Si le Servette s’est souvent montré brouillon ou en panne d’inspiration offensive face au FC Zürich, il est tout même parvenu à puiser dans ses ressources morales et dans sa bravoure la force de revenir au score et d’égaliser. La solidarité et les valeurs de groupe constituent probablement les principaux atouts de cette équipe à ce jour. Mais derrière cette performance d’ensemble, que peut-on dire des prestations individuelles de nos Grenat…
Les notes : (10 : classe mondiale / 9 : classe européenne / 8 : grand match / 7 : très bon / 6 : bon / 5 : moyen / 4 : insuffisant / 3 : faible / 2 : mauvais / 1 : pas le niveau, en-dessous).
Rappels importants pour nos fidèles lecteurs : cette évaluation et le barême qui y est lié sont à situer dans le contexte du championnat suisse. Par exemple, si un joueur a obtenu la note 9 au sein d’un match de SL, cela ne veut pas dire que sa performance hériterait de la même note si elle était réalisée de manière identique au sein d’un match de Liga espagnole par exemple (1). Autre élément à prendre en considération : la note d’un joueur est toujours subjective, et image sa performance sur ce match-là en particulier. Ce n’est donc pas un jugement global sur le joueur. Celui-ci peut obtenir ainsi un 9 un week-end, et un 2 la fois suivante, sans que cela ne remettre en question son potentiel de fond ainsi que sa valeur de base. Il se peut en effet qu’un joueur réalise un grand match, puis passe à côté la fois suivante, cela dépendant de tellement de paramètres. Si l’entraîneur obtient un 9 une fois, puis le week-end prochain un 3, cela ne veut pas dire que sa note n’est qu’uniquement dépendante du résultat ou que notre mentor est subitement devenu un coach incapable.
Dernier détail : la performance individuelle est également évaluée en fonction de son apport au sein du collectif et du système mis en place par l’entraîneur (2). Raison pour laquelle l’article concernant la note des joueurs est toujours rédigé après l’analyse du match dans la rubrique -le match sous la loupe-. Par exemple, si le joueur X obtient un 9, donc est crédité d’une performance -classe européenne-. Sa performance n’était peut-être pas aussi large potentiellement que ce que pourrait nous livrer un Villa sur la scène européenne (1). En revanche, ce joueur X a fait la différence sur le match en question et a contribué de manière importante à la large victoire de son équipe. Il a bonifié le système de l’entraîneur, et a permis à celui-ci d’exprimer toute l’étendue de son potentiel et de ses possibilités stratégiques (2). Le joueur X mérite donc un 9/10, et sa performance est à qualifier d’-européenne- au sein du contexte du championnat helvétique (1).
LA DEFENSE
Gonzalez (6) : Nettement moins sollicité sur ce match que face à Lucerne, notre portier a forcément moins bénéficié d’opportunités pour se mettre en évidence (et c’est tant mieux). Il est donc relativement ardu de lui attribuer une note sur cette rencontre. Nous mettrons malgré tout en évidence sa promptitude dans ses interventions et ses qualités de leadership pour une performance d’ensemble que l’on peut qualifier de « bonne ».
Rüfli (7,5) : Notre latéral droit se présente actuellement comme la valeur sûre de notre défense. Il se montre le plus régulier dans ses performances et s’affirme toujours plus. Il semble avoir gagné en stabilité et en expérience. Plus rigoureux défensivement qu’à ses débuts, il peut toujours apporter un précieux « + » sur le plan offensif. Ce fut le cas sur ce match face à une équipe plus attentiste que ne l’était le FC Lucerne. Cela lui permit notamment d’utiliser les premiers espaces pour se porter davantage vers l’avant, mais aussi pour tenter de venir prêter mains fortes à ses coéquipiers de l’attaque, en manque d’inspiration. Sa bonne performance d’ensemble s’est ponctuée par un joli but pleinement mérité qui met en exergue deux de ses qualités : son aisance technique et son engagement. Le tout pour un « 0,5 » en + dans sa note finale.
Roderick (4) : Les récentes performances du portugais sont décevantes. Ses difficultés dans la communication, dans le placement et dans l’alignement ne permettent pas à ses coéquipiers d’évoluer sereinement et de se sentir « protégés » par une base défensive solide. Ses relances sont parfois hasardeuses et une certaine (fausse) apparence de nonchalence semble accompagner ses mouvements. Probablement la résultante de sa grande taille. Peut-être lui manque-t-il aussi l’expérience nécessaire pour réellement s’affirmer, à ce jour, en patron et leader d’une défense. En effet, il ne faut pas oublier qu’il n’est âgé que de 20 ans.
Diallo (6) : Notre défenseur central peine toujours à la relance, et ses passes sont par moments imprécises. Les conséquences se révèlent parfois dommageables. Au mieux, peuvent-elle réduire à néant une possibilité de relance ou de contre, au pire amènent-elles le danger devant les buts de notre gardien. Ce manque de vista et de coordination sur certains gestes techniques se doit d’être amélioré encore. A part cela, Diallo est robuste et au bénéfice d’un potentiel physique imposant. Solide dans les duels en 1 contre 1 sur le plan défensif, parfait dans ses interventions sur ses replis et ses retours sur l’homme, il s’affirme comme notre défenseur le plus robuste et athlétique.
Schlauri (4) : Reconduit en position de latéral gauche, Schlauri n’est pas parvenu à hausser son rendement sur ce match. Ses lacunes dans le placement auront une nouvelle fois été mises à jour sur cette action qui amène l’ouverture du score zürichoise. Abusé par un faux appel, et mis dans le vent par son cerbère, il ne sera jamais parvenu à trouver réellement ses marques et à faire preuve de la rigueur attendue dans le placement. Contrairement à Rüfli ou à Moubandje, son apport offensif reste limité et son jeu encore trop stéréotypé. Fut remplacé logiquement à la mi-temps.
LE MILIEU
De Azevedo (4) : Evoluant davantage en position de « 9 1/2 » et en soutien de l’attaquant qu’en véritable meneur de jeu, le brésilien n’aura jamais trouvé l’inspiration ni la créativité nécessaires pour apporter de la fluidité aux mouvements offensifs de son équipe. S’il se bat et affiche un état d’esprit concerné et impliqué, il semble courir après une confiance qui s’est quelque peu émoussée et effritée au fil des premières rencontres de ce 2ème tour. Il apparaissait plus en forme et dans de meilleures dispositions l’automne passé. Un but serait le bienvenu pour le libérer et lui permettre d’exploiter le plein rendement de son potentiel.
Moutinho (3) : Son apport fut insuffisant. Apparaissant en retrait et peu engagé, il n’aura jamais réussi à trouver le bon rythme. Probablement lui manque-t-il encore des repères. De la confiance aussi. Dommage, car il est au bénéfice d’un potentiel intéressant et il peut de toute évidence faire davantage. Mais il semble lui manquer encore les ancrages lui permettant de faire parler ses qualités à ce niveau. Le temps pourrait parler en sa faveur.
Nater (6) : Associé à Pont dans l’entrejeu en l’absence de son compère habituel Pizzinat, il est à créditer d’un bon match. Peut-être pas aussi complémentaire avec Tibert qu’avec Lionel, il est parvenu malgré tout à se montrer très sobre et calme dans son jeu. Plus en évidence après la sortie de Pont. Son jeu est encore trop vertical et manque de prise d’initiatives ou de risques. Si Nater pouvait réussir à passer cet échelon, il pourrait alors devenir un demi axial confirmé de Super League.
Yartey (6) : Comme toujours très engagé et volontaire, il réalisa un début de match tonitruant, pour s’effacer légèrement au fil des minutes. Sa vivacité constitue toujours un danger pour toute défense du championnat. Mais, comme la plupart de ses camarades, il lui a manqué de l’inspiration dans ses mouvements offensifs. Aurait peut-être besoin, lui aussi, de marquer un but pour retrouver du lâcher-prise dans ses intentions et pour regagner l’insouciance qui l’animait à ses débuts sous le maillot grenat. Il pourrait ainsi retrouver davantage de flamboyance dans ses gestes offensifs.
Pont (6) : Fidèle à son habitude, il se sera énormément démené pour apporter son fighting-spirit et sa volonté à son équipe. Aura effectué de nombreuses interventions et récupérations par son important abattage à mi-terrain. Son énergie l’aura également porté vers l’avant, et ses prises de risques se seront révélées intéressantes et audacieuses. Tibert ne se cache pas et livre son maximum. Sa magnifique reprise qui effleure le poteau aurait mérité meilleur sort et aurait constitué un geste absoluemnt sensationnel. Dommage. Il lui aura toutefois manqué légèrement d’inspiration et de génie dans la dernière passe. Son remplacement ne sanctionne de tout évidence pas sa prestation sur ce match, mais résulte d’un choix tactique de la part de son entraîneur.
L’ATTAQUE
Karanovic (6) : Notre meilleur buteur n’aura pas eu la partie facile sur ce match. Bien tenu et surveillé par les défenseurs adverses, et pas toujours bien servi par des partenaires par moments brouillons, il n’aura que rarement pu bénéficier de bons ballons à exploiter. Est parvenu malgré tout à s’illustrer sur quelques phases de jeu, rappelant qu’il constitue un danger permanent. Les conditions n’étaient pas optimales et les circonstances peu favorables pour lui dans le contexte de ce match. Il aura une carte intéressante à jouer à Bâle. Il pourra aussi profiter de l’opposition face au leader pour se mettre en évidence et faire parler de lui. Les yeux du sélectionneur seront probablement tournés vers le St-Jakob Park ce week-end.
Les entrés
Moubandje (6) : Notre jeune espoir, entré à la mi-temps, probablement pour apporter davantage d’animation sur le couloir et plus de rigueur dans le placement défensif, se sera efforcé de répondre aux attentes de son entraîneur. Le contexte ne fut pas évident toutefois, mais François s’est engagé et a essayé de tendre vers ses objectifs.
Esteban (7) : Son entrée a clairement coïncidé avec davantage de dynamisme et de vie dans les mouvements offensifs servettiens. Dôté d’une vivacité qui peut mettre en défaut une défense, mais aussi d’un bon coup d’oeil et d’un flair intéressant, il peut apporter un nouvel élan à son équipe. Faut-il le maintenir dans le rôle d’un joker de luxe pour utiliser ses ressources en cours de rencontre selon la physionomie de la partie et les besoins de son équipe, ou faut-il l’aligner dorénavant d’entrée de match? La question reste ouverte et doit certainement s’inscrire dans les réflexions quotidiennes de notre entraîneur.
Eudis (5) : Il aura essayé de contribuer à amener davantage d’animation offensive dès son entrée en jeu. Son apport, couplé à ceux d’Esteban et de Moubandje, aura permis au Servette de s’installer plus haut dans le terrain et de mettre ainsi davantage de pression sur l’arrière-garde adverse. Malgré cela, il n’a pas réellement réussi à s’illustrer et à se mettre concrètement en évidence.
L’entraîneur
Pereira (8) : Si le choix du 11 de base se tient et se révèle cohérent, notamment par le souci de maintenir l’équilibre et l’harmonie de son système de jeu, il peut néanmoins être discuté. Certes, généralement il n’y a pas de raisons de changer une équipe qui gagne, mais de toute évidence, Moubandje (surtout) et Esteban (dans une moindre mesure), auraient pu commencer le match. Cela aurait peut-être évité de « griller » tôt dans la rencontre une alternative de changement (remplacement de Schlauri pour Moubandje à la mi-temps déjà). Il y a une qualité importante et à souligner chez notre coach : elle réside dans son aptitude à gérer son coaching tactique durant une rencontre. Alors que son équipe peinait à trouver l’inspiration offensive nécessaire pour prendre en défaut le bloc zürichois sur lequel elle semblait buter en vain, il a cherché à apporter des solutions pour remédier très vite à ce problème. L’entrée de Moubandje tout d’abord. Puis celle d’Esteban. Et, enfin, celle d’Eudis pour Pont. Ce choix put paraître étonnant au premier abord, tant le brave Tibert effectuait un bon match et ne méritait pas de quitter le terrain. Mais, avec un léger recul et le temps de la réflexion, ce choix s’inscrit dans une parfaite logique. En effet, mené au score, le Servette devait absolument se porter vers l’avant et trouver des solutions pour dynamiser ses offensives. Pereira a donc décidé, très justement, de maintenir sur le terrain ses principaux atouts offensifs. Et de sortir, une fois n’est pas coutume, Pont au lieu de De Azevedo. Nater devant rester pour continuer à relayer le jeu et permettre la fluidité au niveau de la bascule défense-attaque. Ses changements furent à nouveau bien « sentis » et amenés au bon moment. Ils ont permis à son équipe de presser davantage son adversaire du jour et de finir par trouver une égalisation qui devenait de plus en plus inespérée au fil des minutes. C’est ce que l’on peut appeler, à nouveau, un coaching gagnant.
Les remplaçants
Suspendus
Non convoqué
Blessés
GrenatDC
Mes notes:
Nater: 3 (il doit apporter beaucoup plus !!!)
MDA: 2 (on joue à 10 tant qu’il est sur le terrain – inexistant dans le jeu offensif & défensif, incapable de bien contrôler un ballon – un comble pour un joueur aussi technique et surtout incapable de le protéger). Qu’on le remplace par Julian ou Gross (c’est maintenant qu’il faut lancer les jeunes).
Mouthino : 3 (manque d’envie ? le prometteur jeunet doit se faire violence !)
Yartey: 5 (virvoltant son dribble est merveilleux mais il n’efface jamais un adversaire, ne fait pas le bon centre et fait trop souvent le mauvais choix – on se réveille Ismael !)
D’accord pour les autres.
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Et Saleiro??? Ni blessé ni non-convoqué??? Quelqu’un a-t-il des nouvelles?
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Oui Saleiro de source très sur à vendu sa Porsche ! Et étant donné que le fils Pyshiar lui payait la moitié de son salaire au servette..les physiar »s » sont partis… Du coup saleir-zero On ne le reverra plus!
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L’equipe va beaucoup mieux sans lui !
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Je vous trouve un peu dur avec Diallo…. C’est peut être pas encore parfait au niveau technique, mais alors que dire de Roderick!!!
Il est clairement mauvais à la relance depuis le match contre Lucerne et si on ne prend pas de but à cause de lui c’est bien parce que ces co-équipiers rattrapent ces conneries.
Personnellement, sur ces deux derniers match, j’ai nettement moins peur de voir Diallo balle au pied que Roderick….
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Je trouve trop « parfait » la note de tibert elle est trop « réaliste »!
pour moi c’est le joueur du onze de base avec rufli qui est sorti du lot durant ce mauvais match! tibert est en pleine bourre et aurait mérité un meilleur sort un peu « foufou » dans la note de votre part…..
Autrement, encore excellent et bravo pour toutes ces analyses!
Respect aux EdS!!!!
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