Servette s’accroche et bat GC! Il y a comme un espoir qui renaît (TDG, lundi 29 octobre 2012)

Première victoire de la saison: les Grenat ont le droit d’avoir le sourire. Mais le devoir de confirmer

Magnifique, Servette FC bat le leader Grasshopper

Les Grenat remportent leur premier match de la saison. L’espoir renaît à Genève

Grasshopper a été copieusement dominé au Stade de Genève devant un peu moins de 6000 spectateurs. Les Zurichois avaient plus de jeu dans les pattes, plus de confiance aussi. Avec un brin de réussite, ils auraient peut-être forcé la décision. Les Grenat ont néanmoins vaincu le leader. Deux buts à 0. Un rêve qu’il va falloir transformer à Lucerne, le week-end prochain. La formation de Sébastien Fournier demeure dans les profondeurs du classement, toujours dernière, avec six points de retard sur Lucerne – dont le match contre les Young Boys a été renvoyé pour cause de mauvais temps – et sept sur Lausanne.

Il y a comme un espoir qui renaît dans le clan grenat. Une petite flamme, fragile, qu’il faudra soigneusement entretenir. Servette est maintenant condamné à ce genre d’exploit. Au moins sait-il désormais que c’est possible.

L’éditorial

Les devoirs qui attendent les Grenat

Au lendemain d’un succès qui ravive une flamme encore fragile, Servette s’enflammerait qu’on pourrait le comprendre. Après avoir été la risée de la ligue pendant treize journées, les Grenat ont retrouvé hier une part de fierté, le droit en tout cas de relever la tête, de dire que, oui, ils sont encore vivants.

Mais les Servettiens ont surtout des devoirs, aujourd’hui. Parce que pour donner du sens à une victoire, il faut qu’elle s’inscrive dans un projet plus global. Plusieurs éléments sont des références que les Genevois ne doivent pas perdre de vue sur le long chemin du maintien.

D’abord, ils ont montré hier un visage qu’on ne leur connaissait pas encore. Ou pas vraiment, pas totalement, comme s’ils n’osaient pas jusque-là: les Servettiens ont été méchants. Dans le bon sens du terme, ils ont affiché une agressivité qui a surpris plusieurs Zurichois. Quand le moribond se rebiffe, il faut croire qu’il le fait avec toutes les frustrations accumulées. C’est cette rage de vivre que les Grenat doivent entretenir.

Ensuite, Servette s’est montré réaliste. Oh, pas tant sur le but inscrit dès la neuvième minute, non. Plus encore dans ces gestes défensifs qui faisaient défaut pendant si longtemps, où il s’agit davantage de libération que de création. L’obsession du jeu est une sirène douteuse pour qui doit avant tout resserrer les boulons. C’est moins glamour, mais parfois plus efficace et le comprendre, c’est donner à un groupe une force homogène.

Enfin, Servette doit garder la tête froide. Le championnat actuel autorise tous les possibles: le dernier qui bat le premier, justement. Alors si les Grenat ont retrouvé un peu de leur honneur perdu, ils ont surtout le devoir de considérer les choses avec la plus grande humilité. Pour vivre. Pour survivre. Pour espérer des lendemains encore meilleurs.

DanielVisentini

Servette s’accroche et bat GC! Il y a comme un espoir qui renaît

Première victoire de la saison: les Grenat ont le droit d’avoir le sourire. Mais le devoir de confirmer

«Je crois qu’on a vu quelle équipe voulait le plus la victoire. Félicitations!» Uli Forte, entraîneur d’un GC battu, ne cherchait pas d’excuses: chapeau à lui aussi pour le message qui résume le mano a mano d’hier après-midi. Oui, Grasshopper a copieusement dominé, oui, les Zurichois ont plus de jeu dans les pattes, plus de confiance aussi et avec un brin de réussite, ils auraient peut-être forcé la décision. Mais tout cela, c’est justement ce qui fait la fierté des Grenat aujourd’hui. Parce qu’on ne bat pas un leader comme ça, par hasard. Non, cet exploit est un effort collectif de tous les instants et c’est en cela que Servette a grandi un peu, hier.

La réalité, d’abord

Il faut rappeler certaines réalités pour mieux mesurer le petit séisme qui s’est dessiné dans le frigo de la Praille, glacé par une bise furieuse. Servette, dernier avec trois points, aucune victoire, Servette qui avait systématiquement concédé au moins un but depuis le début de la saison, affrontait donc le leader zurichois. Des Sauterelles pimpantes qui en étaient à… neuf victoires d’affilée en arrivant à Genève, deuxième meilleure défense du championnat en prime. Bref, le contraste était immense entre deux équipes que tout opposait.

«Comme des chiens!»

On pourrait parler de miracle, n’était la vérité: Servette a tout mis en œuvre pour mériter son premier succès. En fait, dès le coup d’envoi, c’est une équipe compacte, hargneuse, mordante, qui s’est lancée dans le combat. Avec ses moyens, mais avec son cœur surtout. Tibert Pont dira «qu’il fallait se battre comme des chiens».

C’est ce que les Servettiens ont fait, aboyant après chaque ballon, au plus grand désarroi d’un Salatic qui ne comprenait pas bien ce qui lui arrivait. D’habitude, le cerbère, c’est lui. Là, l’organisateur du jeu zurichois avait systématiquement une meute à ses trousses, qui le poussait à la faute.

Bien sûr, pour un exploit, il faut un brin de réussite. Servette a su la provoquer tôt dans le match, dès la neuvième minute, sur une action d’école: un ballon relancé par une défense ultraconcentrée, Tréand qui glisse pour Eudis, et le Brésilien qui prend l’information pour transmettre à Steven Lang. Le Servettien – qui appartient à GC! – contrôlera pour ensuite brosser un tir lobé imparable dans la lucarne de Bürki. Une occasion, un but: une efficacité qui fuyait Servette jusque-là…

C’est après que la bravoure a pris le dessus. Car GC reste une belle machine, même mené au score. Mais aucun Grenat n’a baissé les bras. Le travail physique accompli par Fournier pour remettre son contingent à niveau porte ses fruits, c’est désormais une évidence. Privé de Kouassi (blessé suite à l’agression de Regazzoni une semaine plus tôt), les Servettiens ont serré les dents. Mieux: ils n’ont pas offert trop d’occasions aux Sauterelles et commis aucune erreur individuelle rédhibitoire. Mieux bis: ils ont même pu bénéficier du soupçon de chance qui les fuyait quand Tréand sauvait sur la ligne après une tête de Vilotic. Avant que Pasche, en fin de rencontre, ne profite des espaces laissés pour mettre les siens à l’abri.

«Ce n’était pas simple, mais nous avons tous tiré à la même corde, souriait Kusunga. Physiquement, nous avons tenu le choc. Et puis même si c’est surtout la victoire qui importe, un blanchissage, cela donne de la confiance. Mais il ne faut pas s’enflammer non plus. Ce succès fait du bien, oui, mais nous ne sommes pas bêtes, nous savons que le chemin est encore long.»

Oui, le chemin qui peut mener au maintien est encore long, c’est vrai. Ce qui attend Servette n’a rien d’une sinécure et un maintien, puisqu’il faut évoquer cette seule perspective, serait un exploit autrement plus immense que la victoire sur GC. Mais depuis hier, il y a comme un espoir qui renaît dans le clan grenat. Une petite flamme, fragile, qu’il faudra soigneusement entretenir.

Et c’est à Lucerne, le week-end prochain, que cette flamme devra briller à nouveau. Servette est maintenant condamné à ce genre d’exploits. Au moins sait-il désormais que c’est possible.

Daniel Visentini

Heureux!

Sébastien Fournier ne boudait pas son plaisir. «Je suis heureux, mais cela me fait surtout plaisir pour l’équipe, pour tout le travail accompli. Nous avons réussi à marquer en premier, à tenir le choc ensuite. Nous avons eu contre Grasshopper la réussite qui nous a parfois manqué contre d’autres équipes. Mais nous avons su provoquer cette chance qui nous a permis de gagner. C’est ainsi, mais il faut garder les pieds sur terre.»

Uli Forte, lui, restera très fair-play. «Je l’avais dit avant, je me méfiais de ce match. Servette s’est montré très compact et a fait ce qu’il fallait en étant agressif. Nous restions sur neuf victoires. Il faut se remettre au boulot…» D. V.

Servette – Grasshopper 2-0 (1-0)

Stade de Genève,  5834 spectateurs.

Arbitre: M. Hänni.

Buts: 9e Lang 1-0; 88e Pasche 2-0.

Servette: Barroca; Routis, Kusunga, Schneider, Rüfli; Pont; Tréand (92e Grippo), De Azevedo, Pasche, Lang (89e Karanovic); Eudis (71e Esteban).

Grasshopper: Bürki; Lang, Vilotic, Grichting (83e Paiva), Pavlovic; Salatic; Hajrovic, Abrashi (65e Xhaka), Toko (65e Gashi), Zuber; Ben Khalifa.

Avertissements: 28e Kusunga (jeu dur), 45e Pont (antijeu), 65e Zuber (antijeu), 67e Pavlovic (jeu dur), 68e Eudis (antijeu), 79e Xhaka (jeu dur).

18 réflexions sur « Servette s’accroche et bat GC! Il y a comme un espoir qui renaît (TDG, lundi 29 octobre 2012) »

  1. « Grasshopper a été copieusement dominé au Stade de Genève devant un peu moins de 6000 spectateurs. »

    Ah bon… Il me semblait que j’étais à la praille hier.. Mais j’ai pas vu le même match ?

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      1. Non je pense que c’est une faute de frappe car il dit que Servette a été copieusement dominé après.

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      2. C’est juste 😉 mais la tournure de la phrase sonne bizarrement pour une personne qui n’aurait pas vu le match.

        Salutations aux EDS ! Merci pour votre incroyable job!

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  2. Barroca est quand même beaucoup plus rassurant que Gonzo… Defensivement, j’ai beaucoup aimé Kusunga et Ruefli. Beaucoup moins Schneider, qui me fait peur à chaque fois qu’il a le ballon dans les pieds.

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    1. Schneider te fait peur ? Moi il me rassure, il a été impérial tout comme kusunga et Routis, comme toute l’équipe en fait, l’équipe était prête à se jeter pour ne pas prendre un but, c’était vraiment beau et plaisant à voir.. Pis pour une fois qu’on gagne.. Peut importe qui à bien joué ou pas finalement.

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      1. Non effectivement on va pas faire les difficiles :-). Concernant Schneider c est mon avis et ca n engage que moi, je le trouve en dessous des autres DC (Kusunga, MFuy, Baumann voit Diallo). Mais bon qu elle fait du bien cette put….. de victoire.

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      2. Routis impérial ? Précieux dans les duels aérien mais totalement à la rue sur le côté. A souhaiter que Fournier trouve rapidement une solution. Routis comme Schneider ne sont pas des latéraux ! Diallo avait bien dépanné sur la droite si je ne me trompe pas. A 100% c’est clairement notre meilleur défenseur et il ne fera pas de vieux os chez nous. Sa place de prédilection c’est l’axe de la défense mais sa vitesse et sa force en 1 contre 1 en fond un must en l’absence de Rufli à droite.

        Par pitié plus de Routis à droite !!!

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