Quennec: «Elite ou pas, Servette aura un budget de 5 millions» (TDG, vendredi 8 mars 2013)

Quennec: «Elite ou pas, Servette aura un budget de 5 millions»

TDG 8 mars 2013

Un an après son arrivée au club et le sauvetage, le président grenat dresse un premier bilan. Et parle d’avenir

Stade de Genève, hier matin. Hugh Quennec multiplie les séances dans les locaux administratifs du Servette FC. «Donnez-moi encore quelques minutes et je suis à vous», nous lance-t-il. Quelques instants plus tard, installé dans le fauteuil en cuir d’une loge du stade, il jette un regard sur le terrain, où tout n’est plus que terre. La pelouse fait peau neuve. Et Servette?

Oui, où en est aujourd’hui le Servette FC? On sait que l’équipe, lanterne rouge depuis le début de la saison, lutte pour son maintien sportif dans l’élite. Ce sera encore le cas dans l’importantissime match de demain soir à Lucerne. On sait que Hugh Quennec et tout le secteur administratif se sont battus afin d’éviter une faillite programmée et obtenir une licence pour la saison 2012-2013. Mais qu’en est-il dans le fond maintenant? Quels sont les projets, les plans, le développement annoncé? Cela fait un an presque jour pour jour que Hugh Quennec est arrivé au dernier moment, porté par la Genève financière, pour éviter la banqueroute de Majid Pishyar. Premier bilan.

M. Quennec, quand vous regardez en arrière, comment jaugez-vous cette première année à la tête du Servette FC?

Ce n’est pas trop mon style de regarder dans le rétroviseur. Là, nous sommes en train de grimper. Il y a deux solutions: s’arrêter et tomber. Ou alors continuer, aller de l’avant. Le chantier est encore colossal, énorme. Mais nous travaillons tous les jours pour que le Servette FC devienne un club stable. Et nous y arriverons.

Quelle est la santé financière du club actuellement?

Toujours délicate et fragile. Il y a des partenariats concrets qui sont sur le point d’être conclus et qui vont permettre d’équilibrer le budget de la saison, qui sera tenu. Mais nous devons aussi préparer l’avenir. Et nous sommes en contact avec des investisseurs étrangers d’envergure. Toujours dans le cadre du développement et du projet servettien.

Servette est aujourd’hui en position de relégable: que se passera-t-il si le club est en Challenge League la saison prochaine?

Eh bien, ce sera sans doute plus dur de faire évoluer rapidement le club, de trouver des partenaires. Mais le projet que nous représentons va au-delà d’une possible relégation. Et plusieurs investisseurs le comprennent. D’ailleurs, quoi qu’il arrive, nous présenterons un budget de 5 millions pour la première équipe. En Super League comme en Challenge League. Avec des espoirs de le faire grandir en cours de saison si certains contacts se concrétisent. Je parle là de marques importantes, déjà impliquées dans le milieu du sport ou du football. Nous discutons, nous évoquons le sponsoring du maillot, le «naming» du stade (ndlr: vendre le nom du stade ou le louer pour une certaine durée) et d’autres moyens de sponsoring.

Qu’est-ce qui vous fait croire que ces partenaires ou investisseurs seront toujours là si Servette est relégué?

C’est le projet à long terme qui les intéresse. Vous savez, j’ai reçu ces temps plusieurs propositions de reprise du club, émanant de candidats très sérieux. Il faut évidemment tout considérer. Cela dit, l’objectif n’est pas de vendre Servette au plus offrant. C’est ce que je devrais faire si je voulais gagner de l’argent. Mais c’est un projet que je porte et que je veux développer. Je crois que les partenaires et investisseurs le comprennent.

Sur le plan plus sportif, la saison prochaine se prépare aujourd’hui déjà: quels sont vos projets? Existe-t-il un plan A et un plan B si Servette n’est plus dans l’élite?

Non. Nous construisons une équipe compétitive pour la Super League, c’est l’objectif. J’ai personnellement des réseaux, des contacts dans le milieu. Nous allons tenter de demander des collaborations à de grands clubs européens pour obtenir des prêts de joueurs de gros calibre à des conditions très intéressantes. Je pense à 4 ou 5 joueurs de ce type, si possible. Nous en parlons déjà avec certains clubs. Ce serait la cerise sur le gâteau, parce que nous n’avons pas encore les moyens de nous acheter des joueurs. Ensuite, si le pire arrivait, une relégation, nous serions prêts aussi, nous avons déjà des pistes.

Mais ce ne sont peut-être pas les mêmes critères en matière de recrutement, en cas de Challenge League? Et d’ailleurs, qui est en charge de tout cela?

M. Piero Bobbio conduit ces recherches. Il peut se baser sur son propre réseau et sur le mien aussi. Il a mon entière confiance.

Mais il n’est pas directeur sportif et il travaille encore à mi-temps pour sa propre société de consulting: est-ce compatible avec les responsabilités que vous lui attribuez?

Le but final est d’avoir un directeur sportif à 100%. Nous sommes encore en phase de transition. Mais M. Bobbio m’a assuré qu’il pouvait mener ce projet. Je lui fais confiance, plus qu’à certaines offres spontanées qui me sont soumises tous les jours. Je lui ai fixé des objectifs très clairs, il les atteindra. Nous parlons aussi de tout cela avec M. Fournier, qui fait partie de cette cellule de recrutement mais qui doit surtout se concentrer sur le travail fourni avec la première équipe. Il effectue un boulot remarquable.

Comme plusieurs joueurs, il est lui aussi en fin de contrat: Servette n’a rien anticipé concernant ces joueurs qui vont sans doute partir gratuitement. On pense à Kouassi, Rüfli, mais d’autres aussi…

Nous avons déjà des séances sur ce sujet. Bien sûr qu’il y a des joueurs en fin de contrat. Mais cette situation ne me stresse pas du tout. Nous allons manifester notre intérêt auprès d’eux, c’est notre responsabilité. Et nous verrons s’ils veulent rester au club. Parallèlement, nous étudions d’autres profils. Nous allons bien sûr parler avec M. Fournier aussi. C’est prévu. Enfin, on a discuté pour dire que nous devions discuter… Tout va se mettre en place, lentement mais sûrement.

Daniel Visentini

Un nouvel horizon

Un an. Un an depuis mars 2012, c’est ce qu’il a fallu à Hugh Quennec et ses soutiens pour sortir Servette de l’ornière, lui éviter une faillite et lui redonner une respectabilité administrative. La Swiss Football League est enchantée, elle qui contrôle scrupuleusement les comptes du club grenat tous les trois mois: «Servette respecte toutes ses charges, nous n’avons pas la moindre inquiétude», lance-t-on du côté de l’organe faîtier.

Bravo donc. Mais bravo seulement? Non. La responsabilité de Hugh Quennec s’inscrit largement au-delà de cette première année mouvementée.

Elle concerne des domaines capitaux pour le futur du club. Comme le fait de disposer d’une vraie direction sportive par exemple. Et pas forcément d’une commission qui cumule un président si occupé et déjà à la tête du Genève-Servette HC, un entraîneur qui a déjà fort à faire et un coordinateur à temps partiel. Cela permettra d’anticiper, de discuter avant le mois de mars avec des joueurs en fin de contrat en juin.

On ne sait pas encore si Servette évoluera toujours dans l’élite la saison prochaine, mais les décisions qui concernent le centre de formation et son développement, ainsi que le Stade de Genève et son exploitation, figurent aussi au cœur des débats quand on parle du long terme.

Hugh Quennec en est conscient. Mais avoir sauvé Servette, en dépit de toutes les difficultés que le président et ses troupes ont dû surmonter, ne représentait que la partie la plus simple de son nouveau job. Concrétiser les nombreux projets dont parle le président et faire grandir le club constitue désormais un nouvel horizon. Sans doute plus important encore.

37 réflexions sur « Quennec: «Elite ou pas, Servette aura un budget de 5 millions» (TDG, vendredi 8 mars 2013) »

  1. C’est bien ce que l’on pensait! Moi je respecte ce monsieur, même si cette première saison n’est pas une franche réussite, on voit quotidiennement des améliorations à tous les niveaux!
    L’amateurisme dont les dirigeants ont fait preuve l

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    1. Lors de cette année ( les licences par exemple ) étaient davantage dues aux effets nocifs de MP!
      Enfin, les idees d’avenir songe bonnes et malgré un budget initial de 5 millions, on aura une équipe l’année prochaine!

      Post Tenebras Lux

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    1. +1000
      j’ai de la peine à imaginer que quelqu’un de bientôt 60 ans comme P.Bobbio qui n’a jamais été professionnel dans le foot (ni joueur, ni entraineur, ni recruteur,ni dirigeant) qui a fait toute sa carrière en 2e et 1e ligues puisse un jour avoir le profil pour nous.

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  2. Le profil idéal du directeur sportif serait … Alves !!! Lui, a de gros réseaux, très efficaces. J’ai regardé Benfica-Bordeaux hier soir et devinez qui jouait au milieu de terrain ??? Roderick !!!

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  3. « Nous construisons une équipe compétitive pour la Super League, c’est l’objectif. J’ai personnellement des réseaux, des contacts dans le milieu. Nous allons tenter de demander des collaborations à de grands clubs européens pour obtenir des prêts de joueurs de gros calibre à des conditions très intéressantes. Je pense à 4 ou 5 joueurs de ce type, si possible. Nous en parlons déjà avec certains clubs.  »

    Hummm, me fait penser étrangement aux déclarations tenues cet hiver. Personnellement, je compterai plus sur les relations, le carnet d’adresses et l’aura de Piquet dans ce milieu, ainsi que son implication personnelle, que sur ledit « réseau » du Canadien.

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    1. Oui, Hugh Quennec est un homme plutôt sérieux et professionnel, mais il doit regagner une certaine crédibilité liée… « aux errances » dans la communication liée au mercato hivernal principalement.

      Pour tout dire, je n’en attendais pas moins de lui, je suis même sur ma fin.
      Quid du mur de solidarité, par exemple ?
      Son discours sur les renouvellements de contrat est assez « light », alors que c’est une clé majeure de la suite du SFC.

      Entre les lignes, enfin à peine voilée, il y a la situation économique du club, toujours périlleuse et qui n’offre pas beaucoup de marges de manoeuvre.

      Allez M. Quennec, réussissez le maintien maintenant !

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  4. Je trouve cet interview remplie de lucidité.
    Un club ne se construit pas en une année ! Il faudra de la patience pour revoir un grand Servette.

    Actuellement, il y a encore énormément de travail pour professionnaliser le club et pour y arriver il faut de l’argent et des sponsors! L’équation est simple en théorie mais en pratique tout ne se fait pas en un jour.

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    1. Moi je la trouve un peu lisse. J’aimerai vour Hugh plus affirmatif, plus combatif et mois passif.

      De dire que Bobbio a son entièrte confiance moi cela me fout les chtouilles…

      Même si le club se structure, il faudra des mecs qui connaissent le foot… Et Piquet ne pourra pas tout faire seul!

      Soit on a enfin un vrai directeur sportif qui s’y connait un minimum, soit on va continuer notre bricolage…

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      1. Sur ce point je suis d’accord, c’est un As des belles phrases et il a toujours un ton optimiste. Le journaliste est un peu trop doux. Il devrait un peu le heurter avec ses questions avec par exemple « où est passée la grosse enveloppe de cet hiver? »

        Mais penses-tu pas que le vrai directeur pro viendra quand les moyens seront là?
        Malheureusement on peut difficilement prétendre à mieux……ou attirer un directeur sportif de renom.

        C’est exactement le même problème qu’avec les joueurs. Qui veux-tu attirer comme joueur confirmé si tu ne peux pas (encore) les payer?

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      2. Cette interview ne me rassure pas. 5 millions pour l’année prochaine, c’est light…
        « Enfin, on a discuté pour dire que nous devions discuter. » Est-ce une blague?

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  5. Quel beau parleur Quennec, que du blabla, en tout cas il a l’air très satisfait de la cellule sportive, le renouvellement des contrats est en bonne voie, bref tout est beau ! On aura le droit à 4-5 joueurs de gros calibre de type Kossoko et tout est parfait ! Franchement je n’en crois rien ! Gardez en tête cet article et on en reparlera à la fin de cette saison et au début de la saison prochaine … Imaginez la perte financière d’un Kouassi qui partirait libre mais apparemment on a le temps avec le renouvellement des contrats, il va discuter … Franchement il vit dans quel monde !!!

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    1. Totalement d’accord avec toi Hub, en début de saison on annonçait un budjet de 9 mio, en milieu de championnat on nous disait que nous tournions avec 6 mio et maintenant plus que 5, où est partis l’argent du mur, de la place financière de Genève etc etc, HQ parle de projet, du vent et encore du vent…

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  6. HS mais

    Christian propose deux places dans sa voiture dont un conducteur pour le déplacement à Lucerne de ce samedi à 19h45.Voici son mail pour le contacter:chrisbrasil60@bluewin.ch

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  7. Moubandje absent pour demain et seulement 16 joueurs convoqué..

    Source : Facebook du club

    +1 pour oca et son idée de mettre alves en directeur technique !

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      1. Alves est clairement la personnalité la plus marquante du Servette de ces dernières années. Il a non seulement un gros réseau au Portugal (avec possibilités de prêts de jeunes joueurs), mais il a aussi réussi à dénicher de bons joueurs en Suisse. Il a beaucoup bossé avec les jeunes au Portugal : il serait donc le complément idéal de l’entraîneur.

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  8. Il aurait reçut plusieurs offres pour la reprise de Servette,
    alors svp qu’il vende et qu’il dégage avec son ami Bobbio,

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  9. Il s’était un peu avancé lors de son interview de nov-dec.,
    concernant les investisseurs. Aujourd’hui il se méfie
    et reste sur la défensive. Quoi qu’il dise, le sponsoring sera
    différent si on reste en haut ou pas. Il doit « jongler » en attendant la réponse.
    Et ça, c’est pas facile à gérer.
    Alors place aux joueurs avec une victoire à Luzèèèrne.

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  10. Me font marrer ces présidents. Depuis Roger, tous ont fanfaronné dans les médias qu’ils recevaient pléthore d’offres de rachat du club, mais qu’ils n’étaient pas vendeur.
    Jusqu’à ce que les besoins du club dépassent leurs capacités financières et qu’ils partent ou se fassent chasser en laissant le club au bord du précipice.

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  11. Cette interview n’amène rien et m’inquiète un peu. Les mêmes thèmes sont rabachés de la même manière depuis de longs mois (on a de bons contacts pour des renforts, y a des investisseurs sérieux qui se présentent…), or pas grand chose ne bouge. Je serai éternellement reconnaissant envers Quennec d’avoir sauvé le club, mais sa communication est étrange. Le budget est bloqué à 5 mio alors que de nouveaux sponsors sont régulièrement annoncés, de nouveaux investisseurs mettraient de l’argent, mais le budget ne bouge pas. Il prétend avoir un excellent réseau pour les transferts mais notre mercato a été plus confus que flamboyant. Quant aux prolongations…no comment. Il y a un manque de cohérence entre les paroles et la réalité qui m’inquiète un peu, même si on a connu vraiment bien pire.

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    1. Attention, Quennec n’a en rien sauvé le club. Il n’a pas mis un centime. Il a été mis à cette position en raison de la bonne image qu’il s’est construite avec le GSHC. D’autres tirent les ficelles et ont mis (ou avancé …) les sous pour sauver le club …. la fameuse « Genève financière ».

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  12. Les Eds a quand une action coup de poing envers cette direction de guignols??! A quand un article sur toutes les promesses non respectées du grand HQ et tout ce flou qui entoure le club???! il emmene notre Sfc dans les profondeurs des abysses se met la section grenat à dos et Viscentini qui lui cire les bottes sa me rend malade…

    dommage que l on ai pas de Pierre Menès en Suisse pour l’attaquer de front! Bobbio l’ année prochaine génial il va peut etre nous faire signer Ashley Moke de Annecy le vieux! servette est un club maudit. ….avec tous ces presidents médiocres et escrocs j ai l impression que la roue ne va jamais tourner…..

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  13. Encore une fois,est- ce que on aura un jour un interview
    vérité de HQ dans les EDS?par ce que dans la TDG c’est
    un peu trop brosse a reluire.

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  14. Aie aie aie! Vu le discours, si on déscend et que ce monsieur reste à la tête du club, on est pas prêts de revoir la super league! Je rejoins entièrement les propos de Nicolas et de joël; il faudrait que ce site fasse une interview à HQ, afin de le confronter à la vérité.
    Néanmoins, si on se maintient, cette article nous annoce déjà les couleurs de la saison sportive suivante. Une nouvelle saison de souffrance et d’humiliation…

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