Le Servette FC a enfin un vrai président !

Les derniers mois grenat auront été particulièrement mouvementés à tous les niveaux. Les perspectives d’avenir de ce club historique étant longuement noyées par un flot d’incertitudes et de doutes. Mais, au-delà des difficultés rencontrées et des écueils liés aux divers troubles régnant dans ses sphères dirigeantes, la vie servettienne a réservé trois rayons de soleil à tout son entourage. Le miracle de la promotion pour commencer. Celui du maintien et du rapprochement de la coupe européenne ensuite. Finalement, celui du sauvetage qui, bien que n’étant pas encore complètement acquis, laisse entrevoir les espoirs les plus fous…

Huges Quennec, un président respectable

Avec le Servette FC, c’est ainsi. Rien n’est jamais comme ailleurs. Il est écrit que sa destinée et l’histoire qui l’accompagne se doivent de réserver leur lot de hauts et de bas. La platitude n’est pas de mise au sein de l’univers grenat. Au contraire, il s’y passe toujours quelque chose, et c’est à quelque part dans ses sursauts de vie et d’émotions que le club du bout du lac émerveille les passions.

Le dernier épisode en date, soit le sauvetage du club et la nomination d’un nouveau président, le canadien Hugh Quennec, fait d’ores et déjà partie des chapitres-clés de la légende grenat. Plus qu’un retour à la vie, c’est la promesse de confier l’avenir à un futur doré. Car, ne nous trompons pas, l’arrivée du nouvel homme fort constitue probablement la meilleure nouvelle des deux dernières décennies dans le ciel grenat. Car, et il n’est pas trop tôt pour l’affirmer, le Servette FC possède enfin, à sa tête, un vrai président. Cela faisait tellement longtemps…

Gilbert Gress le soulignait en fin d’année passée, dans une interview accordée à l’Illustré : le succès et la réussite d’un club de football ne dépendent pas, en premier lieu, de son entraîneur, de ses joueurs ou de son public. Non, ils résultent avant tout des compétences qui règnent au sein même de ses sphères dirigeantes. Si le football romand est en proie aujourd’hui aux pires tourments, certains chercheront à se déresponsabiliser en parlant de complots ou en évoquant une forme d’injustice. D’autres, mieux inspirés, relèveront plutôt la conséquence de gestions pour le moins incohérentes, voire proprement catrastrophiques. Le Servette est bien placé pour en témoigner. Cela fait de nombreuses années que le club en subit les conséquences. Mais les choses pourraient enfin commencer à changer. M. Quennec est à la tête du club pour réaliser un vrai projet sportif et non pour suivre des intérêts personnels ou flatter un égo démesuré à travers l’exploitation d’un club de football.

En effet, là où Roger, Vinas et Pishyar fustigaient, sur le ton des lamentations et jérémiades dépitées, accompagnées de plaintes ou de menaces déplacées, le manque de soutien de la ville de Genève pour son club de football, Quennec la glorifie et met en avant son potentiel sportif. Là où nos anciens présidents forçaient l’exclusion, le canadien prêche l’intégration. Il a compris un élément fondamental : ce n’est pas Genève qui doit se rapprocher du Servette FC, mais bel et bien le Servette FC qui doit se rapprocher de Genève. Le potentiel existant est énorme et il s’agit donc de se donner les moyens de l’exploiter.

Fédérer autour du Servette FC

Aussi, les nouveaux dirigeants sont-ils prêts à marcher dans Genève, bâton de pèlerins en mains, pour rencontrer le public potentiel et pour fédérer les forces vives autour de leur projet. Ce cheminement a déjà commencé, et se révèle très fructueux, confirmant tous les bienfaits de la stratégie. Le Servetton, le mur de la solidarité, la rencontre des joueurs avec les supporters, les entretiens accordés aux médias, les actions pour des causes sociales, autant de stratégies mûrement réfléchies et déjà entreprises. L’opacité pishyardienne a désormais fait place à la transparence. M. Quennec insiste : le Servette FC doit s’adresser à toutes les couches de la société genevoise, locale et internationale.

Mais le nouveau président ne se contente pas seulement d’être un excellent rassembleur, il se révèle aussi un parfait communicateur. Ses propos sont pertinents et cohérents. Ses idées en phase avec la réalité du sport genevois. Lorsque les journalistes s’aventurent à le comparer à Christian Constantin, il évite, fort habilement par ailleurs, d’entrer dans le jeu sournois de la comparaison et souligne plutôt l’importance de la collaboration.

De toute évidence, et contrairement à l’omnipotent président sédunois, il a compris toutes les vertus qui consiste à s’entourer de professionnels compétents, à distribuer les rôles et à déléguer les tâches. Autrement dit, il ne cherchera jamais à créer le « FC Quennec », mais il s’efforcera au contraire de réunir les compétences (dont les siennes) au service du Servette FC. Jamais un président n’a autant mis en avant, dans ses propos, la marque de fabrique du club : « Le Servette FC ». Du côté de Sion, au contraire, règne et règnera toujours cette tendance à tomber dans la confusion en parlant du “FC Constantin ». Là se résume finalement toute la différence entre les deux personnages. Et il demeure inutile de la mettre en mots, elle se ressent et parle d’elle-même.

Si M. Collet se plaît à mimer Caliméro et à entourer ses propos d’une sinistrose qui fait fuir, si M. Constantin crie à l’injustice dont il serait directement la victime, M. Quennec préfère défendre les fédérations et les règlements et se porter en messager des valeurs positives que l’univers du sport peut offrir, notamment le vecteur d’intégration des jeunes si cher à ses yeux. Il n’entre jamais dans la provocation, même pas pour défendre son ami Michel Pont, jalousement critiqué pour être venu en aide à l’une des institutions du football romand. C’est vrai qu’à Sion et qu’à Lausanne, la mort définitive du Servette aurait tellement bien arrangé les choses. Ne vous en déplaise chers Messieurs, le Servette est toujours debout, et bien plus fort que jamais!

Un avenir optimiste

Le football romand s’était enfermé dans une spirale négative. Quennec représente un rayon de soleil, mieux, une lumière, non seulement pour la Genève sportive, mais aussi pour tout l’univers du football romand, qui doit absolument regagner du crédit et se racheter une image. Le canadien peut y remédier car, lui au moins, ne se retranche jamais derrière de faux-fuyants pour se justifier ou alimenter son combat. Il préfère au contraire se projeter vers l’avenir, qu’il regarde avec un optimisme et un enthousiasme bienveillants qui amènent une bouffée d’oxygène bienvenue. Cloisonné dans la détresse, le football romand peut enfin lever la tête et scruter l’horizon en guise d’espoir d’une renaissance.

Ce nouvel élan ne puise pas seulement sa force dans les aptitudes et les compétences de M. Quennec, mais aussi dans la personnalité et les valeurs humaines du nouveau dirigeant. L’homme est en effet charismatique. Et pour cela, il n’a nul besoin de déformer les faits, de s’illustrer par des combats ou des propos chocs. Non, le simple fait de parler suffit à convaincre son assistance et à imposer un ton solennel et respectueux. Les journalistes posent leurs questions puis s’effacent et n’interviennent plus. Mieux, ils en arrivent à chercher un éventuel problème pour tenter de relancer une discussion qui tourne finalement en monologue tant tout paraît si clair et si cohérent.

M. Quennec est, comme M.Collet ou M.Warluzel, réaliste sur la vérité du contexte footballistique suisse, mais plutôt que de pleurnicher sur les difficultés à y faire vivre un club professionnel de football, il préfère se montrer ambitieux et positif. Contrairement à M.Pishyar ou à M.Roger, il ne fanfaronne pas et ne promet rien, si ce n’est garantir l’assurance de se mettre au travail, et rappelle qu’il devra être jugé dans la durée et à partir d’actes concrets. Au lieu de sombrer dans le jeu des critiques, il souligne les compétences des autres et leur voue un respect sincère. Ces qualités sont l’apanage des gens biens. M. Quennec est une bonne personne. Et il est toujours plus agréable de s’associer à une bonne personne qu’à son contraire. Il cultivera ses valeurs positives pour forger une philosophie identitaire saine au sein du club. La culture véhiculée par un club est fondamentale car inévitablement, à un moment ou un autre, elle s’inscrit dans le mode de pensée du supporter. Celui-ci s’identifie non seulement à un club, mais à ses valeurs, à son langage et à sa politique, éléments qui en constituent son essence même.

Finalement, cerise sur le gâteau, M. Quennec est un habile gestionnaire sportif, qui a déjà pu prouver ses compétences, dans la durée et sur le long terme, par son aptitude à gérer un club de hockey. Il entoure sa conception du management sportif d’une prise de conscience de la réalité économique et sociale actuelle dans laquelle il s’inscrit inévitablement. Il se plaît ainsi à penser qu’un club doit être géré comme une entreprise, qu’il ne doit pas dépendre du mécénat d’une personne unique, et donc se résumer à elle, mais qu’il doit pouvoir vivre selon son propre fonctionnement et ainsi se suffire à lui-même. Seule condition pour assurer sa pérénité à long terme. Constantin, de son côté, préfère proclamer haut et fort que le FC Sion, sans lui, est irrémédiablement condamné à la chute en Challenge League et voué à l’amateurisme. La classe ne s’achète pas. On l’a, ou pas.

C’est une question de mentalité et d’angle de vue. Aussi, nous allons choisir de nous inspirer de ceux sur lesquels s’appuie le nouveau président servettien. Plutôt que de retenir les récentes difficultés de ce club et de tourner notre regard vers le passé, nous chercherons à nous projeter vers l’avenir pour remercier infiniment les Dieux du football de s’être penchés sur le berceau grenat ces dernières semaines. Ils lui ont délivré le plus magnifique cadeau qu’il soit pour tous les supporters servettiens, ainsi que pour tous les ardents défenseurs du football romand. Le plus précieux aussi. Aujourd’hui, le Servette FC a enfin, à sa tête, un vrai président!

GrenatDC

16 réflexions sur « Le Servette FC a enfin un vrai président ! »

  1. Excellent article!
    Un peu hors sujet, est-ce que les EDS ont des infos sur les Alves par rapport à un possible retour au club (pour s’occuper de l’Academie et du recrutement)? Avec leur talent et le contrat qui les lient encore au club (je crois), il serait fabuleux et profitable au club de les revoir! Ou est-ce totalement utopique?

    Allez Servette!

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    1. Rien n’est jamais utopique…

      Les Alves et le club ont un contentieux a réglersuite à leur licenciement. Reste à savoir comment cela va se passer. et ça personne ne le sait encore aujourd’hui…

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      1. J’espère que Servette et les Alves trouveront un arrangement qui mettra tout le monde d’accord et qui soit profitable au futur du club!
        Pour ça il faudrait commencer par que le club leur propose de les réengager :-).

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  2. J’adore cet article notamment cette phrase:
    « La culture véhiculée par un club est fondamentale car inévitablement, à un moment ou un autre, elle s’inscrit dans le mode de pensée du supporter. »

    C’est tellement vrai et sensé c’est à se demander comment on a pu avoir des Roger ou Pishyar comme président. Les Servettiens ont besoin de se retrouver et de s’identifier au club. Alors je dis: « OUI, OUI et OUI » M. Quennec est la bonne personne.

    En tant que supporter du club depuis de nombreuses années, après +10 ans de frasque et attrapes 😉 les gens aspirent à la sécurité, à la continuité. M. Quennec peut nous apporter tout cela. Ensuite on verra ce que l’on peut faire pour grandir, l’essentiel aujourd’hui c’est bien de survivre!

    Notre rôle de supporter et de le soutenir au stade, en parlant du SFC, en aidant le club par le Servetton et tutti frutti.

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  3. Super! Le débat commence à atteindre une certaine altitude… et l’effet Quennec est en train de tout contaminer autour de lui. L’atmosphère en devient légère et vivifiante, on respire beaucoup mieux tout à coup!

    Chapeau bas à GrenatDC d’avoir saisi tout ça et réussi à le verbaliser dans la foulée…

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  4. « Aujourd’hui, le Servette FC a enfin, à sa tête, un vrai président! »

    La phrase qui résume tout! ça faisait depuis les années Weiler que j’attendais ça!

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  5. Merci les EdS pour cet excellent article soulignant… l’excellente personnalité et les espoirs soulevés par M. Quennec. Que ça fait du bien en effet de voir arriver quelqu’un de professionnel, de réaliste et certainement d’honnête !

    Mais attention, les grands dirigeants savent aussi promettre la sueur et les larmes quand les temps sont difficiles, et on n’est pas encore certains que les plus beaux jours sportifs sont à venir demain. Même si à ce rythme, ils ne pourront nous fuir éternellement. 😉

    Vivement qu’on soit 20’000 à La Praille dès que possible !

    Allez M. Quennec ! Allez Servette !

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  6. Un petit peu HS..Aujourd’hui une équipe de tournage a filmé devant l’uni en disant que c’était pour le Servette …Le concept c’est que chaque personne dit une phrase genre « Toujours derrière le Servette »

    Le but étant des réunir je pense beaucoup de personne pour faire un mini-film avec les phrases des gens et le but seraient d’amener les gens au stade 😀

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