J-2 LS-SFC : Le complexe lausannois

André Boschetti a rencontré Robert Kok et Erich Burgener pour aborder la rencontre de samedi à la Pontaise. Morceaux choisis dans la TdG du jour…

«J’ai découvert l’importance de ce derby en arrivant à Lausanne en 1979, commence le Néerlandais Robert Kok. J’ai d’emblée pu en mesurer l’importance à la forte pression qui l’accompagnait. La semaine précédente, on ne parlait que de ça! Et je dois dire que j’adorais cette atmosphère. Elle me poussait à donner le meilleur de moi-même.»

«Un véritable événement»

Une ferveur que n’a pas oubliée Erich Burgener. «J’entends que samedi il pourrait y avoir, au mieux, 7000 à 8000 spectateurs à la Pontaise, soupire l’ancien gardien. Personnellement, des derbys, j’ai dû en jouer des dizaines, mais aucun devant moins de 12 000 à 13 000 personnes. À l’époque, dans les bistrots, les discussions ne tournaient qu’autour du match. C’était un véritable événement. Aujourd’hui malheureusement, plus personne n’en parle. J’ai l’impression que le derby lémanique est presque devenu un match comme un autre. C’est vraiment dommage que les jeunes ne s’identifient plus au grand club de leur région mais à ceux qui disputent la Ligue des champions.»

«Le dernier grand derby? Il remonte au printemps 1999, clament les deux compères. Avec le titre de champion en jeu. Depuis, beaucoup de choses ont changé. D’abord à cause des faillites qu’ont connues les deux clubs. Ils ont dû repartir de zéro et semblent encore loin d’avoir réussi à rattraper le temps perdu. Pour preuve, le derby de samedi est une affiche de Challenge League, un cas de figure invraisemblable il y a trente ans.»

Servette est en avance

Pour Erich Burgener «Ces deux publics sont aussi très exigeants. Le supporter vaudois, surtout, est difficile à déplacer car il s’enflamme moins vite que son voisin du bout du lac. Tous deux veulent certes des résultats, mais également du spectacle et une équipe avec une vraie âme. Dans cet ordre d’idées, Servette me semble aujourd’hui compter une longueur d’avance sur Lausanne. Il y a quelques semaines, j’ai été invité au repas de soutien, à Genève, et j’ai découvert avec plaisir un club qui revit grâce à un vrai projet régional et à un entraîneur, Alain Geiger, qui donne l’impression de savoir où il va. En résumé, Servette est un club qui rassemble à nouveau. De plus, le président, Didier Fischer, est un Genevois qui a ses entrées dans le canton. Des atouts importants que le LS ne possède pas encore.»

Une supériorité théorique

Un constat que partage Robert Kok: «Après quatre mois, les joueurs du LS semblent encore se chercher. Sur le papier, cette équipe est peut-être supérieure à Servette mais sans parvenir à le démontrer sur le terrain. Et puis, en plus de quelques anciens joueurs qui pourraient officier comme ambassadeurs, il manque toujours une forte personnalité locale dans la direction de ce club.»

Samedi, Erich Burgener et Robert Kok suivront le derby avec attention. «Le LS sera sous pression, souligne l’ancien attaquant. Une défaite placerait son adversaire en position de force. Avec dix points d’avance, je vois mal les Genevois manquer leur objectif au printemps.»

Lausanne a un complexe

«Cela deviendrait effectivement très compliqué pour le LS s’il s’incline, renchérit Burgener. D’autant plus qu’à Lausanne on nourrit un petit complexe vis-à-vis de Servette. Pour avoir préparé et vécu cet événement des deux côtés, je peux vous assurer que l’attente est autrement plus fébrile du côté de la Pontaise et de ses supporters. Les émotions y sont plus fortes. Parce que pour le LS, battre Servette – un club historiquement plus puissant et titré – a toujours été considéré comme un petit exploit. Alors qu’à Genève une victoire n’était finalement qu’une conséquence logique de cette supériorité. La semaine qui suivait une défaite dans un derby était, pour le supporter lausannois, toujours un peu plus difficile à vivre que pour le Genevois, qui passait vite à autre chose.»

2 réflexions sur « J-2 LS-SFC : Le complexe lausannois »

  1. Belle publicité pour le match sur le site du LS. Plus de 8’000 spectateurs attendus dont 1’500 Genevois.

    Pour ce match le stade aura une capacité de 12’600 places. Il y a donc encore de la marge mais le stade sera bien rempli.

    Impatient d’être samedi, tous à Lausanne !

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