaitant faire du Servette un club champion de suisse à moyen terme, pour ensuite l’installer sur la scène européenne. On parle de 32 Group. Sans vraiment savoir de quoi il s’agit au fond, si ce n’est, en gros, de 32 secteurs professionnels différents. Forcément, je me suis alors dit : « Ce monsieur doit posséder une fortune colossale. Nous pourrons ainsi surpasser les autres clubs dans peu de temps pour rivaliser enfin avec le riche FC Bâle. Pour prêter vie à cet objectif ambitieux, nous allons recruter lourd durant la trêve hivernale« . Bien évidemment, me venait ainsi à l’esprit les images de ces riches hommes d’affaires qui commence à inonder la scène européenne du football. En Angleterre notamment. En France aussi.

Mais la réalité sera différente et contredira mes attentes, cela ne fera que commencer : le Servette effectuera une très petite campagne de transferts, largement insuffisante pour espérer combler son retard au classement. 2 arrivées seulement, dont parmi elle un buteur brésilien, Eudis, en perte de vitesse. Mon ressenti prit alors des formes d’étonnement : « Il est surprenant que M. Pishyar n’ait pas décidé de renforcer de manière plus conséquente ce collectif qui manque réellement de consistance pour la 2e division. Il ne serait pourtant pas très difficile, à ce niveau-là, de l’améliorer pour lui permettre de rivaliser très vite avec les ténors du championnat. Mais il convient de faire preuve d’indulgence : après tout, et même s’il connaît le club depuis un certain temps maintenant pour l’avoir approché il y a plus d’une année, cela ne fait finalement que quelques mois qu’il en est le président. Peut-être attend-il la fin de la saison pour s’acclimater et s’adapter au foot suisse, pour s’imprégner de sa nature, de ses spécificités et de son fonctionnement afin de pouvoir ensuite mettre en pratique ses propres méthodes efficaces, et cela dès le commencement d’une saison« . Bénéfice du doute.

Ete 2009 – Le club vient de finir une saison moyenne

Alors que l’on s’attend à une campagne de transferts redoutable, que l’on pense voir débarquer au Servette 2-3 éléments de Super League accompagnés des quelques meilleurs éléments de Challenge League, on se retrouve face à un club aux abonnés absents. Aucune nouvelle mise à jour sur le site officiel. Aucune communication. Les semaines passent. Mon ressenti s’interroge : « Que se passe-t-il? M. Pishyar est-il en train de structurer le club en silence? Mais pourquoi n’aurait-il pas profité des derniers mois d’une saison en demi-teinte pour profiter de travailler sereinement et sans pression? Ou alors est-il en train de se rendre compte que le championnat suisse de football ne peut lui offrir la possibilité de réaliser ses projets colossaux et qu’il est par conséquent déjà en train de se désinvestir? ». Le championnat se profilera trop vite. L’équipe ne sera pas prête. Entre-temps, Castella est déjà limogé. Les joueurs qui arrivent? Soit des jeunes promus en 1e équipe (faute de mieux?), soit des anciens grenat en fin de carrière qui n’ont plus de club et attendent au bord de la route, soit encore de jeunes joueurs inconnus en prêt. Un contingent peu équilibré, peu complémentaire.

La méfiance s’installe alors. Pour un club qui souhaite jouer la promotion au plus vite et qui parle de titre de champion, sa politique sportive apparaît pour le moins frileuse. Pour ne pas dire assez incompréhensible et en total décalage avec les beaux discours. Vous vous souvenez, cette fameuse inadéquation entre l’image et la réalité. Mais vous argumentez. Vous mettez en avant l’esprit clubiste. Vous dites que le Servette est une grande famille, justifiant ainsi le retour aux sources d’anciens grenat, la promotion des jeunes. Vous parlez d’académie. Vous parlez de l’importance de donner la chance aux jeunes. Même si on le sait : une équipe de foot trouve son équilibre dans le parfait amalgame entre jeunes et joueurs plus chevronnés. Votre discours contient de belles valeurs, exprime une philosophie saine et ambitieuse. Tout ce que le public genevois souhaite entendre. Le crédit de tous les fans vous est accordé à nouveau. Mais dans mon coin, je reste dubitatif, dans l’incompréhension. Je ne suis pas en situation de juger bien sûr. Mais, en extrapolant et en rêvant un peu, je me mets à penser qu’à votre place, en tant que milliardaire passionné de football et amoureux du Servette, souhaitant m’établir à Genève et profiter de la vitrine du sport pour faire parler de moi, j’aurais mis en avant la priorité de renforcer cette équipe au plus vite afin de regagner la Super League dès la première saison pleine. Le niveau de la Challenge League est modeste, c’est une réalité. Il n’apparaît dès lors, pour le supporter lambda et son regard extérieur, peu difficile de solidifier le contingent pour lui permettre de jouer les premières places. Mon ressenti interpelle : « Mais que fait donc M. Pishyar? A-t-il vraiment les moyens qu’on lui prête et qu’il ne nie d’ailleurs pas? ».

Les doutes s’alimentent. Ce d’autant plus que vous refusez d’aborder toutes les questions ayant trait aux moyens financiers. Aucun chiffre ou montant lié au budget du club ne sont articulés. Vous qui prôniez la transparence dans votre discours. Paradoxe. Un de plus. Ils n’en finiront plus. « L’argent n’est pas un problème » vous plaisiez-vous à répéter alors. Soit. Mais alors, justement, si cela n’est pas un problème, pourquoi ne pas vouloir aborder ce sujet librement et en toute sincérité, en toute transparence ? Il n’est jamais très bon d’entretenir le mystère autour de ces choses-là au sein d’un club qui a subi la seule rélégation de son histoire en raison d’une faillite financière. Et cela, il n’y a que quelques années. Le traumatisme est encore bien présent. Entretenir le mystère autour des ces questions-là ne vous aidera pas à draguer de nouveaux partenaires, ni à convaincre Genève de votre sérieux.

Hiver 2009-2010 – Les renforts se font (encore) attendre

A nouveau une campagne de transferts peu significative. Pour ne pas dire moins. On parle des retours possibles de Varela, de Müller. Mais rien ne se concrétisera, dans un premier temps tout du moins. Entre-temps, on notera une nette amélioration de l’image. Le site officiel présente mieux que jamais. Il est magnifique. Vous prenez du temps pour répondre aux questions (finement sélectionnées néanmoins) des supporters. L’image, encore elle. Mon ressenti se positionne et devient exigeant : « il y a plus de belles paroles que d’actes concrets pour le moment. Mais qu’attend-il pour passer la deuxième sur le plan sportif?« . Malgré tout, vous allez réaliser un grand coup de maître. Magistral. L’engagement du druide Joao Alves. Vous tenez là un magicien, un vrai. Vous assurez votre avenir à moyen terme avec ce véritable coup de génie. Une belle affaire en terme de rapport qualité-prix.

Ete 2010 – Objectif Super League

Cette année doit être celle de la promotion. Les feux sont au vert. Le Servette vient de réaliser un deuxième tour exceptionnel à domicile. La Praille commence à s’élever au stade de forteresse imprenable. C’est le moment où jamais. Il faut surfer sur cette vague du succès. Mais en parallèle, quelques infos alarmantes nous parviennent : il est dit çà et là que les conditions d’entraînement sont indignes d’un club qui cherche à se professionnaliser. Le merchandising semble évoluer au ralenti. La communication n’est pas bonne. Vos propos souvent en décalage. Votre philosophie semble toujours plus compliquée à saisir. Vos valeurs s’éloignent et semblent si étrangères au monde grenat. L’abonnement que j’ai commandé en pré-saison mettra plusieurs mois pour finalement… ne jamais arriver chez moi. Les files d’attente aux caisses sont parfois trop longues, les buvettes peu accessibles. Cela ne s’arrangera aucunement dans les mois qui suivront, au contraire. On se dit alors qu’il vaut mieux manger avant de se rendre au stade, sous peine de troquer quelques frites contre 15 minutes de matches perdues.

Pire, sur le plan sportif, alors que vous proclamez haut et fort vos ambitions, le club s’affaiblit : il est amputé, peu avant le début du championnat, de ses deux meilleurs éléments, à la valeur la plus intéressante sur le marché des transferts (un hasard?), Tréand et Kusunga. Vous continuez à bénéficier d’une bonne presse auprès des supporters, probablement les fruits des belles promesses et du rêve que vous leur offrez. Alors, pour eux, les vilains petits canards dans ce divorce, loin de l’amiable par ailleurs, ce sont nos deux ex-joueurs. Le premier prendra pourtant la peine d’écrire un mot d’adieu sur un forum de supporters, les larmes aux yeux. Grenat de coeur, il l’était, assurément. Il certifiera, à qui veut l’entendre, que vous n’êtes jamais entré en matière pour un contrat décent, malgré les importants efforts qu’il était prêt à consentir pour mener à bien les négociations. Le second précisera que vous n’avez jamais essayé de le retenir, puisque vous ne l’avez même jamais vu(!). A ces deux départs importants s’ajoute celui, quelques mois plus tôt, du redoutable meneur de jeu brésilien Bastos. Le Servette ne retrouvera plus un tel meneur de jeu dans les mois qui suivront. Pourtant, celui-ci aurait pu largement aider à concrétiser les ambitions servettiennes. Etait-il vraiment trop cher pour un club ambitieux avec à sa tête un président milliardaire? Vous justifierez ces départs en proclamant que ces joueurs n’entraient plus dans la politique du club. Et que vous aviez besoin de vrais enfants du Servette pour avancer.

Les nouveaux arrivés, amenés à combler ces vides et à remplacer ces éléments-clés ? : des joueurs essentiellement de Challenge League, pour la plupart même méconnus. Les autres? Des joueurs en prêt. Des portugais, âgés d’à peine 20 ans. On sait que le Servette, ou plutôt vous-même, travaillez de manière très rapprochée avec un certain Patrao, agent de joueurs. Quelles sont exactement vos relations de travail? De quelle nature est votre collaboration? Qui est-il vraiment? L’organigramme du club n’a jamais été réellement clair depuis votre arrivée, présentant parfois des noms-fantômes. Qui était ce Rob Mc Donald? Le flou régnant au sein même de l’organe vitale du fonctionnement du club perdurera par ailleurs jusqu’à nos jours. Mon ressenti se veut fataliste : « M. Pishyar adopte la stratégie sportive du pauvre. Il n’a pas les moyens pour recruter des joueurs chevronnés, ni mêmes des joueurs ayant le profil de la Super League. Il semble apparemment creuser la filière portugaise. Pourquoi? Peut-être pour attirer, comme il le dit, la communauté portugaise au stade? ». Mais la réalité m’apparaît moins idyllique : et si, finalement, et plus vraisemblablement, il activait cette filière par l’intermédiaire de l’agent de joueurs Patrao, celui-ci pouvant peut-être, de par ses relations, dénicher quelques bonnes petites affaires pas chères, pour en retirer, par la suite, un potentiel bénéfice sous forme de commissions?

Hiver 2010-2011 – Un premier tour moyen

Le Servette accuse du retard dans ses objectifs de promotion. Cela s’annonce difficile. On s’attend alors à un recrutement important. La réalité : le club ne se renforcera pas. Votre argument : vous accordez votre entière et totale confiance au groupe actuel, car vous pensez qu’il peut faire bien plus. Mieux, vous vous dites totalement confiant pour la promotion et certifiez que le club sera promu. Personne n’y croit. Vous êtes le seul. Vous n’oublierez pas de nous le rappeler fièrement en temps voulu, oubliant néanmoins que vous n’étiez pas tout à fait le seul à y croire. En effet, l’entraîneur et les joueurs devaient forcément cultiver ce rêve en eux pour réaliser ce vrai miracle. Mais en réalité, vous n’êtes pas tout à fait sûr de votre équipe, car vous pensez bon de stimuler vos joueurs en leur promettant à chacun une Porsche en cas de promotion. Après tout, vous pouvez vous le permettre, cela renforce votre standing de milliardaire. Ce sont des offrandes que seuls les grands hommes d’affaires peuvent se permettre. Le seul hic, c’est que votre équipe totalise 14 points de retard sur le leader. Cette promesse prend soudainement les formes d’un mirage. Et perd, du même coup, toute sa teneur.

La suite? On la connaît : ce parcours incroyable d’une équipe lumineuse, en parfaite osmose avec son entraîneur aux gants magiques. Une déconvenue incroyable des deux leaders et le chemin ouvert de la promotion qui tend les bras aux Grenat magnifiques. Elle se fêtera de la plus belle des manières devant 23’000 spectateurs en liesse. C’est le début d’une nouvelle ère, proclamiez-vous alors avec justesse. Votre image, encore celle-ci, apparaît dès le coup de sifflet final sur l’écran géant du stade. Une atmosphère bizarre s’empare alors des travées. Mes ressentis s’entremêlent, peinant à s’identifier soudainement au club de mon coeur : « M. Pishyar s’attribue à lui seul le succès. Le club n’aurait-il pas dû afficher l’image de cette équipe héroïque sur le grand écran? ». Le « I did » renforcera cette impression. Votre réaction au micro, mais mieux encore, votre tour d’honneur finira d’achever ma pensée. Sur le coup, votre égocentrisme et votre soif de gloire me sont apparus bien plus gros que le fond de votre porte-monnaie. Mais je suis rassuré, car après tout, vous avez promis, en cas de promotion, des Porsches à chaque joueur, et plusieurs renforts de poids. La fête continue et se célèbre jusqu’au petit matin. Vous avez conquis Genève. Vous avez dorénavant tout en mains.

Ete 2011 – Le SFC retrouve la Super League

Le Servette est promu. L’équipe a réalisé un exploit sans précédent. C’est la victoire avant tout d’un collectif soudé. D’un parfait équilibre. L’expression de valeurs saines et prônées dans l’humilité et le respect, cultivées par le mentor Joao Alves. Son mérite est grand, colossal. Lui a toujours réellement cru en ses gars. Vous, de votre côté, vous aviez mis la pression sur toute l’équipe peu de matches avant la fin du championnat, au plus mauvais des moments, après une défaite au Tessin. Vous marteliez alors, avec force, que l’équipe n’avait pas le niveau et que vous n’hésiteriez pas à prendre les mesures qui s’imposent le cas échéant en changeant la moitié de l’équipe pour l’année suivante. Vos fameuses menaces. Elles reviendront souvent. Mes ressentis épousent votre ambition : « M. Pishyar va profiter de cet engouement retrouvé, de l’élan de la promotion pour reconduire les contrats des joueurs importants et pour engager 2-3 leaders, joueurs d’expérience et chevronnés, logiquement 1 par ligne. De plus, il va reconduire au plus vite le contrat de l’un des meilleurs entraîneurs grenat de ces dernières décennies« .

La réalité est, à nouveau, aux antipodes : les semaines passent et… rien ne se passe. Le club apparaît aux abonnés absents. Tiens donc… Un air de déjà vu. Pire, on apprend avec le plus grand étonnement que le contrat de Joao Alves peine à être reconduit. On ne vous comprend plus. Même Christian Constantin ne se serait pas fait prier une seule seconde pour bétonner son contrat. Non, vous, vous avez besoin de rencontrer Joao Alves à Paris pour négocier, durement et âprement, un contrat revu dans un premier temps à la baisse. Une diminution de 50% du salaire après une…promotion. Une bizarrerie probablement sans précédent dans l’histoire du sport. Comme elle le serait dans n’importe quel domaine professionnel, sportif ou extrasportif par ailleurs. Nous pouvons lire à travers les médias que Joao Alves a dû consentir à des efforts particuliers pour signer ce nouveau contrat, et qu’il l’aurait fait surtout par amour envers ce Servette qu’il aime tant. Par amour pour ses joueurs. Par amour pour le public. Nul besoin de vous étonner dès lors pourquoi les supporters n’accepteront jamais votre décision ultérieure de vous en séparer. Bref, passons. Nous avons aussi pu lire plus tard que les termes de ce contrat n’auraient d’ailleurs jamais été réellement respectés. Vraiment? Réalité ou mauvaises rumeurs, juste bonnes à alimenter la polémique? Peu importe finalement, le résultat est le même : rien de positif dans les deux cas. Il se lit aussi que les joueurs se trouveraient dans une situation similaire et que si ceux-si décidèrent finalement de rester au club, ils l’auraient fait avant tout pour entretenir les profonds liens d’amitié et de camaraderie qui les unissent.

Entre-temps, David Pivoda, le remarquable travailleur de l’ombre, cesse son activité et résilie son contrat. Pourquoi? Que s’est-il réellement passé? Vous vous êtes bien gardé de commenter de manière approfondie ce choix. Sortait-il trop souvent de l’ombre? Nous ne le saurons véritablement jamais. Vous préférez consacrer votre temps à soigner votre image en détournant l’attention des gens en annonçant, dans la foulée, l’engagement de Robert Hensler. Celui-ci doit vous permettre d’approcher Genève. Bien vu.

Sur le plan sportif, l’équipe étant montée d’une ligue, on s’attend alors à une campagne de transferts importante. L’objectif, capital s’il en est, étant d’assurer le maintien. Or, alors que tous les clubs, y compris l’autre promu, se renforcent, le Servette, lui, ne bouge pas. A la surprise générale, il est le club le moins actif lors du mercato. Il se permet même le luxe de snober une proposition du prometteur Hochstrasser lui-même (trop cher?). Aucune arrivée probante à l’aube du championnat. Si ce n’est deux joueurs inconnus de Challenge League, dont l’un (dont j’ai même oublié le nom) partira très vite sans même jouer, et, comme toujours, quelques jeunes joueurs en prêt de différents clubs du Portugal. Probablement l’oeuvre de Patrao, encore lui. Ou celle du petit nouveau, l’inaccessible et antipathique Costinha. La saison démarre…

Premier tour 2011 – Servette surprend

On apprend que les Porsches n’ont pas été livrées. Vous avez corrigé l’info, à nouveau, dans la presse : « je les avais promises si nous finissions premiers« . Soit. Vous admettrez qu’il est un peu difficile de vous croire sur ce coup-là. Mais certains vous ont cru. Il vous sera néanmoins difficile d’expliquer à ceux-ci pourquoi les primes de promotion, pourtant infiniment modestes, n’auraient toujours pas été versées. Ou alors, revues, elles aussi, à la baisse. Place aux négociations difficiles… le retour. Les transferts importants n’ont pas lieu. Mes ressentis se marient avec la colère : « M. Pishyar nous vend…du vent. C’est maintenant certain. Il n’a pas les moyens qu’il dit avoir« . Costinha est engagé et se présente bien. Il semble s’entendre merveilleusement avec vous. En fait, il vous ressemble étrangement. Il porte bien le costard. Il tient des propos ambitieux, mais souvent ses beaux discous ressemblent à de belles généralités sous forme de coquilles vides sans faits concerts. Il imposera ses propres méthodes, faisant fi de la culture grenat. Aucune volonté d’adaptation. Ses faits d’armes dans le domaine directorial? Un parcours bref et mal terminé au Sporting en tant que directeur sportif qui lui vaudra de nombreuses critiques. Pourquoi est-il arrivé au Servette? Faut-il y voir à nouveau des liens avec l’agent de joueurs Patrao? Des intérêts communs, divergents de ceux de l’entraîneur Alves, plus ancien et appartenant à la vieille école? Toujours est-il que Costinha, avec ses vilaines manières, ne parviendra pas à s’entendre, logiquement, avec l’honnête Alves. Les tensions vont commencer à apparaître. A se renforcer. Surtout lorsqu’Alves, soucieux de maintenir l’équilibre et l’identité de son groupe, qui en constituent par ailleurs les forces premières, décida de continuer à accorder sa confiance aux anciens promus Gonzalez, Karanovic ou Eudis, plutôt que d’aligner les nouveaux portugais Barroca et Saleiro, faits d’armes probablement du duo Patrao-Costinha.

Le parcours sportif du club est extraordinaire. Le Servette surprend tout le milieu du foot suisse, par un jeu léché et technique et par un modèle de solidarité et de cohésion. Il réalise d’authentiques exploits, même historiques, couronnés par ce succès 0-4 à Tourbillon. Il finit le premier tour à la 5e place. Ce classement est exceptionnel pour une équipe promue qui, encore une fois, n’aura pas été renforcée de manière significative. A la lumière de ce constat, la beauté de ce parcours prend alors des allures d’exploit. Mais cela coûtera toutefois la tête de l’entraîneur. Curieusement, il apparaît que dans les hautes sphères dirigeantes du club, on se serait pris la peine de bien savonner sa planche. En « oubliant » de retenir Kouassi et en le laissant filer avec sa sélection à la veille de matches-clés pour l’avenir de l’entraîneur, ou encore en annulant la réservation de l’hôtel à la toute dernière minute, ce qui amènera l’équipe à se présenter sur les lieux à peine 2 heures avant un match de coupe-piège à Bienne. Pourquoi, M. Pishyar, avoir préféré garder un homme qui n’a fait, comme preuves principales sur un très court terme, que des erreurs ou manquements (cf. : ci-dessus), à la place d’un autre qui est parvenu, sur le moyen terme, à transformer le niveau d’une équipe, à cultiver en son sein des valeurs positives, et à lui permettre de fêter une promotion (ne l’aviez-vous pas engagé pour cela d’ailleurs)? Ce choix relève de l’incompréhension la plus totale pour tout esprit logique. Vous avancerez, M. Pishyar, que le club aurait dû faire 16 matches/48 points. Vous avez bien lu. Rien que ça. Sur le site officiel du club, là où tout est devenu en apparence sous votre contrôle et où les questions qui vous sont posées demeurent parfaitement dirigées, vous prenez la peine de préciser néanmoins que le Servette aurait dû finir 2e à la fin de premier tour. Pour un club néo-promu à peine (ou pas) renforcé. Vous avez bien lu. Costinha, lui, dira qu’il est inacceptable de perdre autant de matches à domicile, que le club devrait totaliser plus de points à son actif. Il précisera aussi que les méthodes d’Alves avaient ce petit quelque chose de démodé. Notre directeur sportif n’a pas oublié en chemin cette forme de culot déplacé qui semble si bien le caractériser.

Les bizarreries continuent : Hensler abandonne son poste 4 mois à peine après s’être présenté motivé comme jamais. Votre (dernier?) lien avec Genève disparaît. Une fin (mais faut-il déjà qu’il y ait eu un début) en queue de poisson qui interpelle, vous en conviendrez. On apprend que les salaires ne sont pas versés. Vous argumentez en disant que vous n’êtes pas satisfait des performances de l’équipe et donc que vous suspendez les salaires volontairement pour créer un électrochoc. Permettez-moi de remettre en cause les bienfaits d’un tel procédé, mais là où je suis le plus surpris, c’est de prendre connaissance de votre mécontentement eu égard au championnat de vos protégés. Avec la probable réduction de points que risque bien de subir de plein fouet le FC Sion, le Servette occupera un 4e rang à…3 points seulement de la place européenne. Peu importe si le FC Sion et Xamax ont perdu des rangs. Ils ont été pénalisés car ils ont fauté. Les Servettiens méritent alors cette place, qui leur revient de droit. Le site officiel qui aime décidément bien vous interviewer quand votre situation devient critique et lorsque les supporters vous remettent en question, mais qui a oublié de consacrer plus de deux lignes au départ du prodigieux Alves, vous demandera d’expliquer votre procédé. Il se veillera bien de vous questionner si tout est rentré ou non dans l’ordre. Apparemment, certains salaires ne seraient pas encore versés, puisqu’on peut y lire entre vos lignes qu’une majorité (seulement) d’éléments seraient payés. Lesquels, et pourquoi?

Le public n’a pas aimé votre réaction envers Alves. Il n’aime pas non plus entendre que des factures importantes seraient en souffrance. Que le club n’a plus d’électricité et d’eau dans ses installations. Que les juniors ne bénéficient pas de conditions d’entraînement suffisantes pour évoluer sereinement. Alors, pour rassurer tout le monde, vous réapparaissez. Dans un article du Matin Dimanche tout d’abord qui assure de votre fortune colossale. En réalité, cet article n’enquête rien. Il se base uniquement sur des propos tenus par votre fils Amin, et ne cite de l’extérieur que le bon vieux et ex-président Lüscher qui ne vous connaît d’ailleurs même pas. Le reste? Un assemblage d’éléments trouvés sur le site 32 Group. Cela n’empêche néanmoins pas la journaliste d’employer un ton affirmatif. Curieux. Un article peu crédible et qui la discrédite d’ailleurs complètement. Pourquoi d’ailleurs cet article ne fut-il pas rédigé par les journalistes sportifs habituels? Pourquoi encore, 2 jours après cet article, votre interview en ligne sur le site officiel est repris dans son intégralité par Le Matin? Un moyen de contrôler l’information? Pour mieux désinformer? Ce même contrôle que celui qui consiste à interdire le déployement des banderoles dans le stade après le limogeage d’Alves? Ou ce besoin de reprendre le contrôle, et par la même le pouvoir, lorsque l’image subit des dommages? Le Matin, ce même journal auprès duquel vous aviez pourtant proféré de vives menaces après la défaite à domicile face à Zürich. Bizarre… Des menaces, encore des menaces. Les mêmes que celles que vous n’oubliez pas de mettre en avant lorsque vous dites que vous réduirez vos investissements si les gens n’apprécient plus votre engagement… Ces deux articles sont arrivés au meilleur moment. Juste avant les fêtes. Pour rassurer les fans. Pour les aveugler, les endormir et les faire hiberner aussi. A travers l’image, à nouveau. Que vous vous devez d’entretenir, sous peine de perdre tout crédit.

Hiver 2011-2012 – Un Servette en souffrance

Vous n’avez pas su, ni jamais su, réellement nous rassurer M Pishyar. Mais vous avez l’opportunité de le faire. De manière concrète. L’équipe du Servette, votre club, pointe à la 4e place du championnat, à trois longueurs seulement d’une place européenne qui permettrait de prêter vie à vos projets ambitieux. Vous avez toujours dit que, le moment venu, vous passeriez la vitesse supérieure. Que vous donneriez les moyens à votre club de monter d’un niveau. A tous les niveaux. L’argent n’est pas un problème pour vous, non? Vous avez donc les moyens de le faire. Concrètement. En joignant enfin la réalité à l’image. En payant tous les salaires, en réglant les factures en souffrance, en développant réellement les structures du club, en avançant dans le projet du stade, en structurant de manière professionnelle le merchandising et l’accueil au stade. Notamment. Seul un meilleur confort poussera les gens à venir. Seuls le renforcement de l’équipe et les bons résultats permettront de remplir le stade. C’est comme cela à Genève. Et pas qu’à Genève. Sans cela, je suis désolé de vous dire que vous n’y parviendrez malheureusement jamais. Laissez de côté vos menaces et jouez plutôt la carte de la construction d’un projet sportif solide dans ses fondements et ses bases mêmes.

Vous dites qu’en dehors des nouvelles opérations que vous allez avoir pour le stade, vous ne savez pas ce que vous pouvez faire de plus pour attirer davantage de monde. Renforcez l’équipe M. Pishyar, pour lui donner les moyens de disputer cette troisième place, et vous verrez davantage de monde vous soutenir. Les gens constateront alors de visu que vous êtes bel et bien là pour le bien et les ambitions de leur club de coeur. C’est tout le travail d’un Costinha que de vous aider à renforcer (enfin) votre, notre Servette. Expliquez-lui qu’il a mis les pieds dans un club au passé légendaire et historique. Rappelez-lui qu’il y eut une époque, pas si éloignée, où l’attaque du Servette était composée de 4 joyaux : Eriksen-Rummenigge-Kok-Sinval.

Prenez votre bâton de pèlerin et marchez dans Genève, pour draguer d’éventuels sponsors. Vous disiez crouler sous les offres. Or, aujourd’hui, seules vos propres affaires sont représentées sur les maillots, aux alentours et aux abords du stade. Où sont-ils tous ces sponsors qui se bousculaient au portillon? Vous dites aussi, dans votre interview, que vous montrez toujours une réaction lorsque cela est nécessaire et au moment opportun. Vous seriez bien inspiré de réagir en renforçant l’équipe et en lui donnant les moyens d’évoluer. C’est le moment opportun. Le moment idéal. Le moment où jamais. Cette réaction serait assurément plus bénéfique et plus cohérente en cette période que celle, négative et répressive, qui consiste à retarder le versement des salaires.

Pour être en mesure de disputer cette qualification européenne, il faudra un Servette fort, plus fort qu’aujourd’hui. Il y a des conditions pour cela. Cela passera par la présence du poumon de l’équipe, l’infatigable Kouassi. Le Servette fait l’essentiel de ses points avec lui. Cela passera également par le maintien dans le groupe des autres éléments-clés du contingent actuel. Cela passera, enfin, par le renforcement du groupe par des joueurs chevronnés, au bénéfice d’une solide expérience qui fait toujours défaut à notre équipe. Idéalement, l’apport d’1 joueur avec un tel profil par ligne. D’où viendront-ils? Du Portugal à nouveau? Quel âge auront-ils? Seront-ils (enfin) transférés (pour appartenir au Servette) ou de nouveau en prêt? Costinha connaît-il seulement le milieu du foot suisse? Cette connaissance approfondie du contexte dans lequel son propre club évolue apparaît indispensable pour prétendre devenir champion dans les 2 ans. Vous aviez promis 7 joueurs d’expérience. Nous verrons…

Vous avez le moyen de nous convaincre, une fois pour toutes. Cela passera par du concret, mais non pas, et non plus, par de bonnes paroles. Je ne demande qu’à vous croire M. Pishyar. Pour le bien de mon club de coeur, j’espère que vous êtes bien à la tête d’un vaste empire financier et que, comme vous le dites si bien dans votre interview, le Servette est plus important que tout à vos yeux. C’est tout le mal que je souhaite. Mais, s’il vous plaît, montrez-le moi, montrez-le nous. Je vous en serai alors aussi reconnaissant que le jour où vous avez repris le club, ou que le jour où vous avez fêté, avec celui-ci, une promotion. Je ne demande qu’à vous soutenir. Vous avez dit : « Sans un grand soutien populaire, Servette peut oublier le titre et la Super League. C’est tout ce qu’il y a de plus honnête et de sérieux. Servette a besoin de ses fans et de son soutien« . Je vous répondrai que : « Sans un club fort jouant les premiers rôles et disputant le titre en Super League, le Servette peut oublier, de la part de ses fans, un soutien populaire plus important. Le Servette a besoin d’un président ambitieux qui montre dans ses actes la volonté de renforcer son club pour en faire, dans les deux ans, le nouveau champion de Suisse. C’est à partir de là que les gens viendront en plus grand nombre au stade. C’est tout ce qu’il y a de plus honnête et de sérieux« .

Cher M. Pishyar, dans vos choix, dans vos décisions, dans vos méthodes, dans votre politique sportive, dans votre philosophie, dans vos actes enfin, montrez-nous un signe fort. Celui d’un président ambitieux. Celui d’un homme de pouvoir qui a les réels moyens et ressources pour faire de son club un futur champion suisse dans les deux ans.

M. Pishyar, ouvrez-moi votre porte et montrez-moi.

Grenat DC

26 réflexions sur « Lettre à Majid Pishyar pour 2012 »

  1. Tes textes ne sont jamais trop long ! Une fois encore tu vois juste. Merci pour cette lettre magnifiquement bien rédigée qui je pense, englobe les réflexions d’une majorité de fans. De là a ce que M. le Président réponde….espérons !

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  2. Je crois qu’il n’y a rien à ajouter!!! Je partage complètement ce point de vue et j’espère qu’enfin, MP montrera de quoi il est capable, mais dans un sens positif …

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  3. Je m’identifie également au contenu de cette lettre.
    Le discours de l’ambition et de l’excellence est de plus en plus souvent là pour masquer une absence de moyens financiers et/ou de volonté d’investir. Majid Pishyar semble aussi avoir succombé à cette mode… A cela s’ajoute une culpabilisation des joueurs absolument détestable…
    Bref, que nous apportera 2012 ?

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  4. merci. Ta lettre englobe tous les points sur lesquels nous attendons une réponse.

    Tu as réussi un certain équilibre en faisant passer ton émotion de supporter de longue date en face du pragmatisme nécessaire à la gestion d’un club.

    MP se doit maintenant de ramener la sérénité dans et en dehors du club.

    Par des actes concrets et une communication claire des objectifs, des moyens mis à disposition et du plan associé.

    Aujourd’hui, personne ne peut dire si il est au SFC pour le long terme. Je pense que cela a une influence néfaste sur l’engagement des sponsors, des partenaires et du public.

    Bonne année à tous.

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  5. Un résumé magistral de tout ce que les amoureux du Servette ont au fond de leur coeur…Merci! Et souhaitons que ce magnifique plaidoyer ouvre enfin les yeux à ceux qui tiennent entre leurs mains le devenir de notre club mythique.

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  6. A mon avis, cette lettre ne sert pas à grand chose (de bien).

    Bien trop virulente pour assurer une réponse sereine (« nul besoin de vous étonner dès lors pourquoi les supporters n’accepteront jamais votre décision ultérieure de vous en séparer »; « l’inaccessible et détestable Costinha »; « un moyen de contrôler l’information? Pour mieux désinformer »).

    Mais suffisante pour irriter l’imprévisible MP.

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    1. N’ayons pas peur d’exprimer notre avis par crainte d’irriter notre président. Le droit de tout supporter qui cherche à se faire respecter est de s’interroger et d’interpeller si certaines choses lui apparaissent paradoxales. Tant que tout cela est fait dans le respect (le mot détestable était un peu fort et pas très objectif, je le reconnais ;-)).

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  7. Bravo pour cette lettre qui est, je trouve, très bien écrite!
    J’espère qu’elle sera lu et que son destinataire prendra soin de faire parvenir une réponse, car après un tel « message du cœur » c’est le minimum qu’elle mérite!

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  8. Merci à tous pour vos commentaires. Sympa!

    J’espère, comme le dit l’un d’entre vous, davantage de transparence de la part de notre président sur les questions ayant trait aux moyens financiers (budget), aux objectifs, à l’évolution des projets (de manière concrète). Cela l’aiderait tellement à se rapprocher de Genève. A entourer son image du sérieux nécessaire qui puisse donner l’envie de le rejoindre et d’investir à ses côtés.

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    1. Un parfait résumé de 3 ans compliqués. MP a de quoi trouver un plan de route pour Servette dans cet article pour ramener la confiance.

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  9. Bel exercice mais…. le résultat final et bien trop long et marqué du début à la fin du sceau des « donneurs de leçon »!?!

    Quelle est la légitimité des supporters que nous sommes de dire à un président « d’être ambitieux, montrant dans ses actes la volonté de renforcer … » Il est toujpurs plus facile de dire aux autres de comment dépenser leur propre argent, que de savoir comment nous agirions si nous étions nous mêmes en situation de posséder cet argent.

    Si j’essaye, ne serait-ce qu’une minute, à me mettre à une place qui ne sera jamais la mienne, je me dis qu’à la place du président, je formulerai le voeu d’avoir pour 2012 des supporters qui utilise d’abord et avant tout leur énergie à reconnaitre et/ou soutenir les efforts de toutes celles et tous ceux qui investissent et s’investissent dans le club, plutôt qu’à donner des leçons à ces derniers.

    Noublions pas que si nous avons la possibilité et le plaisir (même si nous avons perdu 6 de nos 9 matchs à la maison)d’aller suivre le SFC en Super League c’est d’abord et avant tout grâce aux joueurs, au staff et aux dirigeants. Nous les supporters y sommes pour beaucoup moins, pour ne pas dire grand chose…

    L’amour que nous éprouvons pour le club de notre coeur devrait parfois nous pousser à être un peu plus humble dans nos propos et notre attitude…

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    1. La légitimité du supporter est-elle simplement de se taire, de n’émettre aucun avis, d’encourager les yeux fermés et de dire « oui, amen » à tout ce que notre président entreprend? Même si certains choses nous apparaissent complètement incohérentes?

      Si cela est ta façon de considérer le supporter, alors tu ne lui apportes que peu de crédit. D’ailleurs, cela se sent dans tes propos. A te lire, les supporters ne représentent pas grand-chose pour le club. Pourtant, sans les supporters, il n’y aurait déjà plus, depuis longtemps, de Servette FC. Il conviendrait de ne pas l’oublier. Ces supporters ne sont peut-être pas toujours cléments, mais une partie d’entre eux a toujours été là, même quand le club évoluait en 1e ligue. Alors je pense que ceux-ci ont le juste droit de porter un regard critique sur ce qu’il se passe au sein du club dont ils mettent tant d’énergie à supporter. Pour ma part, je ne supporte pas qu’un club, en le supportant, je soutiens aussi les valeurs qu’il prône, sa philiosophie, etc… Raison pour laquelle je suis attentif à ces points-là.

      Tu tiens toujours les mêmes propos mettant en évidence la reconnaissance que l’on doit à notre président. A te lire, sans lui, le Servette n’existerait plus. Faux, archi-faux. Le Servette existait bien avant lui. Et il existera encore après lui, si celui-ci le laisse dans un état correct le jour où il décidera de partir.

      L’autre argument revient toujours également : nous n’avons pas le droit de juger car ce n’est pas notre argent. Encore une fois, je ne partage pas cet avis. Pas du tout. Chacun son rôle. Si M. Pishyar a voulu reprendre un club de foot, il devait s’attendre à dépenser de l’argent. C’est son choix. Il en a les moyens. Pas tout le monde peut se vanter d’être milliardaire. Le rôle des supporters n’est pas d’investir de l’argent dans le club, mais de le soutenir (bien que nous dépensons en fonction de nos moyens pour des articles à la boutique, pour les déplacements, pour les abonnements, etc..). Que chacun fasse son rôle et tout sera parfait.

      Tu nous reproches de critiquer et de demander plus. Dans les investissements. N’est-ce pas justement ce que fait M. Pishyar à notre égard en nous demandant de le soutenir plus, en nous demandant de nous engager plus. En nous menaçant et en nous reprochant de ne pas être assez bons. De ne pas donner assez. D’être un public pas assez reconnaissant envers lui, pas assez performant. C’est bien ce qui se dégage, entre autres, de son dernier interview, non? Nous sommes pourtant le 5e public de Suisse (ou 4e?), pour disons…le plus petit budget du championnat?

      En ce qui concerne ton dernier paragraphe, il me semble m’être efforcé, au mieux, d’enrober mes propos de l’humilité et de l’attitude respecteuse qui s’imposent. Parfois, notre président, devrait s’efforcer de faire de même dans ses propos et dans ses méthodes…

      Encore une fois, il n’a pas de supporters anti-Pishyar au Servette. Chacun des supporters et avant tout un supporter du Servette. Et soutiendra toute personne qui donne le meilleur de lui-même et de manière cohérente pour le bien de son club de coeur.

      Que M. Pishyar nous montre une fois concrètement cette volonté, et il sera reconnu et encouragé comme il le souhaite tant. De la part de tout fan, moi le premier.

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  10. Ce qui est extraordinaire, c’est un gars qui donne des lecons a tout le monde au moyen d’une logorrhee pompeuse et qui vient ensuite demander a ceux qui osent ne pas considerer son dernier pave indigeste comme genial un peu d’humilite… Heureusement que le ridicule ne tue pas.

    On est passe en trois saisons d’une Equipe nulle dirigee par un has been derniere de ChL a la 6eme Place suisse. Et un gars qui n’a jamais joue ni entraine ni dirige a un niveau correct viens se la raconter et exiger que le Club daigne suivre ses instructions… en regrettant que Muller ne soit pas venu a Servette… Ce qui aurait ete un recrutement wie les footix auraient adore.

    Au secours.

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  11. Au niveau de la forme Grenat DC s’est effectivement « efforcé d’enrober ses propos de l’humilité et de l’attitude respecteuse qui s’imposent ». Ai niveau du fond par contre, je suis désolé, tel n’a pas été le cas.

    Cela ne m’empêche pas de respecter d’autres points de vue que le mien. Je voulais simplement partager une autre perception que celle exprimée par Grenat DC.

    Entre supporters du Servette FC, nous n’avons pas besoin d’être toujours d’accord entre nous et encore moins besoin de vouloir toujours convaincre l’autre. C’est aussi cela la richesse d’un club de supporters.

    Bonne année GRENAT à tout le monde!

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    1. +1

      Et tu as eu parfaitement raison de le faire. C’est à cela que sert un tel forum par ailleurs. Je t’ai répondu en te précisant mes positions, sans te traiter de footix pour autant, hein! Enfin, j’espère 😉 Honte à moi dans le cas contraire..

      Bonne année grenat à toi aussi!

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