Servette-Sion, c’est aussi le match de deux présidents que tout oppose (TDG, vendredi 26 avril 2013)

 TDG vendredi 26 avril 2013

Hugh Quennec et Christian Constantin. Deux clubs, deux méthodes. Le face à face vaut le détour. Et le match de samedi aussi. Venez le vérifier pour dépasser la barre des 15 000 spectateurs. VOGELSANG ET LAFARGUE

Quennec: qui cherche trouve

U  Hugh Quennec boucle dans  la difficulté sa première saison à la tête du Servette FC. Mais là où tout n’est souvent qu’emportements chez Christian Constantin, le président des Grenat garde toujours un calme et un optimisme parfois désarmants, eu égard à certaines urgences. Deux visions du monde différentes. Hier, le boss du Servette a multiplié les séances, pour résoudre le problème de trésorerie. Qui cherche trouve? «Les contacts se précisent, assure-t-il. Je me suis fixé le 30 avril pour payer les salaires de mars et d’avril, les charges sociales aussi. Je pense aussi aux fournisseurs.» Une solution solide donc? Enfin? On n’en saura pas plus: Hugh Quennec aime surtout la discrétion…

En attendant, il attend du monde pour Servette-Sion de samedi (19 h 45). Un large soutien populaire. Et il se prête au jeu du face à face avec Constantin.

Son rôle au Servette  Rien à voir avec son homologue valaisan: Hugh Quennec, c’est un homme qui délègue et ne se mêle pas de tout. «Je ne crois pas à l’interventionnisme à outrance, lance-t-il. Il y a une hiérarchie dans un club. Elle veut que l’entraîneur soit le patron de l’équipe. Et pas le président. Je donne ma confiance aux gens. Et je cherche des solutions pour pérenniser l’avenir de Servette. Avec un projet de développement. J’aime les défis. Quand je suis arrivé à la tête du hockey, on m’avait aussi dit que ce serait difficile. Mais les résultats sont là. Il en ira de même avec le Servette FC, nous y arriverons aussi.»

La situation de Sion Sion, l’ennemi intime, n’a pas de problèmes d’argent et des ambitions sportives. Jaloux? «Non, c’est un club populaire qui représente sa région, lance Quennec. Le travail fourni par Constantin est admirable. Même si nous sommes différents, je respecte ce qu’il a construit à Sion. Cela dit, si Constantin voulait me donner 30 millions, tout irait plus vite ici à Servette aussi…»

Quennec sur Constantin  Deux hommes que tout oppose, que le foot réunit pourtant. «Vive la différence, clame Quennec. Constantin, c’est le patron de Sion, il fait comme il veut. Au fond, c’est lui qui paie et, que je sache, il n’y a pas de problème financier. Donc je respecte sa méthode. C’est un battant, je salue son engagement personnel à la tête de ce club qu’il incarne. Nous n’avons sans doute pas les mêmes moyens, deux modes de fonctionnement différents, mais même si ce sera plus long, nous y arriverons aussi, j’en ferai la preuve.»

Daniel Visentini

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Constantin: qui paie commande

U  On ne présente plus le bouillonnant président du FC Sion. Là où Hugh Quennec est tout en mesure et en réserve, Constantin est tonitruant, excessif, omnipotent. Qui paie commande! Sion, c’est lui, son argent, son équipe et c’est ainsi.  Tout le contraire de Hugh Quennec à Servette.

Son rôle à Sion Omnipotent, c’est le mot qui convient. Vrai? «Il faut dire les choses clairement, assure-t-il. Si je pars, le FC Sion tombe en deuxième division. C’est comme cela et je dirais même que c’est en fait la place logique de Sion, si l’on prend en compte le potentiel existant pour le développement d’un club, en Valais. En comparaison, Genève a un tout autre potentiel. Mais Servette semble rencontrer bien des difficultés…»

La situation de Servette  On sait que l’ennemi intime des Sédunois vit une saison affreuse sur le plan sportif. Mais financièrement aussi le trouble va grandissant, avec des joueurs qui attendent toujours les salaires de mars et avril sous peu. Grâce à Constantin, Sion n’a pas de problèmes d’argent, ni sportifs d’ailleurs, cela aidant…

«Je vois bien que c’est difficile pour Servette, lance le Valaisan. Sportivement, plus le championnat avance, plus c’est délicat. En plus, s’il y a un problème économique… Moi, je crois que diriger le Servette FC sans avoir une fortune personnelle et sans l’utiliser pour le club est utopique. Il ne faut pas se voiler la face. Il faudrait investir des sommes considérables sur plusieurs saisons, je parle d’une planification sur 30 millions, pour lancer quelque chose et jouer les premiers rôles. Un projet, tout ça, c’est bien beau. Mais sans argent, c’est difficile de se payer du kérosène.»

Constantin sur Quennec  Les hommes ont appris à se connaître. Et Christian Constantin peut parler de Hugh Quennec et de ce qu’il tente de mettre sur pied à Genève depuis qu’il a repris le Servette FC il y a un an de cela. Le projet de Quennec est-il viable, réaliste?

«M. Quennec est sans doute quelqu’un de très agréable, mais ça n’en fait pas encore un gagnant du loto, répond Constantin. C’est bien de vouloir diriger deux clubs. Mais foot et hockey sont deux choses différentes. Et puis aux Vernets, Quennec a un McSorley, qui fait tout. C’est simple, si McSorley était dans le foot, je le prendrais tout de suite à Sion. Pour le reste, je crois que rien n’est simple pour lui. Pour déclencher un truc, il faudrait des résultats à même de faire la fierté de tous. Encore que: à Genève, c’est peut-être plus compliqué qu’ailleurs.»

D.V.

10 réflexions sur « Servette-Sion, c’est aussi le match de deux présidents que tout oppose (TDG, vendredi 26 avril 2013) »

  1. Constantin le résumé bien, en quelque sorte. L’approche de Quennec de déléguer est à mon sens une chose très bien. Réunir les compétences est une bonne stratégie. Mais sans argent, Quennec n’arrivera jamais à rien.
    Il doits obtenant absolument s’entourer de partenaires fortunés et capables de s’investir dans son projet à hauteur de plusieurs millions. A des montants bien plus élevés que dans le hockey. Et engager un responsable administratif comme Mc Sorley, et un responsable sportif comme Mc Sorley. 2 hommes de compétences et d’envergure pour mener à bien le projet à ces deux niveaux.
    S’il ne peut faire ça, il doit alors activement chercher des repreneurs sérieux et disposant d’une fortune à hauteur de plusieurs millions. Et leur céder le club.

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  2. si Constantin s’occupait de l’administratif et le commercial et déléguait le sportif (notamment le recrutement) à quelqu’un de compétent, il aurait obtenu toutes ces saisons des résultats bien meilleurs.

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      1. je viens de lire dans le torchon orange, qu’il veut désormais donné la responsabilité sportive et des transferts à Gattuso. Enfin CC m’écoute…-)

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