La formation (suite)

Les chiffres surprenants de notre première analyse nous ont poussés à aller plus loin dans la compréhension de la formation servettienne mais aussi celle d’ailleurs, dans d’autres clubs de Super League. L’analyse est différente de la première puisque l’âge ne rentre plus en jeu mais uniquement l’endroit où on est formé.

La formation et après :

Les joueurs formés à Servette jouent où et jouent combien de minutes?

20 joueurs ayant été formé au Servette jouent aujourd’hui en Super League. Servette a lui seul, en fait jouer plus de moitié. Mais c’est une énorme contribution pour notre championnat. C’est sans compter sur la Challenge League avec les Fargues, Berahmi, Jankewitch, …

Revenons à notre analyse, le FC Sion est le deuxième club ayant le plus d’anciens servettiens, talonné par Saint Gall et YB. Sans surprise le FC Lucerne n’a pas besoin de nous et n’essaie pas d’attirer des talents servettiens même en échec. Mais en temps de jeu, Sion se fait doubler par Saint Gall et YB. Sans surprise les joueurs formés à Servette jouent le plus quand ils sont en grenat.

Comparaison avec d’autres clubs (joueurs formés par les clubs et temps de jeu)

Mais que font les autres clubs, avec les joueurs formés par ces mêmes clubs? Commençons par le FC Sion. Si quelques joueurs s’entraînent avec la première équipe, ils jouent très peu. Preuve, puisqu’aucun joueur formé au Valais ne dépasse 500 minutes de jeu .

Pour les clubs souvent cités en exemple pour donner la chance aux jeunes joueurs ou aux joueurs formés au club, qu’en est-il?

Commençons par Saint Gall et son entraîneur Zeidler. De nombreux joueurs intègrent la première équipe (moins qu’à Servette toutefois) mais ces joueurs intégrés ne jouent pas plus avec l’équipe première que chez nous.

Pareil pour Lucerne qui intègre quasiment autant de joueurs formés au club que nous mais ne fait pas jouer plus ces joueurs. Et des joueurs talentueux comme Males et formé à Lucerne veulent s’épanouir ailleurs ( en l’occurrence le FC Bâle). En fait MBabu est un joueur à part.

Et si on retire Vouilloz à Servette, Stergiou à Saint Gall ou Jashari à Lucerne, on peut faire le même constat. Dire que Geiger fait moins jouer les jeunes ou les joueurs formés au club est faux.

Par Oscar Obradovic

26 réflexions sur « La formation (suite) »

  1. Merci Obra pour cette analysé très pertinente qui remet l’église au milieu du village et qui valide l’excellence de notre académie et qui casse tous les contradicteurs de Geiger sur le fait qu’il ne fait pas assez jouer nos jeunes joueurs.

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      1. Au contraire, ça prouve bien qu’aucune équipe en Suisse ne fait jouer une équipe M21 renforcée et que la dernière qui s’y est risquée se trouve aujourd’hui en LNB.
        Par contre, Obra parle d’abord de joueurs formés au club et donc j’imagine qu’un Cespedes ou Mbabu font parties de ces chiffres. On peut aussi avoir de bons jeunes sous contrat comme à St-Gall ou Bâle qu’on a pas forcément formé.
        Geiger aurait pu probablement faire mieux avec les jeunes mais il a obtenu d’excellents résultats avec une promotion et deux qualifications européennes à date.
        On verra si son successeur sera plus ouvert à la jeunesse (ça semble être une des exigences du club selon DV) et s’il obtiendra un aussi bon bilan que notre coach valaisan.

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      2. Désolé mais je rejoins Grenadine. Tout au plus l’étude montre que l’Académie produit bcp plus de jeunes talents que les autres clubs. Cette manne providentielle doit avoir pour conséquence un temps de jeu bien supérieur pour nos jeunes que les autres clubs moins ou peu formateur. Quand tu as un tel vivier, tu dois logiquement avoir bien plus de minutes que les autres pour nos gamins sauf quand tu joues le titre et que tu as les moyens d’YB où la concurrence est plus féroce (Ugrinic, Imeri remplaçants…).

        Personne ne peut le nier, Geiger n’est pas un coach « jeunes ». C’est pas grave mais c’est dommageable à long terme car le « modèle d’affaire » du club repose en grande partie sur les plus-value que vont générer ses gamins.

        Cela ne veut pas dire qu’il faut mettre 5 M21 par matchs le terrain mais qu’il y a doit y avoir une vraie discrimination positive envers nos meilleurs jeunes. Un Rodelin n’aurait jamais du passer devant Imeri comme à l’époque, ou devant un Antunes aujourd’hui (ce n’est pas le cas surtout en 4141, c’est un exemple). Peut importe si ce dernier n’explose pas, il fera un bon remplaçant à prix réduit, et explosera peut-être sur le tard qui sait mais c’est toujours mieux qu’un trentenaire de D1 qui nous coûte une blinde sans apporter une réelle plus value à l’équipe (les exceptions existent !).

        La perf de Camara contre Lausanne est restée sans suite c’est vraiment navrant surtout quand les alternatives manquent (le joueur est polyvalent).

        Behrami a un immense talent (supérieur à Magnin selon moi). Je ne connais pas son état de forme suite à sa blessure mais je regrette que le club n’ait pas voulu le lancer en prévision de la saison prochaine et de la retraite programmé de Clichy.

        Magnin a mis tout le monde d’accord. Il doit muscler son jeu mais c’est 50x mieux que Bauer… pourtant il a fallu combien de temps à Geiger pour ouvrir les yeux ?

        Que Sion ait de mauvais chiffre ne me surprend pas, ce n’est pas un club formateur. Idem pour Bâle, St-Gall n’hésite pas à récupérer les meilleurs jeunes ailleurs (en prêt également) ce n’est pas le même modèle. Par contre qu’ils soient du club ou d’ailleurs, Zeidler les fait jouer lui ! Ca se reflète sur la vrai différence, la MOYENNE d’âge. Nous avons largement l’effectif titulaire le plus vieux du pays. C’est pas pour rien qu’on arrive en fin de cycle.

        Je ne me prononce pas sur Weiler mais j’espère sincèrement qu’il a une vraie approche moderne « jeunes » et qu’il a bien compris ce que Fischer attend de lui. Les résultats immédiat importent moins que la construction sur la durée d’un club fort, financièrement sain, qui augmente son nombre d’abonné (on a de la marge). Le plus les jeunes ont leur chance, progressent et ramènent de l’argent, le plus ont va créer des vocations, avoir une réputation forte en Europe. Cela n’a pas de prix.

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  2. Merci Obra pour cette analyse pertinente
    Mais alors pourquoi tout ces départs dans d’autres clubs de nos pépites? Avant d’avoir pu prouver leurs talents en 1ère équipe ?
    Sont-ils mal conseillé ?
    ou influencé par l’entourage (familiale,
    copains, d’autre clubs qui proposent des choses qui les fonts rêver ?
    Comme dans tous les clubs de sport, l’avenir se sont les jeunes qui doivent absolument être suivis à tous point de vue

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  3. Merci une fois de plus pour v’la qualité de votre analyse.
    La conclusion en faveur d Alain Geiger au sujet des jeunes montre. Que le Geiger basting est souvent déplacé.
    L exemple Alves parti à St Gall que certains reprochaient de n’avoir pas conservé ne joue plus à St Gall après avoir débuté deux matches.

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  4. La question n’est pas de savoir si il les fait moins jouer que dans d’autres clubs…
    Il ne les fait pas assez jouer !
    Quand tu as un Magnin, tu lui donnes du temps de jeu.

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  5. Merci beaucoup Obra, pour cette excellente analyse, comme à l’accoutumée.

    Les pépites formées au club y restent parfois et intègrent l’équipe première avec plus ou moins de temps de jeu. Ils sont pourtant assez rares dans ce cas.

    Certains jeunes n’éclatent jamais réellement, d’autres au contraire, éclatent et s’en vont, souvent trop tôt certes, car attirés par l’étranger, des promesses de ponts dorés, un intérêt parfois extravagant de leurs agents affamés pour les placer dans des clubs qui leur fournissent de grasses commissions, sans même s’inquiéter de leur évolution et leur suivi (Guillemenot l’enfant gâté en est un exemple criant).

    La gestion de la jeunesse n’est pas le fort d’Alain Geiger, lequel, fort critiqué, a bien d’autres qualités. Cette gestion émane à mon sens d’abord de l’académie et plus loin, de la DS au niveau de la première équipe.

    Son successeur, j’ignore quelle est la sienne en la matière. Il fera peut-être moins bien, peut-être mieux. Qui vivra verra.

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      1. Merci Obra, je ne demandais pas tant d’égard, mais l’on commence à se connaître ;-))

        Il manque juste que l’on ait le plaisir de se rencontrer un jour.

        Bien à toi.

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  6. En voilà une analyse, sérieuse, objective, constructive, loin de l’émotionnel. Bravo à son auteur ! Une analyse bien plus circonstanciée que les habituels commentaires genre « les jeunes DOIVENT jouer » sans réelle argumentation.

    On s’aperçoit donc que le staff du SFC et évidemment Geiger ne font pas si tout faux contrairement à ce que certains prétendent à longueur d’année à travers leurs posts dénués d’objectivité.

    Je vais reprendre certains des arguments que j’avance régulièrement sur ce dossier (sans prétendre avoir plus raison que quiconque d’autre sur ce site) : développer un jeune ce n’est pas juste le mettre sur le terrain, le seul talent ne suffit pas. Il y a tout un processus qui inclut le mental (très important à cet âge), l’assiduité aux entraînements, l’intelligence de jeu et la compréhension des tactiques décidées, le comportement social au sein de l’équipe et hors de l’équipe, l’hygiène de vie, etc… Or, en tant que supporters nous ne voyons quasi aucun de ces domaines qui ne sont observées quasi quotidiennement que par le staff de l’Académie ou du cadre pro. Exemple : Imeri. Imeri est un jeune qui avait un talent au-dessus de la moyenne, qualité reconnue par tous. Or, il a dû développer d’autres aspects, parfois extra sportifs (maturité, mentalité, canalisation des émotions, cadre familial, etc…) pour se construire. Il a eu une formation par étape, progressive, qui l’a amené au bon joueur qu’il est actuellement (bien qu’il ne soit pas titulaire indiscutable à YB et qu’il n’est plus dans les papiers de Yakin). Combien d’exemples connaissons-nous de jeunes qu’on a balancé sur le terrain alors qu’ils étaient certes talentueux, mais pas prêt physiquement ou mentalement à affronter la réalité du monde pro ? Alors oui, on va nous citer en exemple les Haaland et autres joueurs titulaires en Premiere League ou en Liga espagnole à peine sortis de l’adolescence ? Des jeunes qui sont des exceptions, des sortes d’extra-terrestres, que nous n’avons pas chez nous.

    Autres aspects, l’argent, le tout tout-de-suite… ingérable pour un staff. Combien de jeunes succombent aux mirages lancés par les agents, voire le cadre familial ? Combien de jeunes sont prêts à suivre une formation progressive, par étape, à attendre sagement leur tour, à faire leur preuve en ChL plutôt que d’aller prendre le risque de se griller à Marseille ou au FC Pétaouchnok-les-Oies ? Le club peut parfois se retrouver dans une sorte de chantage. Je joue ou je pars… D’où l’intérêt de ne miser que sur les jeunes qui acceptent les règles d’une formation intelligente.

    Je prends l’exemple du hockey (et j’ai chez moi un jeune du GSHC en tant que famille d’accueil). Les jeunes s’entraînent, ont un encadrement médical au sein de leur équipe. Parfois, ils sont appelés avec les pros pour des entraînements. C’est un honneur et un privilège et le jeune est content si un de ces pros lui adresse la parole. Les plus prometteurs vont faire leurs armes dans des clubs inférieurs, sont parfois rappelés pour des matches pro. D’autres tentent le coup de partir en AmNord, mais combien y reste ? Peut-être que le monde du hockey est moins « pourri » par la notoriété trop rapide, l’argent (comment ne pas être indigné par les salaires de certains ou les valeurs de transferts ?) ou le « m’as-tu vu » qui fait gonfler les chevilles.

    Le SFC fait un travail de dingue avec son Académie. La diversité culturelle du canton fait que nous pouvons toucher plusieurs communautés pour qui le foot est quasi une religion. C’est une chance énorme. Mais ne nous trompons pas : chaque club est confronté aux mêmes exigences. Celles du résultat, lequel a une influence direct sur l’aspect financier. Et c’est là que le rôle du coach s’apparente à celui d’un équilibriste. Développer les meilleurs talents tout en gardant une efficacité sportive. Geiger l’a fait à sa manière (et l’analyse ci-dessus tend à montrer qu’il n’a pas échoué), Weiler arrivera-t-il à faire mieux, à savoir implanter des jeunes au sein de l’équipe, tout en obtenant les résultats (et le jeu) nécessaires pour ramener les Genevois au stade ?

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    1. Merci beaucoup surtout que je suis parti dans l’analyse en pensant que Geiger était nettement plus frileux que Zeidler pour faire jouer les jeunes

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    2. Excellent commentaire, merci.

      En effet, les mirages envoyés aux jeunes sont en fait des bombes à retardement. Le réveil peut être difficile…

      Quant au hockey et aux dires d’amis québécois dont le fils jouait à plus bas niveau, il est vrai que la concurrence est encore plus impitoyable qu’au football, car l’approche est différente.

      Enfin, j’ai bien rigolé et eu beau chercher, je ne retrouve pas Pétaouchnok-les-Oies, ce doit être un club de campagne, je pense !!!

      Bien à toi ;-))

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      1. Très bon sujet la relève….et il est très bien traité. Merci pour ton (votre) travail d’analyse…. Je suis un très vieux supporter depuis les années 1960… Mais j’ai toujours aimé que Servette joue avec la des jeunes formés à Genève….Et c’est maintenant le cas avec 5 joueurs formés par le club (ou à Genève) qui ont défendu nos couleurs à Lugano…

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      2. Oui vos analyses sont pertinentes ….et votre blog très très bien….Merci c’est sympa pour les vieux comme moi qui ne sont pas aux faites de les réseaux sociaux….d’avoir à lire votre blog…..que j’attends …souvent…..Ce que j’aime moins c’est le commentaires négatifs sur certains joueurs….surtout sur Antunes que j’ai eu à l’entraînement à Champel quand j’étais entraîneur là bas !!! Cela me fait mal …car c’est un merveilleux garçon (Maintenant un homme)

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      3. Mon expérience aux EdS m’a appris une chose. Un commentaire ne va pas dire que tout le monde pense la même chose. Il faut savoir oublier ces commentaires et passer à autre chose.

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  7. Je me joins au concert de louanges à Obra pour sa recherche super intéressante !
    Pour ma part, je pensais que Geiger ne fait pas assez jouer les jeunes, mais manifestement je me suis trompé, mea culpa !
    Il est vrai qu’il doit jouer l’équilibriste entre la nécessité de résultats et le besoin d’intégrer les jeunes. Or jusqu’à présent il l’a plutôt bien fait, au vu de nos résultats – et des statistiques que nous présente Obra !
    Allez on y croit pour la fin de la saison en championnat et pour la coupe, ALLEZ SERVETTE !!!

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  8. Ecore une fois de plus un immense merci à Obra pour ce magnifique travail qui, pour un vieux comme moi, éclaire ma lanterne d’une manière très claire et facile à lire.
    Quel bonheur de suivre (mon) SFC grâce à vous et toute cette belle équipe des EDS.

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