Souvent supporter servettien varie

Les saisons difficiles s’enchainent au bout du lac et les comportements de supporters persistent. En parallèle, la vidange de la Praille se poursuit.

SFC Variations

Quelques années d’observation attentive des commentaires sur les EdS et autre forum officiel montrent qu’au gré d’une victoire ou d’une défaite (ou autre mauvaise nouvelle…), les sentiments varient souvent du tout au tout. Du genre d’ « une équipe prometteuse avec le niveau Super League » à « une bande d’amateurs indignes du maillot ». Et les commentaires épargnent tout aussi peu l’équipe dirigeante non-sportive du Servette FC, dont dernièrement ceux que certains appellent « les Gallois » et les changements qui ont été apportés par les équipes de Kevin Cooper et Julian Jenkins.
Lien vers le dernier LiveChat du match contre Winterthour où le score s’est inversé et la tendance des commentaires du même coup : ici.

A chacun son rôle

Ces inéluctables tendances « court-termistes » ne sont pourtant pas exclusivité chez les supporters grenat mais existent ailleurs. On note des comportements sociaux similaires un peu partout sur le web, pour d’autres clubs de football, ou dans d’autres domaines très différents. Cela dit, le côté un peu méditerranéen du tempérament servettien se retrouve dans ces variations quelque peu brutales.

A y regarder de plus près, on peut noter une certaines distributions des rôles. Il y a les commentateurs disons « sensibles » dont l’opinion change vite, mais aussi ceux qui ne s’expriment (essentiellement) que dans les bons ou alors les mauvaises périodes. Volontairement nous ne citerons pas d’exemple pour ne mettre en avant personne, mais ouvrir les commentaires d’un LiveChat quelconque sur les EdS et les repositionner dans leur contexte est une expérience assez intéressante.

Et puis, il y a ceux, assez rares, qui tempèrent et dédramatisent. Et qui savent que les lendemains d’orage appellent des accalmies, et que les agréables ambiances euphoriques ne durent qu’un temps. Bref, à chacun son rôle dans ce microcosme un peu particulier du supporter.

La passion

Certains lient ces variations à « la passion » pure et dure qui anime le supporter grenat; il faut sans doute aussi rappeler que les attentes dans un club comme le SFC s’expriment aussi au travers des prismes de l’histoire récente ou plus lointaine, de l’environnement (ex. tailles de la ville et du stade) ou encore de certains aspects culturels. D’autant plus qu’au Servette, la frustration a eu le temps de se faire son nid douillé au fil des saisons de purgatoire – elle engendre bien souvent des envolées enflammées à la moindre étincelle.

Passion

En tout cas, cette dite « passion » laisse désormais et le plus souvent peu de place à la patience et à la raison. C’est pourtant elle (la passion) qui anime les débats, crée le buzz et devrait susciter l’intérêt d’un Servette dont le stade ne se finit malheureusement plus de se vider.

L’affluence au stade de Genève

Avec son aspect grisâtre et pas terminé (rappelons-nous cet article co-publié sur l’Album du Servette FC et le blog Tribune Nord), le stade est/était en soi une espèce de « tue-l’amour ». Mais les choses ont légèrement évolué, en tout cas ponctuellement à l’occasion de quelques coups de pinceaux et dans les intentions avec les velléités de remplir l’enceinte genevoise notamment relayées par Jenkins.

Et pourtant, les fuites ne sont pas colmatées, malgré des résultats somme toute plutôt corrects. Et lorsqu’on interroge quelques spécimens de locaux dépassionnés, il s’avère que le manque de stabilité, les scandales et la réputation générale du club sont bien souvent cités comme des freins au suivi du club phare de l’ouest de la Suisse.

Est-ce à dire que ces variations d’humeur jouent contre le SFC, dans la mesure où elles limiteraient l’affluence à domicile ?
Peut-être aussi, surtout et de façon assez évidente pour les commentaires de frustration suivant défaites et mauvaises séries. Le potentiel supporter suisse est sans doute aussi un peu à l’image de son pays qui aime stabilité et progrès continu. Une aubaine pourrait-on penser pour Hugh Quennec et le pseudo-plan à 3 ans de l’équipe dirigeante, encore faut-il ne pas tuer le moteur de la passion entre-temps.

A suivre au gré de cette difficile saison de Challenge League… et dimanche. Combien serons-nous à la Praille contre le Mont ?

Allez Servette !
Michel

18 réflexions sur « Souvent supporter servettien varie »

  1. Très bel article Michel où on se reconnaît tous un peu. Ce qui manque aussi à Servette c’est de la stabilité dans les résultats à la Praille. Malgré notre classement, on ne peut pas retrouver une série de 2 ou 3 matchs convaincants qui permet de fidéliser les spectateurs. Et cela fait très longtemps. Ce stade avait retrouvé un public quand il avait aussi su retrouver une équipe conquérante sur ses terres de façon stable. Nos points on les fait plus à l’extérieur cette saison. À dimanche en tout cas. Moi aussi j’y serai et pas tout seul!

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  2. article intéressant. Par contre je doute que se sont les scandales et le manque de stabilité du club qui empêche les supporters de se déplacer au stade. La grosse majorité des supporters veulent une équipe compétitive, attractive qui joue le titre. Ils veulent des joueurs qui font rêver tels que Anderson, Sinval, ceux qui font du spéctacle. Aujourd’hui si nous avions une grande stabilité au niveau de l’encadrement et staff admin et dirigeant, même avec 10 points d’avance sur Wohlen, je doute qu’il y aurait eu + de 3000 spectateurs pour un match tel que celui de dimanche…

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    1. Je ne crois pas que la compétitivité de l’équipe soit une cause majoritaire. C’est vrai pour quelques miliers de personnes (déjà en lien avec SFC, ai-je tendance à penser), oui, mais pas pour les dizaines de miliers de supporters de football (plus que de places à la Praille si on prend tout le canton) et qui ignorent plus ou moins volontairement le club, à cause de sa réputation et de son image.

      Mais je concède qu’il faut mitiger l’argument avec la réputation du championnat suisse ou encore la concurrence avec d’autres activités que certains considèrent bien plus fun dans la région…
      Last but not the least, le stade et son non-remplissage, sont eux-mêmes d’autres freins. Ca sonne creux, c’est parfois presque glauque.

      En tout cas, Jenkins a probablement devant lui un très beau challenge de carrière. En espérant qu’il veuille bien persévérer et le relever…

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      1. Très bien ta description des supporters, Michel.
        Je pense que nous ne sommes pas les seuls à avoir moins de public. D’autres clubs ont le même problème. C’est ptêtre une période comme ça.
        En tout cas du côté hockey, y a du monde….. Pourquoi ?

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    2. Les scandales et le manque de stabilité minent le noyau de fidèles. Ceci combiné à un jeu peu attrayant conduit à la situation actuelle.

      J’en reviens à ma saison 2010-2011. Servette joue devant 15’000 personnes face à Lausanne contre 6’000 cette année. Simplement, il y avait à ce moment-là un cercle vertueux : on rêvait de SL, les déclarations de Pyshiar faisaient au pire rigoler.

      Là, on a un passif lourd depuis 2012. On cumule les problèmes, les scandales, tout en produisant un jeu ennuyeux, sans émotion.

      Car au final, la clé est là : si le public ressent des émotions en venant au stade, il reviendra.

      Aujourd’hui, à part l’ennui ou la colère, le grenat en tribune ne ressent pas grand chose.

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      1. Un ancien servettien qui est titulaire dans son club en Ligue 1 et qui est appelé en équipe nationale,ça fait du bien!

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