Début avril 1976 : Servette est encore en lice pour un doublé Coupe-championnat. On apprend alors que l’entraîneur allemand Jürgen Sundermann qui l’a mené jusque-là n’entraînera plus le club après le mois de juin. Finalement, c’est le FC Zurich qui grille la politesse aux Grenats et s’adjuge le doublé…
La saison 1975-1976 est la première depuis bien longtemps où Servette est en lice pour le titre. Ephémères leaders, les Grenats sont peu à peu dépassés par Zurich mais restent dans la roue du champion des deux années précédentes et se qualifient pour la finale de la Coupe. C’est dans ce contexte qu’est annoncé, avant un match à Bienne, que Jürgen Sundermann, arrivé en janvier 1972, ne dirigera plus le club la saison suivante. Version de l’intéressé : il se sent un peu à l’étroit en Suisse et souhaite regagner l’Allemagne (il optera pour le VfB Stuttgart) afin de diriger une équipe professionnelle. Servette lui doit une rigueur ayant permis d’évacuer un certain dilettantisme et ses joueurs lui vouent une grande confiance. Il n’empêche que cette annonce surprend car elle risque de s’avérer déstabilisatrice à la veille d’échéances capitales…d’autant que différentes rumeurs se propagent aussitôt !

Servette-Zurich : une finale de la Coupe décevante
Malgré ces remous, Servette dispose de Bienne et Lugano et l’heure est à la finale de la Coupe. Cette confrontation très attendue accouche d’un non-match. Ayant rapidement ouvert le score, Zurich se replie en défense, hache le rythme, pas toujours sportivement, et défend victorieusement son avantage dans une parodie de partie de football. Les Servettiens, peu inspirés, ne trouvent pas l’ouverture. Si on ajoute à cela un pénalty non-sifflé pour une faute sur Schnyder on comprendra la bronca des dernières minutes et les cris de rage des supporters servettiens lors de la remise de la Coupe (voir la vidéo de la finale) Bref, une bien triste vitrine pour le football suisse qui patauge au niveau international.

Servette-Zurich (bis) : titre en jeu dans un climat orageux
Après la finale, Servette va chercher un nul à Neuchâtel, c’est le premier point égaré dans les matchs retour. Il reste alors 6 journées à disputer et les Grenats accusent deux points de retard sur les Zurichois. Or, un certain Servette-Zurich est agendé pour le 4 mai 1976… Le week-end précédant le choc au sommet, la Suisse s’incline en match amical contre la Hongrie à Lausanne (0:1). L’occasion pour les Servettiens Lucio Bizzini, Gilbert Guyot, Kudi Müller et Joko Pfister et les Zurichois Pius Fischbach, René Botteron et Peter Risi de se jauger mutuellement… Officiellement, on ne sait toujours pas qui succédera à Sundermann, 15 prétendants sont en lice. Il se murmure toutefois que d’influents bailleurs de fonds auraient fait signer un pré-contrat à Peter Pazmandy (CS Chênois) dès l’automne précédent… Un journaliste, un temps peu en odeur de sainteté auprès du club aurait reçu la mission informelle d’entamer des pourparlers avec d’éventuels renforts, ragots et rumeurs se multiplient, tout cela tourne au vinaigre et le club interdit à la presse l’accès au vestiaire des joueurs. Servette est néanmoins confiant : c’est tout simplement la meilleure équipe de Suisse à la maison (un seul point égaré et deux buts encaissés !) où son déferlement collectif, sans être du grand football, est néanmoins capable d’ébranler n’importe quel adversaire.
Ce poteau de Bizzini qui aurait pu changer la face du championnat…
23 000 personnes, de loin le record depuis longtemps, avaient pris place dans les gradins des Charmilles, nullement rebutées par l’augmentation du prix des billets décrétée par le club pour l’occasion (les pelouses coûtaient 8 francs au lieu de 7, la tribune B était passée de 12 à 16 francs et la tribune A de 15 à 20 francs). Servette part la fleur au fusil : d’emblée un solo de Kudi Müller, revenu en Suisse après son aventure berlinoise, sème le trouble dans l’arrière-garde des visiteurs. Quelques secondes plus tard, c’est le défenseur Lucio Bizzini qui arme spontanément une frappe très violente… qui heurte le poteau ! Le ton est donné : la soirée se poursuivra avec une avalanche d’occasions servettiennes mais, malchance et maladresse s’accumulant, Grob préserve sa cage inviolée. Servette, porté par un public enthousiaste, insiste avec énergie, négligeant peu à peu de passer par les ailes pour tenter d’aller droit au but. Zurich, bien organisé, n’est pas en reste : vivement conspués lors de leurs premières passes en retrait par des spectateurs peu désireux de vivre un remake du scénario de la finale de Coupe, les joueurs zurichois constatent que Servette, en attaquant à six ou sept, offre des espaces pour des contres redoutables. Les Grenats galvaudent une multitude d’occasions et Peter Risi, meilleur buteur du championnat, n’est pas en reste lorsqu’il expédie un pénalty largement à côté des buts d’Engel. Rien n’y fait, ce sera une soirée pleine d’émotions mais sans but… Servette avait raté le coche sans qu’on puisse lui jeter la pierre.
Servette a joué dans la composition suivante : Engel ; Schnyder, Guyot, Bizzini, Martin, Hussner, Marchi (68ème Zapico), Andrey, Barriquand, Mueller, Pfister
Patience…
Le week-end suivant, Servette égare un point à Saint-Gall, Zurich s’échappe et malgré une fin de championnat correcte, les Grenats ne parviendront pas à refaire leur retard et terminent finalement quatre points derrière le FC Zurich. Au final, il aura manqué un troisième attaquant de valeur (Chivers va arriver !) et un demi plus expérimenté (Schnyder et Andrey vont encore mûrir, Barberis va les rejoindre !) mais, globalement, Servette a enchanté son public venu nombreux aux Charmilles cette saison-là.

Le bilan de ce duel au sommet
En cette période de marasme du football helvétique (10 ans sans compétitions internationales pour la Nati, tous les clubs helvétiques éliminés au premier tour de la Coupe d’Europe), ce Servette-Zurich était scruté avec intérêt pour prendre le pouls du football suisse. Hennes Weisweiler, entraîneur le plus sollicité d’Allemagne qui s’apprêtait à quitter le Barca, déclare ainsi qu’au niveau du tempo, ce match n’avait rien eu à envier avec la Bundesliga. On se réjouit de la combativité et de l’engagement inhabituels des deux équipes tout en constatant que ce jeu de longues balles en avant des Servettiens et de contres ultra-rapides des Zurichois montre bien les limites du football suisse : aucun de ses deux ténors de cette année-là ne possédait un milieu de terrain capable de poser et de diriger le jeu… Petite prolongation du match : la semaine suivante, la Suisse bat la Pologne, avec Barberis qui venait d’obtenir la bourgeoisie valaisanne, mais sans Gilbert Guyot touché par une suspension interne en raison de son comportement anti-sportif à l’égard de l’arbitre lors du match contre Zurich. Malin, il s’était caché dans une grappe de joueurs pour éviter d’être identifié par l’homme en noir qu’il avait désobligeamment bousculé…
On l’ignore encore mais une planche de salut pour le football suisse est en train de s’esquisser à Genève où le tribunal des prud’hommes doit se pencher sur le litige opposant le footballeur Georges Perroud à son employeur, le Servette FC. Quelques mois plus tard, la Cour donnera raison au joueur ouvrant ainsi les vannes du professionnalisme. On en reparlera…
Dernière chronique : « Les Biennois sont de bons Bernois » : une analyse de 1927
La semaine prochaine : deux fois meilleur buteur avec Servette, avant de partir à Lucerne : John Eriksen
Jacky Pasteur et Germinal Walascheck
1976, j’y étais au wankdorf et servette deja volé par les arbitres pro zurichois en ce temps la….rien a changer dans notre bonne ligue suisse. toujours et encore anti-servettiens..
J’aimeJ’aime
Dans la longue histoire du Sfc volé par les arbitres,on a
au début des années 80,le matche de barrage pour le titre
contre Gc.Au prol le célèbre Daina siffle un péno bidon
pour Gc pour une…….faute contre Jara,de colère les
joueurs grenats Renquin en tête étaient a deux doigts
de quitter la pelouse.Drôle de souvenirs tout cela.
J’aimeJ’aime
Oui surtout que Renquin avait sauf erreur fait l’impasse sur l’Euro pour ce match…
J’aimeJ’aime
J’avais un doute sur la date 83 ou 84,si c’est une année
d’euro c’est 84.Je revois encore Renquin enlevant son
maillot,voulant regagner les vestiaires suivit par Brigger
et d’autres.Et au milieu Mathey voulant faire reprendre
la partie a nos joueurs,vraiment des moments incroyable.
C’est pour cela que même avec la défaite,j’ai conserver
ce matche dans ma collection vhs.Avant de conclure,un
immense merci de nous raconter chaque semaine la grande
histoire de notre Sfc.
J’aimeJ’aime
Le 28 novembre 1954, Servette mène 2 à 1 contre le F.C. Zürich lorsque le match est interrompu en raison de la pluie diluvienne qui s’abat sur les Charmilles. Fixée à nouveau le 26 décembre 1954 (!!), cette partie est renvoyée, de même que celle prévue le 16 janvier 1955. Elle se jouera finalement le 29 janvier 1955 et Servette l’emporte 4 à 3. Si ma mémoire ne me trahit pas, ce match a eu lieu au stade de Frontenex …
Contre quel adversaire Servette a-t-il obtenu sa toute première victoire au stade de La Praille ? Contre le F.C. Zürich ( 2 à 1) le mercredi 26 mars 2003.
J’aimeJ’aime
Servette – Zürich
Le 28 novembre 1954, Servette mène 2 à 1 contre le F.C. Zürich. Le match est interrompu en raison de la pluie diluvienne. Cette partie est fixée au 26 décembre 1954 (!!), mais est renvoyée, de même que celle fixée le 16 janvier 1955. Elle sera finalement jouée le 29 janvier 1955 : Servette l’emporte 4 à 3. Si mes souvenirs ne me trahissent pas, ce match a eu lieu au stade de Frontenex…
C’est contre le F.C. Zürich que Servette a remporté son tout premier match au stade de La Praille (2 : 1) le mercredi 26 mars 2003.
J’aimeJ’aime
Désolé pour la double parution ci-dessus. Je ne suis hélas pas très doué en informatique. Ca doit être l’âge…
J’aimeJ’aime
Ou alors l’heure tardive ?
J’aimeJ’aime