Il a été un peu difficile au soussigné de canaliser ses émotions, tellement la déception est forte. Le projet de la promotion servettienne bat malheureusement de l’aile. Il a été confié à un entraîneur qui, aujourd’hui, ne fait plus l’unanimité auprès des supporters et dont les choix ne peuvent pas ne pas interpeler jusqu’à la direction du club, en passant par les médias et en partant par les joueurs. Lumiere personnelle sur un coaching que l’on peut qualifier parfois d’incomprehensible…
Meho Kodro en questions
Alors que l’objectif de la promotion semble s’éloigner, l’univers grenat s’interroge, confronté au désagréable sentiment de gâchis qui l’anime. Sur le terrain, le Servette FC aligne des prestations hésitantes, au sein d’un système sclérosé, dont le jeu improductif ennuie certains autant qu’il en déconcerte d’autres.
A la base de ce projet de jeu manqué, un homme, Meho Kodro. Au bénéfice des pleins pouvoirs que semble lui avoir confiés la direction du club genevois, l’homme fort s’enlise, s’entête, s’enferme. Dans ses propres schémas, dans ses propres incohérences, dans ses propres choix douteux. La liste des reproches qu’on peut lui adresser s’allonge constamment, au fil des mois qui passent. Si l’exercice de comprendre ses choix n’a jamais été évident dès ses débuts (insister avec la paire Cespedes – Fabry durant tout le printemps 2017), il demeure aujourd’hui proprement voué à l’échec. S’efforcer de percer les mystères de son esprit tactique s’apparente à un long chemin de croix pour le soussigné, mais certainement pas pour lui seulement.
Tout d’abord, il y a le système. Ce fameux canevas inamovible et inchangeable, malgré les performances, les situations ou les adversaires. A aucun moment, l’entraîneur grenat semble le questionner, le remettre en cause. Même lorsque son équipe, incapable de produire et de créer du jeu, peine à se montrer décisive dans la zone la plus avancée du terrain. Même quand elle ne parvient pas à nourrir l’animation si attendue.
Ce fameux système qui, par ailleurs, ne semble pas du tout adapté aux forces du contingent grenat. En effet, lui qui fait la part belle aux deux demis axiaux reculés incapables de peser sur le jeu, qui s’appuie sur un attaquant nominal qui, depuis le départ de Nsame, n’est plus là, depuis des mois…
Les attaquants actuels ont-ils d’ailleurs déjà évolué seuls en pointe avant leur venue à Genève? Associés, ne constitueraient-ils pas de meilleurs atouts, en se montrant bien plus dynamiques et en pouvant mettre davantage en évidence leurs aptitudes?
Ensuite, il y a cette incapacité à réagir selon la physionomie ou les circonstances d’un match. Mené le Servette? Le système demeure. Incapable de marquer? Le système demeure. Les changements, souvent mal sentis, souvent pris à mauvais escient, s’inscrivent dans le système, tout en le freinant davantage dans ses élans difficiles. Comment peut-on être aussi peu inspiré dans la manière de coacher tout au long d’un match?
Pour finir, il y a ce manque de dialogue. Cette peine, avouée par certains joueurs, à ne pas comprendre les consignes d’un entraîneur qui ne semble toujours pas parler français. Cette incompréhension de se voir retirer sa place de titulaire quelques heures avant un match, sans raison apparente, sans explication, si brutalement. Comment peut-on gérer un groupe aussi mal?
Nul doute que si Meho Kodro voulait semer le doute chez certains, enlever la confiance chez d’autres, trahir l’esprit d’équipe, nuire à l’équilibre du collectif, qu’il ne pourrait mieux s’y prendre. Or il n’en a pas plus envie que de parler la langue de Molière.
Changement inevitable ?
Aujourd’hui, je me demande si les dirigeants ne devraient pas retirer la prise. Après avoir donné à Meho Kodro les coudées franches dans le choix des transferts pour, à nouveau, accoucher de choix plus que discutables, Servette n’aurait-il désormais pas besoin de changement pour remplir les objectifs annoncés ?
Il y a Dalibor, lent, mou. Il y a Fabry, maladroit, gesticulant dans le vide, perdant plus de ballons qu’il n’en récupère. Eux jouent. Exit les Pont, Berisha, Maouche, Delley, Faug-Porret, Besnard… Mais il y a aussi les autres, toujours là (jusqu’à quand?), aux qualités reconnues, qui, eux, ne jouent pas. Ou pas à leur place. Imeri, Alphonse, Wuthrich, M’Fuyi… Quant à Antunes, à ce rythme, on découvrira son visage lors de son prochain départ à YB ou à Bâle, sans avoir pu apprécier son talent sur le terrain.
Aujourd’hui, il n’est plus tant question de promotion. A quoi bon accéder à l’étage supérieur en laissant le projet entre les mains d’un entraîneur si obtus et qui semble incapable de se remettre en question ? Il est une affaire bien plus urgente. Celle de savoir si Meho Kodro est encore l’homme de la situation.
Alors que la déception gagne toujours plus les supporters, la direction arrive peut-être à un tournant : Faut-il procéder à un changement de coach qui permettrait de reprendre la réalisation du projet en y apportant plus de cohérence, en y amenant un vent nouveau ? Sur le terrain, dans les têtes, dans le jeu, dans les schémas, dans les systèmes ?
Certes, Neuchâtel Xamax, qui a pour lui l’avantage inique de la stabilité depuis 3 saisons, effectue une saison remarquable, pour ne pas dire plus. Certes, le Servette effectue un bon championnat au niveau comptable. Mais pas au rythme d’un champion tel qu’attendu.
Mais l’entraîneur du FCZ, troisième de Super League, vient d’être licencié pour bien moins que ça… En question la stagnation de l’equipe et son incapacité à sortir d’un jeu devenu totalement prévisible.
De quoi donner des idées à la direction ? Le match contre Aarau apportera son lot de réponses que l’on espère ne pas entendre rimer avec désillusions.
Par GrenatDC
Excellent article..tout est dit.
Il est plus que temps de changer d’entraîneur après Aarau.
Son message ne passe plus auprès des joueurs et on se demande toujours avec crainte quel coaching de départ il va encore nous concocter.
Il faut un nouveau départ afin de préparer dès maintenant la prochaine saison où on le répète un gros descendra.
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Bon résumé de ce que de plus en plus de monde pense, mais la passivité de notre président semble indiquer qu’on finira la saison avec Kodro, voir même la saison prochaine, HS notre président entre au comité du GSHC ! Un autre article parle d’un centre avant surnommé Bison ayant joué à UGS actuellement au Steaua, comment un joueur de ce type n’a pas attiré nos recruteurs ?
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Lesquels de recruteurs….
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Merci.
Petite précision pour ton HS sur Fischer au GSHC : il entre au Conseil d’administration et pas au Comité.
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Excellent article. Dramatique, mais réaliste, tout est dit.
Je l’ai dit plus haut, il faut une totale REMISE EN QUESTION.
Pour la montée, il est peut-être trop tard, pour virer le coach, peut-être aussi, peut-être pas.
Tirons les enseignements du match de demain soir. L’on refera le point après.
Mais ton analyse soulève très justement des points critiques inquiétants que l’on ne saurait ignorer même si – comme moi – l’on continue à y croire tout de même, parce que l’on est GRENAT et que l’on AIME SERVETTE !
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J’ai du mal à voir en quoi c’est une excellente analyse. Au contraire…. 2 exemples.
« Tout d’abord, il y a le système. Ce fameux canevas inamovible et inchangeable, malgré les performances, les situations ou les adversaires. A aucun moment, l’entraîneur grenat semble le questionner, le remettre en cause. Même lorsque son équipe, incapable de produire et de créer du jeu, peine à se montrer décisive dans la zone la plus avancée du terrain. Même quand elle ne parvient pas à nourrir l’animation si attendue. »
C’est ballot. Comme le démontre l’excellent Valentin schnorhk sur son blog (*), Kodro a modifié son système de jeu à Neuchâtel.
Ce ne sont pas forcément les bons choix, mais parler de « canevas inamovible » est fondamentalement faux.
Quant à Chagas, il se trouve que oui, il évoluait seul en point à Rapperswil. La question de l’attaquant seul en pointe se pose uniquement pour Lang.
Et il n’y a pas que ça. Bref… rien de neuf.
(*) https://sauterleverrou.wordpress.com/
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Ses changements se font dans LE système.
Pour cela que je parle de canevas inamovible.
Ok pour Chagas, merci pour l’info. Cela dit, je ne pense toujours pas que de s’évertuer à jouer avec un seul attaquant en pointe correspond aux forces du contingent grenat.
Il y a bien mieux à faire selon moi, avec les forces à disposition.
Et là, on pourra parler de remise en question, d’adaptation, de changements.
Sans compter, comme tu le dis très bien, que ses changements actuels affaiblissent encore le système, tant ils sont rigidifiés dans LE système.
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A mes yeux le problème ne vient pas de la tactique figée ou de l’attaquant nominal mais plutôt l’activité avec et sans le ballon ainsi que l’absence d’un régisseur à mi-terrain. A neuch nous avons fait une excellente entame de match. Un pressing constant, de nombreuses situations chaude. L’équipe est dangereuse si elle applique et les consignes et joue avec hargne.
Ce ne sont pas les points égarés contre les neuneus (malchance, arbitrages etc…) qui sont le plus à charge de notre entraineur mais bien les poussifs matchs nuls à la maison (Winti, Chiasso) et à l’extérieur (Wil) et l’incapacité à se comporter en patron et à dominer un adversaire « faible ».
Evidemment qu’avec Wütrich à 100% nous aurions vu un autre Servette, avec un vrai attaquant à la place de Malonga nous aurions vu un autre Servette. On peut déjà remercier Alphonse pour son boulot. On a quand même fait une moitié de saison sans véritable buteur. Ca tient du miracle d’avoir fait autant de point, ne l’oublions pas. Comme vous je suis plus que critique avec Kodro mais aujourd’hui il faut se poser les bonnes questions. La saison n’est de la loin pas finie alors ne nous sabordons pas et ne facilitons pas la tâche des neuneus.
Laissons un joker à MK, a l’équipe aussi de montrer qu’elle y croit en ne lâchant rien.
Si on ne gagne pas demain soir je tiendrais un autre discours et il sera temps de lancer la saison prochaine sur de nouvelles bases.
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Le problème n’est pas le dispositif tactique, mais son animation qui passe également par le choix des joueurs à dispostion, comme je l’ai déjà relevé dans un autre message.
Après, on est d’accord sur le fait qu’on puisse faire beaucoup mieux avec les joueurs à disposition. Si nous sommes aujourd’hui à 8 points théoriques de Xamax, c’est que nous avons perdu 2 points de plus qu’eux sur les autres rencontres. Et le problème, c’est que Yakin n’est plus là pour battre les Neuch. Il va donc falloir être parfait pour espérer refaire notre retard.
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👌👍+10000000000
merci pour cet excellent article et cette excellente analyse.
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DC, je te rejoins sur l’ensemble de ton analyse, cependant je suis quand même surpris de ne pas lire une seule ligne sur nos dirigeants !!!!
Qui a donné les plein pouvoir à kodro, qui ne l’a pas entouré, qui est réellement décideur au niveau transfert, qui maintient un DS hors des réseaux foot, qui ne lui oblige pas à apprendre le français, des questions sans réponses. Je reste dubitatif sur un blog qui ne pose pas de question, ni ne remets en cause la gestion de la direction.
Les eds reste-t-ils un blog indépendant où est-il inféodé à Fischer ?
Si quelqu’un pouvait avoir l’obligeance de me répondre, j’aprecierai.
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Je te rassure on est inféodé à personne même si comme tous les êtres humains ont à des affinités
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Merci pour ta réponse. Je suis un peu comme sœur Anne et je crois que se que je vois ou lis en l’occurrence. Et cela fait bien longtemps que je ne lis aucune remarque ou critique concernant la direction sportive, j’ai l’impression qu’il y a une certaine omerta pour certains sujets. Même si je comprends qu’il y aient des affinités, cela n’empêche pas de garder un esprit critique. Et c’est justement entre personnes de bonne affinité que l’ont dois se dire les vérités , l’inverse est de l’hypocrisie.
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C’est pour cela que j’ai mis direction dans le sondage pour permettre l’expression de chacun et chacune. Bien à toi
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Cet article laisse penser que Kodro serait à la base tous les problèmes. Le bouc émissaire est désigné. A mon avis il faut tenir compte des éléments suivants:
– Kodro n’est pas responsable à 100% des transferts. Certains lui ont été clairement imposés (Malonga).
– La langue n’a rien à voir avec des supposés problèmes de communication. Les groupe est international. Ce sont des pros. Donc cette histoire de devoir apprendre le français, ça ne tient pas la route.
– La mise à l’écart de Frick et Wuthrich…. On a la version des joueurs, pas celle de Kodro.
– Le système de jeu paraît figé. Mais nous avons joué parfois avec deux attaquants. Le vrai problème est que devant ça plante pas. Ca c’est problème des joueurs et de la mauvaise politique des transferts.
Au final, nous sommes 2e du classement avec la meilleure défense. Mais l’attaque n’est pas au niveau. Cela s’explique par un axe très mauvais dans la relance et le manque d’un attaquant percutant. La pubalgie de Wuthrich y est également pour beaucoup.
Je pense que pour monter, il faudrait avoir tous les postes doublés et avoir une ossature composée de joueurs capables déjà de s’imposer au niveau de la Super league.
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Très bonnes remarques. Doubler les postes parait néanmoins utopique et hors de prix à notre niveau (LNB). Il faut miser sur la qualité et doubler avec des jeunes prometteurs. La seule exception serait en attaque ou la fraicheur et des solutions aux profils différents sont essentielles (attaquant rapide, renard des surface, pivot…). Si on ne monte pas cette saison ce sera en grande partie à cause de l’absence d’un vrai attaquant devant. Est-ce que Xamax en serait là aujourd’hui avec Karlen à la place Nuzzolo ? On peut en douter.
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Le fait d’être un footballeur pro n’implique pas forcément de comprendre le serbe ou l’espagnol …
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Un bel effort GrenatDC et les EdS. 😉
Je ne suis pas forcément d’accord avec tout l’article, mais un aspect doit être souligné et renforcé, je pense.
Pour réussir le pari de la montée, donc de la remontée au classement, il fallait un groupe fort et soudé. Les mises à l’écart incomprises et récentes (!) de Frick puis Wüthrich laisseront des traces qui, on peut le craindre, risquent de coûter des points. Et donc de mettre à mal cette ambition.
Drôle de parallèle avec Unai Emery, d’ailleurs. (que j’ose faire)
Et effectivement, Meho Kodro n’en est dans ce domaine pas à son coup d’essai, suite au mercato estival.
Bref, au moins sur ce point, M. Kodro, vous avez fait des erreurs que seul un désormais improbable exploit sportif pourrait, en quelques sortes, réparer.
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Très très improbable vu que je doute qu il se remette en question et vu que tous nos adversaires connaissent bien
sa tactique et comment la contrer
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